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Stéphanie Deschamps (Paris, 9/6/2002)
Je suis actuellement étudiante en muséologie à l'École du Louvre et stagiaire à la conservation sculpture au Musée d'Orsay. J'ai effectué un travail de recherche sous la direction de Mme Bresc et de Mme Pingeot concernant la femme sculpteur Noémi Constant dite Claude Vignon (1828-1888), et en particulier son travail en sculpture monumentale à Paris (fontaine Saint-Michel, décor du Louvre, église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement). Je cherche à poursuivre plus avant certains points de mes investigations, notamment ce qui relève de la formation artistique de Claude Vignon qui était élève de Pradier qu'elle admirait profondément. Je vous remercie par avance d'une quelconque démarche et me tiens à votre entière disposition si vous désirez me contacter.
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Douglas Siler (17/6/2002)
J'ai trouvé votre courrier au retour d'un séjour à Genève où j'avais organisé une petite réunion le 4 juin à l'occasion du 150e anniversaire de la mort de Pradier. Comme vous le savez, Noémi Constant était une des personnes qui l'accompagnaient le jour où il est décédé pendant une excursion à Rueil et à Bougival. Je suis content de savoir que quelqu'un s'occupe d'elle car je n'en sais pas grand'chose et j'aurai besoin de lui consacrer une notice biographique dans le 4e volume de la Correspondance du sculpteur. Ce sera donc à moi de vous demander de l'aide plutôt que l'inverse! Pour commencer, le plus efficace, je crois, sera que vous me disiez d'abord ce que vous savez sur ses relations avec Pradier et je vous dirai ensuite si j'ai quelque chose que vous n'avez pas. Je n'ai, je crois, qu'une seule lettre à lui adressée par Pradier. La connaissez-vous?
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Stéphanie Deschamps (15/7/2002)
Tout d'abord veuillez m'excuser de ne pas avoir répondu plus tôt mais le mois de juin est toujours très chargé pour les étudiants entre les divers examens et les recherches de stage. J'ai soutenu mon mémoire sur Noémi Constant devant Mmes Bresc et Pingeot, tout s'est parfaitement déroulé, je continue cependant toujours mes investigations sur cette femme artiste passionnante. En ce qui concerne ses relations avec Pradier, je ne sais que relativement peu de choses, mes sources étant le catalogue Sculptures de chair et naturellement votre édition de la Correspondance de Pradier. J'ai également dépouillé les écrits de Claude Vignon et relevé les passages où elle parle de celui qu'elle considère comme son maître et dont elle vénère le talent.
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Douglas Siler (17/7/2002)
Toutes mes félicitations pour avoir réussi votre mémoire. J'espère avoir l'occasion de le lire un jour, ainsi que les passages concernant Pradier que vous avez relevés dans les écrits de Noémi.
Revoyant ma documentation, je trouve un texte dactylographié de cinq pages, sans indication de source, intitulé « Madame Claude Vignon-Rouvier » et signé Claude Émile-Laurent. Le connaissez-vous? Je ne sais plus où je l'ai obtenu. L'auteur mentionne entre autres choses que Noémi avait « inspiré la pose » de la Sapho (assise) de Pradier. Je me demande bien d'où il a pu tirer cela! D'autres auteurs ont relaté que Pradier s'était inspiré d'une jeune juive prénommée Rachel (aucun rapport avec l'actrice) qu'il avait surprise un jour dans cette attitude en arrivant à son atelier...
Vous connaissez le portrait au fusain de Noémi par Pradier qui est reproduit dans Statues de Chair, p. 323. J'ai du mal à croire qu'il représente une jeune femme réputée très belle, âgée tout au plus de 22 ou 23 ans (Noémi étant née le 12 déc. 1828 et Pradier étant mort le 4 juin 1852). On y reconnaît difficilement, d'ailleurs, celle qui a posé pour la statuette exécutée par Pradier en 1851 (ibidem, p. 396). Est-ce vraiment elle ou serait-ce quelqu'un d'autre?
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Je trouve aussi dans ma documentation l'adresse d'un M. René Cadiot qui possédait cette statuette à l'époque de l'exposition Statues de chair en 1985-86. Il possédait également deux lettres de Pradier. Auriez-vous eu des contacts avec lui?
Si cela vous intéresse, je pourrais éventuellement vous communiquer cinq ou six passages du journal intime de John Pradier, fils du sculpteur, qui évoque des rencontres avec Noémi entre 1872 et 1881.
