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François Auffret (Paris, 23/11/2009)
En tant que président de la Société des Amis de Jongkind, j'aimerais entrer en contact avec vous car apparemment Emmanuel Sano (1822-1878) était le neveu par alliance de James et Louise Pradier... J'extrais cette information - en espérant ne point me tromper car je n'ai pas l'âme d'un généalogiste - de la note que vous faites pour la lettre de J. Pradier à Mme d'Arcet (en fait, sa belle-mère) de 1846 ou 1847, p. 303-304 du t. III de la Correspondance de Pradier:
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[...] Sont enterrés au caveau d'Arcet, outre J.-P.-J. d'Arcet (1777-1844) et son épouse Claire Choron (1787-1871): Louise Pradier (1814-1885) et ses deux sœurs, Clémence (1810-1821) et Pauline (1821-1905); l'époux de Pauline, Joseph-Modeste-Ulysse Le Coëntre (1805-1879), et leur fille Marie Le Coëntre (1847-1926); l'époux de cette dernière, Bénédict-Emmanuel Sano (1822-1878), et leur fille Jeanne-Marie Sano (1876-1932); Jules Pradier (1871-1886).
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Sano fut toujours très généreux avec Johan Barthold Jongkind. Ce dernier l'écrit avec insistance dans nombre de ses courriers. Si vous vouliez bien entrer en contact avec moi, je serais ravi d'échanger des informations autour d'Emmanuel Sano dont nous ne savons pas grand-chose, je l'avoue.
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Douglas Siler (26/11/2009)
Malheureusement je ne sais quasiment rien sur Emmanuel Sano, sinon le fait qu’il est inhumé dans le caveau d’Arcet au Père-Lachaise, ayant épousé Marie Le Coëntre (qu’on orthographie aussi Lecoëntre), la fille de Pauline Le Coëntre, née d’Arcet, qui était la sœur de Louise d’Arcet, l’épouse de Pradier. Mais le fils de Louise et James, John Pradier (1835-1912), dans son journal intime rédigé entre 1872 et 1882, parle souvent d’Ulysse Le Coëntre (l’époux de Pauline), ainsi que, une fois ou deux, du ménage Sano. Ainsi, sous la date du 27 septembre 1875, il écrit :
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Nous avons causé [John et sa mère] aussi de Mme Le Coëntre et de sa fille laquelle, Marie, Mme Sano, ma cousine, vient d’acheter une très belle campagne à Falaise près de ses parents, rue (?) La Fresnaye. – Il paraît qu’elle y a 2 vaches et 22 moutons, au dire de son père, notre cher oncle Ulysse.
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Sous la date du 2 octobre 1873, John raconte aussi une visite de ce dernier « qui vient de marier sa fille », et sous la date du 26 mai 1878, une autre visite du même, venu lui annoncer la mort de son gendre Emmanuel Sano.
Je retrouve dans mes dossiers une fiche précisant que Jeanne-Marie Sano est née dans le 16e arrondissement de Paris le 4 juillet 1876, et une autre avec les informations suivantes concernant une autre fille du couple
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Marthe-Pauline Sano
née à Paris le 26 mai 1874
épouse le ? nov. 1898 Charles de Francqueville (19 juin 1869 10 nov. 1964)
morte à Yzeux le 13 janvier 1951
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Sur une autre fiche encore, cette note de John Pradier:
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Marthe de Francqueville, sur les marches de St-Roch, embrassée avec chaleur et tendresse par son gd père Le Coëntre qu’elle ne voyait plus.
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Une descendante de James Pradier qui m’a beaucoup aidé autrefois dans mes recherches et qui se passionnait pour la généalogie de la famille d’Arcet était en relations avec la famille de Francqueville, qui possédait des documents sur les d’Arcet. Je pourrais essayer de retrouver leurs coordonnées, si cela pouvait vous être utile.
