En attendant de pouvoir présenter la généalogie de James Pradier sous forme de base de données interrogeable, je reproduis ici le tableau publié dans mon édition de sa Correspondance, t. I, pp. 334-335. Tous les noms et toutes les dates ont été scrupuleusement vérifiés sur des documents d'état-civil originaux ou sur d'autres sources fiables. Des recherches plus poussées permettront peut-être de remonter plus loin dans le temps et de compléter les branches latérales. Par respect pour la vie privée, les personnes vivantes ne sont pas citées.
Remarques :
I. Première génération documentée: Pierre Pradier et son épouse Louise Disier ne sont connus que par les actes de baptême de leurs sept enfants nés à Saint-Ambroix, dans le Gard, entre 1730 et 1742, et par l'acte de mariage de leur troisième enfant, Pierre Pradier fils, à Genève (voir la remarque suivante).
II. Deuxième génération: Parmi les sept enfants de Pierre Pradier et de Louise Disier (dont deux, au moins, sont morts en bas-âge), on n'est guère renseigné que sur le troisième, Pierre Pradier fils, le grand-père du sculpteur. Né à Saint-Ambroix en 1736, il épouse en 1757 à Genève, son père étant décédé, Élisabeth-Pernette Reymond (ou Raimond), originaire de Peissy (environs de Genève), veuve de Jean-Jacques Frainet et mère de deux jeunes enfants. Exactement un mois auparavant il avait été reçu « habitant » de la ville. On ignore pourtant depuis combien de temps il était déjà en Suisse. Une déclaration faite par lui en 1779 devant notaire nous apprend seulement qu'il avait vécu à Lussan, non loin de sa ville natale, « avec et parmi » la famille de Théophile Gide, maître graveur, originaire de Lussan, reçu, lui-aussi, « habitant » de Genève (Archives d'État de Genève, étude Pierre Vignier, vol. 19, p. 345). Ayant d'abord excercé, comme le premier mari de son épouse, le métier de « faiseur de bas », il s'établit comme pâtissier et traiteur, rue de la Pélisserie, avant de devenir, en 1774 (et non en 1769, comme je l'ai écrit par erreur dans mon édition de la Correspondance), propriétaire et gérant de l'hôtel de l'Écu de France, « rue de derrière le Rhône » n° 91 (aujourd'hui rue du Rhône n° 50), qu'il cédèra en 1787, l'année d'avant sa mort, à son fils aîné, Jacques-Pierre. Pour d'autres détails sur lui et sur son hôtel, voir Correspondance, t. I, p. 329 et pp. 349-350, ainsi que le catalogue de l'exposition Statues de chair, p. 330. Sur le premier mariage d'Élisabeth-Pernette Reymond avec Jean-Jacques Frainet, voir Correspondance, t. I, p. 336, note 1.
III. Troisième génération: Quatre des sept enfants de Pierre Pradier fils et d'Élisabeth-Pernette Reymond sont morts en bas-âge. Du cinquième, Marc-Léonard, né en 1762, on sait seulement qu'il vivait encore à la mort de sa mère en 1778. On est mieux renseigné sur l'aîné, Jacques-Pierre, né en 1759, et sur le plus jeune, Georges-David-Germain, né en 1764. Jacques-Pierre, le père du sculpteur, épousa en 1781 Jeanne-Françoise Dunant, originaire de Satigny, près de Genève. Pour une raison demeurée mystérieuse (mais voir la remarque suivante), leur mariage eut lieu à Algolsheim, dans le Haut-Rhin, et ne fut enregistré à Genève qu'en 1798, « par arrêt du Conseil Administratif ». Jacques-Pierre géra jusqu'à sa mort en 1818 l'hôtel de l'Écu de France, qu'il avait repris de son père, et y habita avec toute sa famille. Accusé en 1794 d'avoir favorisé la fuite des émigrés genevois, il fut condamné à une peine de dix ans de prison, réduite presque aussitôt à un an de prison domestique. Son frère puîné Georges-David-Germain, et le beau-frère de ce dernier, Louis-Alexandre Baudit, eurent moins de chance. Condamnés en 1796 à un banissement temporaire comme chefs du parti réactionnaire dit « des englués », ils furent assassinés dans la rue à la sortie du tribunal. Se rattachent également à cette « troisième génération » les deux enfants nés du premier mariage d'Élisabeth-Pernette Reymond avec Jean-Jacques Frainet, non inclus dans ce tableau: Jeanne-Pernette-Susanne (1751-1829) et Jean-David (1752-1823). Celui-ci, devenu peintre en émail, épousera en 1776 Jacqueline Daspre (1749 - † après 1798) dont il aura un fils et deux filles. Sa sœur épousera en 1772 Jean-Paul Targe (1748-1823), maître ferblantier, dont elle aura deux fils.