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Stéphanie Deschamps (17/7/2002)
Voici quelques réponses à votre message qui a attisé ma curioisté et qui m'apporte de nouvelles informations. Tout d'abord, en ce qui concerne Claude Émile-Laurent, il doit être de la famille de monsieur Noël Émile-Laurent, arrière-petit-fils de Noémi Constant, descendant de Louis Vignon, le fils naturel que Noémi a eu avec Hector Lefuel. Monsieur Noël Émile-Laurent habite à Nice, je lui ai envoyé deux lettres mais il ne m'a jamais répondu. J'envisage d'ailleurs de me déplacer.
Sur le fait que Noémi aurait posé pour la Sapho, Chacornac dans son ouvrage de 1926 sur Éliphas Lévi (pseudonyme de l'Abbé Constant) y fait allusion. Il évoque aussi cette possibilité pour une Psyché ! Noémi, dans son Salon de 1852 dit seulement avoir vu la Sapho dans l'atelier du maître.
En ce qui concerne le dessin au fusain, il me semble bien que ce soit Noémi. L'iconographie la concernant la montre dans sa maturité mais certains traits distinctifs comme les arcades sourcillières et le nez bien droit lui semblent propres. Il faut croire qu'en matière de beauté physique nos goûts et critères ont bien changé car ses contemporains, les Goncourt au premier chef, étaient véritablement charmés par ses attraits.
Sinon, je suis très intéressée par l'adresse de M. Cadiot. Je suppose qu'il est un lointain cousin de Noémi qui était fille de Louis-Florian-Marcelin Cadiot, journaliste et homme politique. C'était peut-être cette branche parisienne qui s'occupait de la tombe de Noémi au Père-Lachaise, car la conservation du cimetière m'avait dit que la dernière adresse répertoriée était parisienne mais datait de 1932! Peut-être aurais-je dû insister plus pour qu'on me la donne.
Je vous remercie également de votre proposition concernant les écrits de John Pradier et je m'empresse de l'accepter.
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Douglas Siler (19/7/2002)
Je viens de retrouver la correspondance que j'ai échangée en 1986 avec M. Cadiot. Il m'a envoyé alors les copies de deux lettres autographes de Pradier à Noémi une que j'ai citée dans la Correspondance (t. III, p. 9, n. 2) et une autre concernant un portrait de Noémi par Pradier (le fusain ou la stautette?). Il a aussi joint la notice de Claude Émile-Laurent, avec 3-4 annotations manuscrites. Ce dernier, précise-il, était « l'arrière-petit-fils de Claude Vignon, qui était la sœur de mon grand-père ». Il ajoute que ses archives familiales sont « assez touffues et peu en ordre » et qu'il a « une masse de documents sur Claude Vignon et son œuvre [?] mais [qui] n'intéressent pas ses relations avec Pradier ». Enfin, à propos de la statuette de Noémi, il signale qu'« une face du socle comporte l'inscription J. Pradier 1851 et une autre Claude Vignon ». C'est lui, d'ailleurs, qui nous avait fourni la photo de cette statuette pour le catalogue Statues de chair en 1986. S'il est bien le petit-fils d'un frère de Noémi, il a dû être alors d'un âge déjà très avancé ! En tout cas si vous voulez lui écrire, ses coordonnées à l'époque étaient les suivantes: [...]
La notice de Claude Émile-Laurent précise que le père de Noémi, « de vieille famille charentaise, sans aucune fortune, appartenait au monde politique libéral » et qu'il était « très lié avec Thiers, Guizot, Saint-Marc Girardin, Jules Grévy, Benjamin Constant ». Une des annotations dans la marge précise que « Benjamin Constant fut le parrain de Noémi Constant ». Est-ce vrai, cela? Une autre indique que le fils de Noémi, « Louis, 1857-1932, est mon grand-père maternel ».
Je suis toujours en doute à propos du fusain. Est-il bien certain que Noémi est née en 1828? Pour moi, en tout cas, c'est le portrait d'une dame d'un âge mûr. Qui sait? Peut-être n'est-il même pas de Pradier.
Je vous enverrai les extraits du journal intime de John Pradier plus tard. Si vous voulez aussi le texte de Claude Émile-Laurent, je peux vous l'envoyer par la poste.