J’ai parcouru avec beaucoup d’intérêt le site de la Société des Amis de Jongkind. J’y apprend avec amusement que Jongkind a habité au 5, rue de Chevreuse, près de Montparnasse, ayant habité brièvement moi-même au n° 4 de cette rue. Je vois aussi qu’en 1871 Cézanne a séjourné à la même adresse que Jongkind, accueilli par Philippe Solari. Or, étudiant à Aix-en-Provence j’ai habité chemin Philippe-Solari, sur les hauteurs de la ville, non loin de l’atelier de Cézanne...
Vous dites qu’Emmanuel Sano a toujours été très généreux avec Jongkind. Il était donc fortuné? Au fait, quel métier exercait-il?
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François Auffret (26/11/2009)
Je vous remercie de votre réponse et du temps qu'elle a pu vous prendre... Veuillez trouver ci-joint en format pdf un essai de tableau généalogique qui utilise les données que vous m'avez fournies. Je joins aussi un fichier Sano emmanuel ext.pdf où vous trouverez presque tout ce que je sais de Sano... et qui peut contenir des inexactitudes! Vous verrez que dans une lettre Jongkind dit que Sano revient de Dieppe, or Franqueville et Yzeux sont dans la baie de Somme et pas trop loin de Dieppe.
Voici une autre indication sur Sano, qui semblait donner dans le marché de l'art ou qui du moins en a vendu quelques uns!
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Cat n° 100
FRANS SNIJDERS
(Antwerpen 1579–1657 Antwerpen)
NATURE MORTE
Huile sur panneau de chêne, 33,5 x 52 cm
Inv. GK n ° 486
Origine: Emmanuel Sano, Paris, 1876; Fondation Barthold Suermondt, Aachen 1882
Localisation actuelle: inconnue
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Il s'agit d'un des tableaux disparus répertoriés dans l'exposition Phantom Gallery. Lost Works from the Painting Collection, Musée Suermondt-Ludwig, Aix-la-Chapelle, 9 juin 2008 au 2 août 2009.
Je ne sais pas si Sano était fortuné.... Mais pour Jongkind il fut une bonne fortune. Je pense qu'entre ce que vous m'avez communiqué et ce que je vous communique, c'est presque la totalité de ce que nous pouvons savoir! Si cela ne vous prend pas trop de temps j'accepte votre offre de recontacter la descendante de James Pradier, ou du moins de rechercher ses coordonnées.
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Douglas Siler (29/11/2009)
Votre message et vos fichiers ont retenu toute mon attention et je crois qu’il est tout de même possible de savoir un peu plus sur Emmanuel Sano. J’ai comméncé par demander à Claude Lapaire, directeur honoraire du Musée d'art et d'histoire de Genève et auteur du catalogue raisonné de Pradier (sous presse), l’adresse de la petite-fille de Marthe-Pauline Sano, qu'il a bien voulu me communiquer. Il s'agit de Mme Martine Tissier de Mallerais, ancien conservateur du château et des musées de Blois.
M. Lapaire m’informe que Mme Tissier de Mallerais possède un album de dessins constitué par Emmanuel Sano (« peintre amateur », dit-il), avec des œuvres de Pradier et d'autres artistes. J’ai des photocopies de quelues-uns des dessins de Pradier, qui sont de rapides petits croquis représentant Jean-Pierre-Joseph d’Arcet, son épouse et ses filles. J’ignore si Mme Tissier possède autre chose relatif à E. Sano mais elle pourrait peut-être vous indiquer d’autres sources ou vous mettre en rapport avec d’autres membres de sa famille. En tout cas j’ai trouvé sur internet quelques autres informations intéressantes que je citerai plus loin. On y apprend notamment qu’E. Sano était peintre de marines et belge. Et qu’étant l’associé d’un marchand de tableaux allemand, un nommé Otto Mündler, il était « advisor to the collection of Prince Napolon at the Palais Royal ».
Pour votre généalogie Sano, voici quelques compléments d’information:
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Pauline d’Arcet a épousé Joseph-Modeste-Ulysse Le Coëntre en 1846 (mariage civil le 1er juin à la mairie du 10e arrondissement, 6e actuel; marriage religieux le 2 juin à l’église St-Germain-des Près; parmi les témoins: Gustave Flaubert).
