Forum :
Photographies anciennes des œuvres de Pradier



  • Pierre Zaragozi (Paris, 6/1/2013)
    Je possède une photographie d'un plâtre de Pradier:


  • La photographie est une photo dite primitive – elle date de 1856 – et a pour légende: « D'après Pradier ». Elle a été prise par un officier qui résidait en Algérie à cette époque, dont j'ignore le nom. Quelqu'un peut-il m'aider à déterminer le sujet de la sculpture?
  • Douglas Siler (6/1/2013)
    Vous trouverez tout de suite une réponse à votre question ici même, dans la discussion Une rare épreuve en bronze de L'oiseau tombé du nid. L’exemplaire en plâtre dans votre photographie semble identique à ceux qui figurent dans les vues stéréoscopiques reproduites à la fin de cette discussion. Mais je me demande bien comment il a pu se trouver en Algérie en 1856! Pourriez-vous me dire comment vous savez que la photo a été prise par un officier qui y résidait à cette date?
  • Pierre Zaragozi (6/1/2013)
    Cette photo fait partie d'un ensemble de photos datées de 1856 qui montrent différents aspects du port de Djidjelli en Algérie. Quelques-unes sont des portraits d'officiers qui contrôlaient la ville à cette époque. Ceux-ci étaient souvent des jeunes gens issus de milieux riches, cultivés, sortant souvent d'écoles prestigieuses comme Polytechnique ou Saint Cyr. Le plâtre appartenait à l'un d'entre eux: le plus probable est que ce soit au photographe lui-même. Elle ressemble effectivement aux photos stéréoscopiques de L'oiseau tombé du nid, sans être complètement identique: Pradier a dû faire différentes épreuves du même sujet. Elle révèle au demeurant un talent supérieur (à mon sens) à celui de l'auteur des vues stéréoscopiques (Moulin?). Il est vrai qu'il s'agit d'un photographe qui faisait de la photo pour son plaisir sans chercher à diffuser et à commercialiser son travail. Reste pour moi à trouver qui était ce photographe « photographiste ».
  • Douglas Siler (14/1/2013)
    Merci pour ces précisions. C’est une très belle photo, bien supérieure, en effet, aux vues stéréoscopiques. Est-ce la seule dans cette ensemble qui montre une œuvre d’art ou y en a-t-il d’autres? En tout cas vu la fragilité du plâtre de Pradier, je me demande bien pour quelle raison son propriétaire l’a amené avec lui jusqu’en Algérie. C’est très curieux.

    Les deux vues stéréoscopiques ne semblent pas faire partie de la série réalisée par F.B. Lamiche d’après les œuvres de Pradier moulées par Salvatore Marchi. Les vues dans cette série portent chacune une étiquette verte signée des initiales de ce photographe et faisant valoir que lui seul a « le droit de reproduire tous les modèles des œuvres de Pradier dont M. S. Marchi est l'Éditeur Propriétaire. » Plusieurs de ces vues sont passées en vente ces dernières années. Voir par exemple la vue de La femme à la fontaine mise en vente sur ebay le 17 mars 2012

    A propos, au cas où vous ne l’avez pas remarqué, le courriel que vous m’avez adressé il y a deux ans au sujet de votre album de photos du chemin de croix de Sainte-Clotilde se trouve à la fin de la discussion initiée ici en 2005 par Sophie Picot: Le chemin de croix de Pradier et Duret à l'église Ste-Clotilde.
  • Pierre Zaragozi (14/1/2013)
    Dans le lot de photos que je possède, il n'y a pas d'autres exemples d'œuvres d'art photographiés. Il s'agit plutôt d'un reportage sur le port de Djidjelli – aujourd'hui Jijel – avant et après le tremblement de terre d'août 1856. Avec quelques très belles photos de groupes sur la place du marché, des vues de bâtiments militaires (l'hôpital, la batterie, hôtel du commandant supérieur, etc.) ou civil (la mosquée, le port), des portraits d'officiers comme de Guibert, de Sède, le colonel Robert, etc. Il est vrai qu'il est assez étrange de trouver un plâtre de Pradier dans ce lieu et en pleine guerre: c'est l'époque de la conquête de la Kabylie.

    J'ai effectivement remarqué que vous avez cité mon courriel relatif au chemin de croix de Pradier et Duret: je vais probablement mettre l'ouvrage en vente à Drouot. Je vous ferai bientôt parvenir un petit texte sur les photos de Félix Moulin d'après des œuvres de Pradier..
  • Pierre Zaragozi (20/1/2013)
    En 1858, le photographe Jacques Antoine Félix Moulin (Montreuil-sur-Mer 1802-Paris 1879) publie un catalogue des photographies qu'il commercialise.