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Stéphanie Deschamps (31/7/2002)
Merci de m'avoir donné l'adresse de M. Cadiot, je vais lui écrire sous peu. Je suis très heureuse d'apprendre qu'un membre de la famille conserve des archives sur Claude Vignon. J'espère qu'il aura la gentillesse de me laisser les consulter. En ce qui concerne le baptême de Noémi Constant, je n'ai jamais lu sur un quelconque document qu'elle était la filleule de Benjamin Constant, et au vu de son orgueil elle l'aurait sûrement fait savoir! C'est à vérifier. Il est en revanche certain qu'elle est née en 1828 car dès 1979 son acte de naissance daté du 12 décembre 1828 est cité dans l'article de Marie-Christine Boucher sur les décors de Puvis de Chavannes pour l'Hôtel Vignon. Louis est bien le fils de Noémi, il a fait une carrière politique dans l'administration coloniale grâce à son beau-père Maurice Rouvier, second époux de Noémi. La seule iconographie de Noémi jeune en sus du fusain de Pradier (s'il est bien de Pradier) est ce pastel fait par l'Abbé Constant, son premier époux.
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Vous trouverez ce portrait ainsi qu'une biographie détaillée de l'Abbé Constant sur le site www.la-rose-bleue.org
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Douglas Siler (2/8/2002)
Quand vous écrirez à M. Cadiot, pourriez-vous lui demander s'il a jamais retrouvé dans ses archives la suite d'une des deux lettres de Pradier à Noémi dont il m'avait envoyé la copie? Il s'agit d'une lettre qui commence par « Chère Dame, Vous désirez avoir un petit croquis de la Fontaine Monumentale que j'exécute à Nîmes » et qui se termine abruptement au bas de la première feuille, sans signature, par « Voilà comme on m'a traité quand je croyais avoir fait un chef-d'oeuvre. Mais assez sur ces misérables desquels j'espère bientôt m'éloigner ». Il y avait sûrement une deuxième feuille.
J'ai parcouru avec beaucoup d'intérêt le site consacré à l'abbé Constant que vous m'avez signalé. Quel personnage! Il mérite certainement d'être mieux connu. J'ignorais ou j'avais oublié qu'il a été peintre. A ce propos, j'y ai trouvé ceci: « Noémi prend des leçons du célèbre sculpteur Pradier, et grâce à cette haute relation A. Constant obtient deux commandes de tableaux du Ministère de l'Intérieur. » Si cette information est exacte, on devrait pouvoir trouver trace de ces commandes aux Archives Nationales. Auriez-vous déjà eu l'occasion de voir s'il existe un dossier Constant dans la série F21? Il pourrait y avoir des lettres de recommandation écrites pour lui par Pradier.
Parmi les relations de l'abbé mentionnées sur le site, le nom d'Adolphe Desbarolles a surtout retenu mon attention. C'était un bon ami de John Pradier, qui relate dans son journal intime plusieurs rencontres avec lui dans les années 1870.
Si le pastel de Noémi par Constant a été exécuté vers 1846, année de leur mariage, il est difficile de croire qu'elle n'a que quatre ou cinq ans de plus sur le fusain attribué à Pradier par Jean Gigoux. Je suis d'autant plus enclin maintenant à douter de cette attribution que, contrairement à la majorité des portraits de ce genre dessinés par Pradier, il n'est pas signé. Et puis aussi, sa statuette-portrait de Noémi datée de 1851 est beaucoup plus proche, ce me semble, du pastel que du fusain. Enfin...
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Stéphanie Deschamps (2/8/2002)
Je ne manquerai pas de transmettre à M. Cadiot votre demande concernant la suite de la lettre de Pradier. Concernant l'Abbé Constant, il est vrai que c'est un personnage fantastique. Je pense que vous avez dû constater sur ce site qui a été conçu par un de ses descendants du côté d'Eugénie Chenevier, qu'il a abandonnée pour Noémi, un certain parti pris défavorable envers notre artiste. Elle est présentée bien à tort sous l'aspect d'une mauvaise épouse et d'une mauvaise mère. D'autres sources prennent le contre-pied de ces affirmations, on a même évoqué un mariage forcé entre Noémi et l'Abbé Constant. Pour les peintures, je l'avais vite évoqué dans mon mémoire et Mme Pingeot m'avait demandé de vérifier. Si vous voulez, je peux aller aux Archives Nationales pour relever le dossier Constant s'il existe. Ce serait également formidable pour moi de trouver une mention de Noémi dans des lettres de Pradier.