Bénédict-Emmanuel Sano, né en 1822, est mort non en 1926 mais en 1878 (date au caveau d’Arcet et date donnée également par John Pradier dans son journal intime).
Julia-Claire-Charlotte Pradier, née à Paris en 1834, est décédée en 1855 à Huismes, près de Chinon. Elle avait épousé en 1853 Léopold Delagarde, propriétaire de vignobles à Huismes. Pas d’enfants.
Jeanne-Marie-Thérèse Pradier, née à Paris en 1839, est décédée à Paris en 1915. Elle avait épousé en 1859 Jules-Théophile David, avoué. Deux enfants, sans descendance.
Pour mémoire, le fils unique de Pradier, Jean-Jacques, dit John (1836-1912), a eu trois fils: James-Louis-Francis (Genève 1869-Paris 1901), Jules (Genève 1871-Paris 1886) et James-Ludovic-Carle, dit Carlo (Paris 1877-Paris1936). Seul Carlo s’est marié et a eu une descendance.
A propos de James Pradier, vous mettez en note ceci : « Amant de Juliette Drouet … Ils se rencontrent en 1833. Une fille, Claire est née de cette liaison, dont les traits sont ceux de La Ville de Strasbourg place de la Concorde. » Il faudrait écrire: « Ils se rencontrent en 1825 ou au début de 1826. Une fille, Claire, est née de cette liaison le 12 novembre 1826. » En ce qui concerne La Ville de Strasbourg, s’il est vrai qu’on a souvent écrit que cette statue reproduit les traits de Juliette Drouet, c’est probablement faux. De toute façon cette œuvre achevée en 1838 n’a certainement rien à voir avec Claire, âgée alors de 12 ans.
A propos de Louise Pradier, mieux vaut ne pas écrire qu’elle a été la maîtresse de Flaubert. Certes, leurs relations amicales ont continué jusqu’à la mort de Flaubert en 1880. Mais si Flaubert a été son amant, il ne l’a été que passagèrement et parmi bien d’autres... Voir à ce propos mon édition des Mémoires de Madame Ludovica, qui racontent les amours de Louise et ses années de mariage (1833-1844) avec Pradier.
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Dans une étude sur le tombeau de Pradier que vous pouvez lire ici même, j’ai donné en annexe les noms et les dates de toutes les personnes qui sont inhumées au caveau d'Arcet. A noter que J.-P.-J d’Arcet et Claire Choron ont eu aussi un fils, Jean-Charles-Félix d’Arcet, qui n'est pas inhumé à Paris. Né en 1807, il est mort en 1846 à Rio de Janeiro, brûlé dans son lit par l’explosion d’une lampe à pétrole.
Voici enfin les informations relatives à Sano que j'ai trouvées sur internet:
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Dictionary of Art Historians:
Mündler, Otto
Date born: 1811
Place born: Kempten, Germany
Date died: 1870
Place died: Paris, France
Dealer and historian of Italian and Old Master paintings. Mündler studied languages at Munich and Erlangen Universities. He decided to move to Paris to become an art dealer in 1835, and developed close friendships with prominent members of the European art community of the 1840’s, including Giovanni Morelli (q.v.), Emmanuel Sano, and Ralph Nicholson Wornum (q.v.). ... (voir la suite en ligne).