    Voici la partie du catalogue consacrée aux œuvres de Pradier:

  •   Reproduction des statues de Pradier

    Léda.
    Danaïde.
    Homère.
    Bacchante et satyre à genoux.
    Hébé et Jupiter.
    Premier pas de Bacchus.
    L'Étoile du soir.
    Aspasie.
    Psyché.
    Baigneuse aux papillottes.
    Danseuse.
    Vénus à la coquille.
    Médée.
    Sapho.
    Bachante et l'Amour.
    Flore.
    Repasseuse.
    Harmonie.
    Satyre et Bacchante renversée.
    Flore et Zéphir.
    L'Enfant et le chien.
    Léda couchée.
    Molière.
    Mélancolie.
    Lesbie.
    Grande Baigneuse.
    Vénus agacée par l'Amour.
    Bacchante aux perles.
    La femme à la Fontaine.
    Diane Chasseresse.
    Phrynée.
    Atalante.
    Et autres.         		 
  • Douglas Siler (25/1/2013)
    Merci pour cette liste, très utile pour la connaissance des photographies anciennes des œuvres de Pradier. Pouvez-vous me donner la référence complète du catalogue Moulin, s’il a été publié, et me dire s’il a été numérisé dans Gallica? Je serai curieux de savoir quels autres sculpteurs sont cités.
  • Pierre Zaragozi (25/1/2013)
    Le catalogue de Moulin n'est pas à la BNF. J'ai découvert un exemplaire aux Archives Nationales dans un carton dont je n'ai malheureusement pas noté la cote. J'ai recopié tout ce qui concernait « l'Algérie photographiée » qui est la raison pour laquelle je m'intéresse à Félix Moulin ainsi que la liste des sculptures de Pradier à cause de Lamiche. Je pense que Moulin a photographié d'autres œuvres d'art, mais je n'ai pas noté lesquelles. Je vais essayer de retrouver dans mes brouillons la cote du dossier des A.N.
  • Pierre Zaragozi (27/1/2013)
    Le photographe qui a photographié le plâtre de Pradier est probablement Charles Théodore Belcour. Celui-ci était en 1856 lieutenant au 99e régiment de ligne et chef adjoint du bureau arabe de Djidjellii. S'agit-il d'une coïncidence? La même année ses parents ont acheté une maison de campagne à Bonnières-sur-Seine. Les vendeurs étaient François Clémansin Du Maine et son épouse Léonide Pradier, sœur du général Pradier. Je crois que vous avez accès aux mémoires de John Pradier qui évoque la figure d'Ernest Pradier, un autre des frères de Léonide. Celui-ci évoque-t-il Léonide? Et la famille Belcour?
  • Douglas Siler (28/1/2013)
    Je ne crois pas que Léonide Pradier ou la fammille Belcour soit mentionné dans le journal intime de John Pradier. Mais dès que j’aurai le temps, je les chercherai dans mes archives. Si Léonide est la sœur du général Pradier (qui se prénommait Ernest Emmanuel), son nom figure probablement dans le faire-part de décès du général ou dans d’autres documents d’état civil dont j’ai des copies. En attendant, vous trouverez peut-être des renseignements utiles dans la discussion Le général Ernest-Emmanuel Pradier, cousin de James Pradier?

    A propos de votre album de photos du chemin de croix de Ste-Clotilde, j’ai oublié de vous signaler, au cas où cela peut vous intéresser, que des vues stéréoscopiques de deux ou trois des reliefs de Pradier sont toujours à vendre sur ebay.
  • Pierre Zaragozi (28/1/2013)
    J'ai lu les renseignements dans la discussion concernant le général Praider et la branche des Pradier de Brest/Vannes, c'est la raison pour laquelle je me suis permis de vous écrire. N'oubliez pas que Léonide est mariée avec François Clémansin du Maine, c'est peut-être sous ce nom qu'elle figure dans les éléments que vous possédez. Quant à Charles Théodore Belcour, il s'appelle quelquefois Colas Belcour sur certains actes et/ou Colas de Belcour. Mais des liens entre les deux familles n'expliqueraient pas qui a réalisé la photo du plâtre – et où? Mon objectif en fin de compte est de trouver l'auteur des photos de Djidjelli. En attendant, je vais aller visiter e-bay, pour voir les vues stéréoscopiques.
  • Douglas Siler (10/5/2013)
    A la Galerie de Chartres: Je m’intéresse au lot n° 111 de votre vente aux enchères du 25 mai 2013, photographies anciennes et modernes, dont la description suit:

  •   Italie Deux albums. L'un avec 142 photographies dont Italie (33), Angleterre (79), Belgique (29), c. 1875-80. Principalement vues de villes, architecture. Formats divers entre 11x18 cm et 25,5x19,5 cm. L'autre avec 152 photographies de sculptures dont Italie [sic] par Pradier et Galerie de sculptures de l'Exposition Universelle de 1878 (60 tirages, 15x10 cm). Tirages albuminés. Albums avec reliure rouge.  

  • Cette description étant peu claire pour moi, puis-je vous demander combien de photos parmi les 152 photos du deuxième album représentent des sculptures par Pradier?
  • Galerie de Chartres (17/5/2013)
    Il y a cinq photos représentant des sculptures par Pradier.
  • Douglas Siler (13/8/2015)
    Revoyant mes derniers échanges ci-dessus avec Pierre Zaragozi, je m'aperçois que j'avais promis de vérifier si François Clémansin Du Maine et son épouse Léonide Pradier, sœur du général Pradier, figuraient dans le faire-part de décès du général Pradier, décédé en 1875. Vérifications faite, j'y trouve « Monsieur Clémencin [sic] Dumaine [sic] et ses enfants » mais pas son épouse, qui a dû décéder avant le général. Par ailleurs, la « Famille Clémencin [sic] » est mentionnée, sans autres précisions, dans le faire-part de décès du frère de Léonide, Eugène-Célestin-Sébatien Pradier, décédé en 1895. Mais aucune mention d'un Belcour dans ces deux documents.


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