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Stéphanie Deschamps (2/8/2002)
Après vous avoir envoyé le message précédent, je me suis rappelée avoir dans ma documentation des informations sur les peintures. Il s'agit d'une petite note en bas de page de l'article de Mme Boucher dont je vous avais déjà parlé. Elle indique que Constant expose en 1850 une œuvre commandée par le Ministère de l'Intérieur: Agonie du Christ au jardin des Oliviers (n°635), déposée à l'église de Sylvanès (canton de Camarès, Aveyron). Elle donne de plus comme source le fonds F21 des archives nationales. Je vais aller voir sur les bases du ministère de la culture dont une est consacrée aux commandes de l'État.
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Douglas Siler (3/8/2002)
J'ai regardé récemment la base Arcade, que j'ai trouvée très schématique et très incomplète pour Pradier. Il faut absolument voir les dossiers aux AN. Des amis qui se passionnent pour le peintre Marius Fouque, auteur du grand portrait de Pradier exposé au Salon de 1848, m'ont communiqué cette année une lettre et des apostilles de Pradier qu'ils avaient trouvées dans le dossier de ce peintre, fonds F21. Je ne serais pas étonné s'il y en avait aussi pour Constant! Avez-vous eu l'occasion de relever les œuvres de Constant citées dans les livrets des Salons?
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Stéphanie Deschamps (26/9/2002)
Voici les résultats de mes recherches aux AN sur les dossiers relatifs à l'abbé Constant: F21 22, F21 71, F21 331 et F21 399. Eh bien je n'ai malheureusement trouvé nulle trace d'une correspondance de Pradier ou même la mention de son nom. La seule lettre de recommandation provient de Léon de Maleville.
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Douglas Siler (30/9/2002)
Dommage! Pradier a dû intervenir, si intervention il y a eu, dans les coulisses des ministères ou par des billets personnels non retrouvés. Merci néanmoins d'avoir cherché! De mon côté j'ai copié pour vous, dans un fichier Word, les passages du journal intime de John Pradier qui se rapportent à Noémi. C'est peu de chose mais vous y trouverez peut-être quelques détails intéressants. Pour ouvrir ce fichier, cliquez ici.
Vous connaissez sans doute, de Ch. Hubert, une Notice sur Mme Claude Vignon, élève de Pradier, 187..(?), gr. in 8°, portrait. Je ne l'ai pas vue moi-même, je n'ai que cette référence. Je trouve aussi dans ma documentation une petite fiche avec ceci, signalé par un ami: « Victor Hugo et Pradier, vers 1848 et 1849, lui donnèrent des leçons particulières (...) sa beauté, qui était exceptionnellement séduisante. (Maxime Du Camp, Souvenirs d'un demi-siècle, Hachette, 1949, vol. I, p. 94). » Leçons de Pradier, oui, on le sait. Mais de Victor Hugo???
J'ai enfin terminé mon document sur la réunion Pradier que j'avais organisée à Genève. Il s'agit en fait d'une transcription intégrale de la journée (57 pages, avec 5 photos). Je vous l'enverrai si vous avez envie de le lire.
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Stéphanie Deschamps (19/11/2002)
Merci beaucoup pour les extraits du journal de John Pradier. Il est toujours très intéressant pour moi de collecter tout document concernant Claude Vignon et c'est toujours un moment émouvant lorsque je peux l'imaginer dans maintes situations. Les descriptions de John Pradier de Claude Vignon au Sénat viennent confirmer d'autres témoignages. En ce qui concerne les leçons de Victor Hugo, je ne peux pas pour l'instant vous en dire plus. J'ai la même référence que vous et je voudrais faire des recherches dans cette direction. Pour la gravure, je vais rechercher dans ma documentation et je vous en dirai plus sous peu. Je serai également très honorée de lire votre document sur la réunion Pradier.
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Douglas Siler (20/11/2002)
Je suis content de savoir que les extraits du journal de John vous ont intéressée. Dommage qu'ils soient si succincts et qu'il n'y en ait pas plus. Voici maintenant mon document sur la réunion Pradier (cliquez ici).
Avez-vous eu des nouvelles de M. Cadiot. A-t-il dit quelque chose au sujet de l'autographe de Pradier dont la fin est tronquée sur ma copie?