Vente Christie's, New York, 25 mai 1998:
Lot 165: Isack Van Ostade (1621-1649). A Winter Landscape with Villagers on a frozen Waterway signed "Isack. van. Ostade", oil on panel, 15 x 23in. (40 x 60.4cm.). PROVENANCE with Otto Mündler, Paris. M. de Caraman, Paris. with Newhouse Galleries, from whom purchased by the family of the present owners, 1969. NOTES The career of the Haarlem painter, Isack van Ostade, was exceedingly brief. [...] An old label on the reverse of the panel reading 'Musée Napoléon Mr Otto Mündler 9, rue de L*** Paris' refers to the painting's one-time owner, the German art historian and dealer Otto Mündler (1811-1870). Mündler was the travelling agent for the National Gallery of London between 1855-8, and as such was the impetus behind the acquisition of a number of important pictures for that Gallery, including Veronese's Family of Darius before Alexander . He was also the author of the critical analyses of Villot's 1849 catalogue of the Louvre (1850) and that of Marggraff's catalogue of the Alte Pinakothek (1865). Though Mündler was principally interested in Italian painting, his business partner and companion, the Belgian marine painter Emmanuel Sano, frequently dealt in Dutch paintings, and the Ostade may have been his purchase. Sano was appointed advisor to the collection of Prince Napolon at the Palais Royal, though both he and Mündler seem to have acted as the Prince's agents in acquiring works for the 'Musée Napoléon' in the 1850s and '60s. An unsigned, oval version of Ostade's composition (C. Hofstede de Groot, A Catalogue Raisonné, etc., no. 285), measuring 47.5 x 63.5 cm., was sold at Sotheby's, London, Dec. 15, 1982, lot 79. Our thanks to Carol Togneri Dowd of The Getty Provenance Index for her generosity in supplying the biographical information about Mündler and Sano.
Bibliothèque de l’Université d’Anvers:
Kunst [...] Un mot sur la formation du jury de l'exposition nationale des beaux-arts / Emmanuel Sano. - Anvers : Dewever, 1848. 12 p. SBA: 650528.
Archives départementales de la Somme:
Fonds de la famille Garczynski-de Francqueville, seigneurie d'Yzeux, sous-série 46 J.
INTRODUCTION
D'après le cartulaire de l'abbaye du Gard, la terre et seigneurie d'Yzeux semble avoir appartenu en 1160, et jusqu'au XIVe siècle, à la famille d'Yzeux. (…) En 1908, Marc de Francqueville hérite des restes de l'ancienne demeure seigneuriale, tandis que son frère Charles reçoit le château et le parc que ses descendants garderont jusqu'en 1971 . En 1978, M. Marcel Evrard se porte acquéreur de la propriété.
Ce fonds d'archives a été donné aux Archives de la Somme par les héritiers de Charles de Francqueville. En 1998, Madame de Belleville, exécuteur testamentaire de M. de Franqueville, donne un premier ensemble de documents (46 J 4, 11-12, 16), complété le 8 août 2003 par un don de Mme Martine Tissier de Mallerais et de M. Ghislain Garczynski, petits-enfants de Charles de Francqueville (46 J 1-11, 13-15, 17). Le fonds représente 0,11 mètre linéaire et se compose pour la majeure partie de documents relatifs à la construction du château et des dépendances ainsi qu’à l’aménagement du parc. [...]
46 J 15 Possessions de Charles de Francqueville et de son épouse, Marthe Sano. – Titres de propriété à Yzeux [...]
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Voilà toute ma récolte jusqu’à maintenant. J’espère que ces quelques renseigments vous aideront à mieux identifier Emmanuel Sano et – qui sait ? – à retrover de nouveaux documents sur Jongkind.
Il y a une chose que je ne m’explique pas et qu’il faudrait essayer de mettre au clair: Si E. Sano a été assez fortuné pour aider Jongkind, je me demande pourquoi il n’a pas pu, ou n’a pas voulu, faire le pareil pour John Pradier qui, peintre lui aussi, et ruiné, a eu beaucoup de mal, après 1870, à faire vivre sa famille avec son modeste salaire de fonctionnaire à l’administration des Beaux-Arts poste qu’il a perdu, du reste, dès 1882.
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François Auffret (29/11/2009)
En lisant votre message, j'ai été très surpris, surpris dans le bon sens. Étonné serait encore trop faible.
Je m'explique. J'avais un frère je dis « j'avais » car il est décédé en février 2001 aîné, le second de la famille, Charles de son prénom. Il était sculpteur dans la lignée des Schnegg, Despiau, Wlérick, Raymond Martin... (Bref la lignée de sculpteurs qui reposent - je veux dire leurs œuvres représentatives - au Musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan)... J'ai il n'est pas décédé un autre frère, Yves, qui fit une longue carrière dans la filière bancaire à Blois.