IV. Quatrième génération: Jacques-Pierre Pradier et Jeanne-Françoise Dunant eurent six enfants, dont une fille mort-née et cinq garçons. Curieusement, la naissance du premier, Léonard-Germain, le 14 août 1781, survint moins de six mois après leur mariage à Algolsheim (voir la remarque précédente). Léonard-Germain ne figure plus parmi les habitants du 91 rue de derrière le Rhône dans le recensement de 1798 et son décès ne semble pas avoir été enregistré à l'état-civil. Aurait-il quitté le foyer familial avant l'âge de 17 ans, sans laisser de traces? Plus curieux encore et il s'agit là, peut-être, d'un fait unique dans l'histoire des arts suisses ses quatre frères seront tous artistes et feront tous carrière en France. Notre James, bien entendu, mais aussi Charles-Simon, qui sera graveur, et les deux plus jeunes, Antoine-Jean-David et Christian, qui sans grand succès, il est vrai seront peintres. Leur unique cousin, Daniel-Marc, resté orphelin après la mort violente de son père (voir la remarque précédente), sera élèvé avec eux à l'hôtel de l'Écu de France. Enrôlé en 1810 dans l'armée française, il se mariera en 1816 à Cambrai et aura trois filles. Après 1830 il s'installe à Paris où il garde le contact avec James et travaille comme inspecteur puis directeur des messageries Laffitte-Caillard. Sur lui, voir Correspondance, t. I, p. 169, notes 2 et 3. Sur Charles-Simon, voir t. I, pp. 351-352 et passim. Sur David, voir t. 1, p. 68, et sur Christian, t. I, p. 70, note 1. Des notices sont également consacrées aux frères du sculpteur dans Statues de chair, pp. 336-338.
V. Cinquième génération: Les trois enfants de James Pradier et de Louise d'Arcet Julia-Claire-Charlotte, Jean-Jacques, dit John, et Jeanne-Marie-Thérèse sont souvent mentionnés dans la Correspondance du sculpteur. On est également renseigné sur leur vie par leur correspondance avec leur mère et par le journal intime (« Cahiers des enfants ») tenu par John entre 1872 et 1882. Faute de place, leur demi-sœur Marie-Sophie-Claire, née en 1826 des amours de leur père avec Juliette Drouet et morte en 1846, n'a pu être incluse dans ce tableau (sur elle, voir Correspondance, t. 1, pp. 352-353 et passim). Ils avaient peut-être aussi un demi-frère, Jacques-Henri Bouvier, dit James, né en 1814, dont je parlerai ailleurs. Leur cousins germains sont au nombre de quatre: les trois enfants de Charles-Simon Pradier et le fils de David Pradier. Le fils de Charles-Simon, Eugène-Théodore, mort à 18 ans, a fréquenté l'atelier d'Ingres (où son oncle, David, travaillait comme « massier ») et s'est inscrit en 1830 à l'École des beaux-arts, qui conserve de lui une académie d'homme. Louis-Paul-Ernest Pradier-Fodéré, né apparemment après que son père, David, eut abandonné sa mère (voir Correspondance, pp. 68-69), se distinguera comme professeur de droit à Paris et sera le premier doyen de la Faculté de Droit de Lima, au Pérou. Font partie également de cette « cinquième génération » les trois filles de Daniel-Marc Pradier, non incluses dans ce tableau, dont les deux premières, Estelle-Clara-Hyacinthe, née en 1817, et Euphémie-Anasthasie-Louise, née en 1819, se sont mariées (voir Correspondance, t. I, p. 169, note 2), et dont la plus jeune, Léonie-Hortense, née en 1824, est morte à six ans.
VI. Sixème génération: Les trois enfants de John Pradier James-Louis-Francis, Jules et James-Ludovic-Carle, dit Carlo et les deux enfants de sa sœur Thérèse Lucie et Maurice n'ont pas connu leur grand-père James ni leurs oncles Charles-Simon, David et Christian, tous morts plusieurs années avant leur naissance. On ignore s'ils ont eu des contacts avec les quatre petits-enfants de Charles-Simon ou avec le petit-fils de David, qui appartiennent à cette même génération. Parmi eux, seul Carlo aura des enfants.
VII. Septième génération: Les cinq enfants de Carlo Pradier et de Marguerite Cartaud sont les seuls descendants directs du sculpteur appartenant à cette branche de l'arbre généalogique. L'aînée, Odette, née en 1909, épousa en 1937 Roger-Émile Liétart, dit Jacques, archictecte, mort pour la France en 1940. Professeur de dessin dans les écoles de Paris, elle fut la fidèle gardienne des archives de la famille et se dévoua jusqu'à son décès en 1995 à promouvoir les recherches sur son illustre aïeul. Sa sœur Andrée, née en 1910, est morte célibataire en 1942. Les générations suivantes sont composées des enfants et des petits-enfants de son frère Jean-Jacques, chimiste, et de ses deux plus jeunes sœurs, Jeanne et Marguerite.
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