Plus j'entends parler de la beauté exceptionnelle de Noémi Constant (Maxime Du Camp, John, etc.), plus je doute de l'authenticité du portrait attribué à Pradier!
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Stéphanie Deschamps (25/11/2002)
Je viens de lire votre document sur la réunion Pradier qui m'a grandement intéressée. La retranscription spontanée des propos est une formule très séduisante et fait sentir combien les idées fusent. J'ai de plus été heureuse de voir ma chère Claude Vignon citée (p. 14).
M. Cadiot ne m'a rien dit en ce qui vous concerne de l'autographe tronqué de Pradier... Vous m'avez en tous les cas intriguée avec la notice de Charles Hubert sur Claude Vignon, je n'ai pas rencontré cette référence dans mes recherches. Toutefois, j'ai trouvé deux portraits aux estampes de la BNF, mais sans référence précise. Peut-être y a-t-il un lien. Je vous envoie également une photo conservée au Musée d'Orsay. Je trouve qu'il y a quelque ressemblance avec le portrait dessiné.
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Douglas Siler (25/11/2002)
Il est amusant de comparer ces trois portraits de Noémi Constant avec le fusain attribué à Pradier. Pour moi, la ressemblance est difficile à voir. Quant à la statuette exécutée par Pradier, il nous manque une bonne photo. Si donc un jour vous alliez chez M. Cadiot...
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Stéphanie Deschamps (26/3/2003)
Je voulais vous prévenir que j'allais faire une communication sur Noémi Constant à la Société d'histoire de l'art français le 12 avril. Si vous êtes sur Paris à ce moment, je serai très contente de pouvoir vous rencontrer. Je voulais savoir également si vous aviez une photo de la statuette de Claude Vignon par Pradier qui est conservée par monsieur Cadiot et si vous auriez l'amabilité de m'en envoyer une reproduction pour ma communication.
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Douglas Siler (26/3/2003)
Cela me ferait plaisir d'écouter votre communication mais pour le moment je ne peux pas envisager un voyage à Paris. Dites-moi tout de même à quel endroit et à quelle heure le colloque va avoir lieu, on ne sait jamais. Je ne connais malheureusement aucune photo de la statuette à part celle qui est reproduite dans Statues de chair et qui doit se trouver au Musée d'art et d'histoire de Genève. Il faudrait que vous écriviez à Mme Isabelle Brun-Ilunga, responsable de la photothèque du musée, ou à Mme Brigitte Monti, collaboratrice scientifique. Comme il ne s'agit pas d'une œuvre appartenant au musée, il vaut mieux expliquer que la photo a été reproduite dans Statues de chair.
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Stéphanie Deschamps (6/4/2003)
Je viens de recevoir le programme de la Société d'histoire de l'art français, je vous l'envoie en pièce jointe. La communication a donc lieu le 12 avril à 17 heures au Musée du Louvre, salle de 80 places, près de l'auditorium. Je voulais vous remercier également des adresses que vous m'avez envoyées mais malheureusement le temps m'a réellement manqué pour m'occuper de tout, je me contenterai donc de citer la statuette de Pradier et de renvoyer à l'excellent catalogue sur le maître.
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Douglas Siler (11/12/2003)
J'ai relevée dans la corrspondance inédite de Pradier une petite miette concernant Noémi Constant qui pourrait vous intéresser. Il s'agit en fait d'une lettre que la fille aînée de Pradier, Charlotte, alors pensionnaire à l'École de la Légion d'honneur de Saint-Denis, adresse à sa mère le 16 mai 1852, donc moins de trois semaines avant la mort du sculpteur. Elle raconte que son père vient de lui faire une visite et qu'il avait organisé la veille,
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samedi 15 mai [...] à la maison [quai Voltaire, n° 1] un dîner diplomatique, composé de poètes, du gouverneur de Genève M. Dufour, du préfet de Nîmes, celui de Marseille, enfin que sais-je, des grands hommes, entre autres Horace Vernet, de la Grave, Méry, Auber, Adam, etc. Puis en fait de dames, Mmes Marceau, Constant et Mme Adam [épouse du compositeur Adolphe Adam] qui vient d'accoucher d'une petite fille. Après le dîner il y a eu une soirée magnifique...