En 1978, sauf erreur de ma part, Yves a beaucoup fait pour que mon frère Charles soit exposé au Château de Blois! Et, bien évidemment, il a été en contact avec Mme Tissier de Mallerais dont le nom n'est pas étranger à mes oreilles.
Conclusion: vous connaissez deux bouts de ficelle et vous ignorez qu'elles viennent de la même corde.
Nous avons donc quelques espoirs d'avancer avec Emmanuel Sano.
Voilà, je m'arrête ici pour ce soir et vais très certainement étudier ce que vous transmettez et ne manquerai pas, bien évidemment, de vous tenir au courant ou de vous communiquer tout fichier nouveau ou mis à jour. J'ajoute que je me promets d'aller au Père-Lachaise le plus tôt possible pour localiser le caveau des d'Arcet et d'en faire des photos.
Je vous répondrai plus longuement dans les jours qui viennent; mais je tenais à vous faire partager sans délai ma surprise pour ne pas dire ma joie.
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Douglas Siler (30/11/2009)
Je suis étonné à mon tour de cette incroyable coïncidence et très content d’avoir pu vous mettre sur une si bonne piste.
J’ai retrouvé dans mes dossiers un tableau généalogique fait par les descendants de Pradier qui situe la naissance d’Emmanuel Sano à Lillo, près d’Anvers, en Belgique, le 21 mars 1822, et qui donne aussi toute sa descendance jusqu’aux frères, sœurs et enfants de la génération de Mme Tissier de Mallerais. On y trouve son mariage avec Marie Le Coëntre (la fille de Pauline d’Arcet), ses deux filles Marthe-Pauline (épouse en 1898 de Charles de Francqueville) et Jeanne-Marie (morte célibataire à Nyon, en Suisse, le 16 mars 1932), les deux enfants du couple Francqueville, Michel né en 1899, mort en 1966, sans postérité, et Chantal, né en 1902, épouse en 1924 de Jean, comte Garczynski, encore vivante à l’époque où le tableau a été fait. Puis enfin, tous les enfants du couple Garcynski, dont Mme Tissier de Mallerais.
Les informations qui se rapportent à Emmanuel Sano et à ses filles complètent celles que je vous ai déjà envoyées:
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Emmanuel Sano, né le 20 mars 1822 à Lillo (Belgique), mort à Paris le 28 avril 1878, a épousé le 24 septembre 1873 (Paris 9e) Marie Le Coëntre, née à Paris le 20 mars 1847, morte le 15 mars 1926. Ils ont eu pour enfants:
1. Marthe-Pauline Sano, née à Paris le 26 mai 1874, morte à Yzeux (Somme)
le 13 janvier 1951,qui a épousé Charles de Francqueville, né le 19 juin 1869,
mort le 10 novembre 1964;
2. Jeanne Sano, née le 2 juillet 1876, morte célébitaire le 16 mars 1932.
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Emmanuel Sano devait sûrement parler le néerlandais, étant né dans la région anversoise. Il avait donc avec Jongkind une langue commune, ce qui expliquerait peut-être en partie leur sympathie réciproque. A noter toutefois que l'opuscule qu'il a publié à Anvers en 1848 (« Un mot sur la formation du jury… ») était en français. Ainsi, comme beaucoup de Belges, il était probablement bilingue. Mme Tissier de Mallerais saura sans doute vous éclairer sur ce point.
Si vous allez voir le tombeau d’Arcet au Père-Lachaise, il se trouve, selon ma documentation, dans la 34e division, concession perpétuelle n° 466.
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François Auffret (30/11/2009)
Oui, Jongkind parlait néerlandais et Emmanuel Sano aussi très vraisemblablement. Ils sont tous deux nés alors que le Benelux actuel était encore les Provinces-Unies issues du traité de Vienne après la chute de Napoléon. Mais chose très curieuse, Jongkind dans un français qui n'appartenait qu'à lui échangeait des courriers en français avec ses amis belges, francophones ou pas.
D'Anvers nous connaissons de magnifiques dessins, aquarelles et peintures...
Je vais essayer de trouver l'opuscule de Sano.
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Douglas Siler (30/11/2009)
En ce qui concerne la naissance d’Emmanuel Sano, je crois qu’il ne faut pas hésiter à la situer à Lillo, près d’Anvers. C’est bien cette commune-là, se terminant par un « o », que je trouve sur les tableaux généalogiques établis par les descendants de Pradier, qui tenaient leurs informations des descendants d’Arcet ou des archives d’état-civil.
A propos des d'Arcet, j'avais oublié de vous parler du site perso de Philippe le Tourneau. J’ai beaucoup correspondu avec lui il y a 6-7 ans. Professeur de droit à Toulouse (mais originaire de Paris), il est affilié aux d’Arcet par la branche Grouvelle: Philippe Antoine Grouvelle (1757-1806), qui épousa en 1798 Angélique-Clotilde-Pauline d’Arcet (1779-1846), l’une des deux sœurs de J.-P.-J. d’Arcet, donc la tante de Louise Pradier et de Pauline Le Coëntre. Mais je doute qu’il possède des informations sur Emmanuel Sano.
Une question: Auriez-vous rencontré par hasard, dans les lettres ou documents relatifs à Jongkind, le peintre Jean-Baptiste-Marie Fouque, dit « Marius », né à Arles en 1819, mort à Lorient en 1880? C’était un bon ami de James Pradier et de son fils John. Il a habité un certain temps, aux années 1850, rue Pigalle n° 26, non loin d’une des adresses de Jongkind. Vous pouvez lire ici même une étude sur lui par mes amis Philippe et Françoise Dumoulin.
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François Auffret (30/11/2009)
Je note Lillo sur votre recommandation et surtout à cause de vos recherches. Je le note d'autant mieux que Jongkind a souvent dessiné et aquarellé cette rive droite de l'Escaut, de la rive gauche, et que Lillo n'est pas bien éloigné d'Oosterweel dont on retrouve le clocher il ne reste que lui de nos jours! dans nombre de ses œuvres.
Je contacterai éventuellement Philippe de Tourneau. Je vais commencer par Mme Martine Tissier de Mallerais, ayant quelques points d'appui déjà posés de ce côté-là.
Je regrette, Marius Fouque, en l'état actuel de mes connaissances, ne fait pas partie de l'univers de Jongkind. Je reste en alerte et si je vois quelque chose passer, je ne manquerai pas de vous le faire savoir.
Voici quelques-unes des photos que j'ai faites aujourd'hui du caveau d'Arcet au Père-Lachaise:
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Je fus très heureux en tournant autour de ce caveau d'honorer à ma façon la mémoire de Benedict Emmanuel Sano et de Jongkind et de leur amitié… et la mémoire d'autres, bien sûr.
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Douglas Siler (30/11/2009)
Merci infiniment pour les photos. J'avais relevées sur place, il y a quelques années, toutes les inscriptions sur le tombeau mais je n'en avais, je crois, que quelques mauvaises images imprimées sur papier ou en dias.
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François Auffret (15/12/2009)
Bonne nouvelle, la Bibliothèque d'Anvers m'annonce aujourd'hui l'envoi de l'opuscule d'Emmanuel Sano, Un Mot sur la formation du jury de l’exposition nationale des beaux-arts. Voici un problème de résolu!!! Il me reste l'acte de naissance de Sano! Je vais y arriver.
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Douglas Siler (15/12/2009)
Formidable! Ça a l’air d’aboutir. Merci de me copier le texte quand vous l’aurez reçu.