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Une dizaine de jours plus tard (27 mai 1852), dans une autre lettre à sa mère, Charlotte donne quelques autres détails de la même soirée:
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Mme Marceau a répété les vers faits par elle. Ils étaient sur les jeunes gens qui fument. John [le fils de Pradier] était furieux! [...] Mme Adam a chanté, il paraît, fort bien. [...] Ce dîner a commencé à six heures, il a fini à neuf heures. Il y avait de tout - les fruits, amandes vertes, pêches, gros raisins, etc...
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Ce n'est pas grand-chose mais il est intéressant de trouver réunies Noémi Constant et Mme Marceau. N'est-ce pas dans son Salon de 1853 que Noémi mentionne que Mme Marceau avait été l'élève de Pradier et que Pradier avait fait son buste qu'il n'avait pas terminé à temps pour le Salon de 1852? En fait, comme je l'ai signalé dans une note de la Correspondance, t. III, Mme Marceau était la marraine de la plus jeune fille de Pradier, Thérèse, née en 1839. Si vous trouviez quelque chose sur cette dame dans vos dossiers, cela me serait très utile. Pradier a été pressenti pour faire une statue du général Marceau pour Chartres mais je ne sais pas s'il y a un rapport.
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Stéphanie Deschamps (23/12/2003)
Je viens par ce message vous annoncer une bonne nouvelle, je viens d'être reçue conservateur territorial du patrimoine en spécialité « musée ». C'est un profond soulagement et l'aboutissement heureux de mes années d'études. Je rentre donc à l'Institut national du patrimoine dès janvier pour 18 mois de formation et de stage avant d'avoir un poste de conservateur. J'espère que cette formation me laissera le temps de poursuivre des recherches. En revanche, j'ai cherché dans ma documentation, je n'ai pas trouvé trace de cette madame Marceau et il faut que j'y remédie. Quand j'irai à Orsay, je regarderai s'il y a un dossier. Je voulais également vous remercier des passages de la lettre de Charlotte Pradier, c'est toujours intéressant et émouvant pour moi de voir apparaître la figure de Noémi au détour d'une phrase.
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Douglas Siler (19/2/2004)
Toutes mes félicitations pour cette belle réussite. Elle sera suivie, j'en suis sûr, par bien d'autres. Je profite de cette occasion pour vous signaler une chose que j'avais oubliée et qui se trouve dans le catalogue de l'expo Statues de chair. La notice n° 71 sur la terre cuite Diane et Endymion mentionne que cette œuvre est « entrée au Louvre en 1934, provenant de la succession du sculpteur Noémie (sic) Constant, élève de Pradier de qui elle la tenait ». D'autres détails se trouvent dans la thèse de Guillaume Garnier: « Cette œuvre a été donnée par Pradier à Noémi Constant, son élève. Celle-ci l'a léguée à son fils Louis-Valéry Vignon. Louis-Valéry Vignon a laissé par testament cette esquisse au musée du Louvre, en 1932. Elle a été effectivement remise à ce musée en 1934 (décret du 22 mai 1935; A. du Louvre, S.8). »
Je serais ravi si vous vouliez mettre quelque chose sur mon site. Par example, votre communication de l'année dernière à la Société de l'histoire de l'art français. Ou peut-être un article sur les relations entre Noémi et Pradier?
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Stéphanie Deschamps (7/3/2004)
Merci de votre dernier mot et mille excuses de ne pas vous avoir répondu plus tôt. Les cours de l'Institut national du patrimoine sont passionnants mais les journées sont extrêmement chargées et nous avons à mener des projets en petit groupe qui réclament toute notre énergie. Je serai très heureuse de mettre en ligne quelque chose sur Claude Vignon, je termine de peaufiner mon article et je vous en dirai plus ensuite.
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Douglas Siler (13/1/2012)
Pres de huit ans après sa dernière intervention ci-dessus, j'apprends avec plaisir par un article du journal La Voix du Nord que Stéphanie Deschamps, arrivée en 2005 au poste de conservateur adjointe du Musée des beaux-arts d'Arras et devenue en 2006 directrice de ce musée, a été promue en 2011 au Centre de recherche et de restauration des musées de France comme responsable des ateliers de restauration de Versailles et du Louvre. Espérons que ces nouvelles fonctions lui laisseront le temps de revenir vers Noémi Constant et qui sait? de nous gâter un jour avec une étude sur cette talentueuse élève de Pradier.
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