Je voulais vous parler depuis longtemps mais j’avais oublié du rôle de Sano comme « advisor to the collection of Prince Napolon at the Palais Royal » (voir ci-dessus mon message du 29/11/2009). C’est une piste qui pourrait mener à des informations utiles. Il faudrait commencer sans doute par chercher l’histoire et le contenu de cette collection. Quant au prince, il s’agit de Jérôme Joseph Charles Napoléon, dit « Plon-Plon » (1822-1891), cousin de Napoléon III, frère de la princesse Mathilde et fils du plus jeune frère de Napoléon Ier, le « roi » Jérôme (1784-1860). Il résidait au Palais-Royal sous le Second Empire. Sur la maison « pompéienne » qu’il fit bâtir, avenue Montaigne, mais qu’il n’a apparemment jamais habitée, voir http://expositions.bnf.fr/napol/grand/123.htm. Flaubert et Louise Pradier le connaissaient bien. Cette dernière écrivait à Flaubert, probablement en novembre-octobre 1869, à propos de L’Education sentimentale: « Hier soir j’ai fait la lecture de ton livre au Prince… » Et comme Louise a dû connaître Emmanuel Sano, son neveu par alliance, elle n’ignorait sans doute pas ses relations avec lui…
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François Auffret (15/12/2009)
Merci pour les pistes de recherche autour de la collection du prince Napoléon au Palais-Royal... Plon-Plon est quasiment un contemporain de Jongkind! A l'adresse http://expositions.bnf.fr/napol/grand/123.htm que vous m'avez indiquée, il est question de la collection Campana. J'ai rencontré le nom et l'histoire de cette collection au musée du Petit Palais à Avignon qui a « récupéré » la majorité des peintures italiennes de cette collection (voir http://www.avignon.fr/fr/culture/musees/petipal.php.
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François Auffret (18/12/2009)
Voici l'opuscule d'Emmanuel Sano, reçu ce matin. C'est très intéressant. (Cliquez ici pour ouvrir ce document.)
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Douglas Siler (3/1/2010)
Je suis content d’avoir pu vous servir d’intermédiaire pour une première « tête à tête » avec Emmanual Sano. Son opuscule, obtenu après tant de… pourparlers, apporte de nombreux indices sur sa biographie, sa personnalité et ses idées. Je résumerai ici en vrac quelques-uns de ceux que j’ai relevés au fil de ma lecture:
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Le sujet même de la brochure semble bien témoigner du fait qu’il est Belge, ou du moins qu’il habite en Belgique.
On y trouve aussi la confirmation qu’il habite ou qu’il a habité Anvers ou la région d’Anvers puisqu’il écrit : « Loin de nous l'idée de vouloir prêcher l'égalité aux artistes de Bruxelles, nos frères, qui jusqu'ici possédèrent le pouvoir. Il ne sera pas nécessaire de leur rappeler les droits de l'école d'Anvers. »
A moins qu’il n’ait été corrigé par un francophone ou qu’il ne soit bilingue, français-néerlandais, le français doit être sa première langue.
Pour un jeune homme de 26 ans (il est né en 1822), il écrit avec beaucoup de maturité et de verve, bien dans le style journalistique de l’époque.
Il faut replacer sa plaidoirie, publiée en 1848, dans le contexte des grands débats qui ont eu lieu après la Révolution de ’48, autour des salons, des jurys, de la sélection des exposants, etc. (A moins que ma mémoire ne me joue des tours, il me semble que John Pradier a rédigé, aux années 1870, un essai sur le même sujet. Je dois l’avoir dans mes dossiers.)
Avant d’avoir publiée son texte, E. Sano semble avoir déjà participé à ces débats: « Enfin, nous étions nous-même tellement convaincu de la difficulté d'appliquer le système d'élection, que dans une occasion récente nous n'hésitâmes pas à nous prononcer contre ce système. Nous ne nous sommes décidé à le présenter que depuis que nous croyons avoir trouvé un moyen de le mettre en pratique. »
Il semble aussi que son texte ait servi d’introduction à un projet imprimé séparément : « Du reste, par une des clauses du projet que nous proposons, nous laissons à ces artistes [les artistes belges installés hors de Bruxelles ou d’Anvers] la latitude de se réunir soit à l'école de Bruxelles, soit à l'école d'Anvers. »
En évoquant le débat entre Bruxelles et Anvers, il ne fait aucune mention d’un conflit linguistique (ce qui peut paraître curieux aujourd’hui, vue l’envergure que ce conflit devait prendre).
Dans son vocabulaire, « école Flamande » ne signifie pas « école de Flandre »; c’est l’équivalent de « école belge ».
Il ne manque pas d’ambition dans le domaine de l’histoire de l’art : « Nous ne prétendons pas transformer cet à propos en une dissertation sur les arts en général, tâche que nous entreprendrons plus tard. »
Il fait néanmoins preuve de souplesse et de modestie : « Nos idées, nous ne les présentons que comme le fruit de nos premières réflexions; aussi ne les émettons-nous que pour éveiller la discussion, et entendre les opinions de nos aînés sur cet objet. Notre projet, nous sommes prêts à le modifier, à le retirer même, pourvu que l'on nous prouve avoir des idées meilleures. »
Il croit fermement à la liberté et à l’indépendance des artistes : « Nous nous élevons contre ceux qui prétendraient caserner les artistes, soit à Bruxelles, soit dans toute autre ville, à l'effet d'établir des fabriques de tableaux, brevetés par le gouvernement. »
S’il est anversois, il n’en défend pas moins le choix de Bruxelles pour l’exposition nationale: « Nous ne pensons pas que quelque ville que ce soit veuille contester, dans l'état actuel des choses, les immenses avantages qu'offre la ville de Bruxelles à nos artistes. Qu’il nous suffise d'en énumérer quelques-uns. »
Il n’est pourtant pas d’accord avec la tendance qu’ont les autorités à favoriser l’école de Bruxelles aux dépens de celle d’Anvers : « Lorsque le gouvernement nomma les membres devant composer le jury de l'exposition nationale, il nomma une commission directrice dont la grande majorité fut composée de partisans de l'école de Bruxelles. Ce fut une erreur, la suite le prouva. »
Il est concilant vis-à-vis des pouvoirs en place : « Nous avons la plus haute estime pour les hommes distingués de l'ancien jury, et nous comptons sur eux pour appuyer notre juste demande. »
Il est pourtant un peu naïf lorsqu’il prétend qu’une répartition égale des membres du jury entre Anvers et Bruxelles mettra fin à tous les problèmes : « On nous objectera peut-être que notre système tend à diviser les artistes en deux camps. Nous répondrons qu'au contraire, notre système va faire cesser les fâcheuses réclamations existantes, puisque les deux écoles du pays seront également représentées et qu'il n'y aura, par conséquent, plus matière à récriminations. Nous pensons que c'est là la seule application du système d'élection qui n'offre aucun inconvénient. »
Enfin, sa conclusion est étonnamment nationaliste : « Que l'exposition nationale soit donc le rendez-vous de tous les Artistes belges, à quelque localité qu'ils appartiennent ; qu'ils y viennent non pour s'entretuer, non pour triompher, qui de l'école d'Anvers, qui de l'école de Bruxelles, mais pour reconquérir ensemble leur véritable place : la première entre les écoles du monde entier. » (!)
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Je m’arrête là, espérant que ces quelques indices – mais vous en aurez certainement trouvé d’autres – vous seront utiles pour mieux cerner la personalité d'Emmanual Sano.
Une dernière chose: J’ai remarqué dans le catalogue en ligne de la BNF plusieurs ouvrages publiés en français par un docteur Fritz Sano. Je me demande s’il ne serait pas un parent d’Emmanuel. Si mes souvenirs sont bons mais j’ai vu tout cela très vite , certains titres et certains lieux de publication semblaient indiquer qu’il était installé à Anvers. Les dates, par contre, indiquaient, je crois, qu’il était plus jeune qu'Emmanuel.
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François Auffret (4/1/2010)
Je vous remercie pour la lecture commentée du texte d'Emmanuel Sano.
Mme Martine Tissier de Mallerais est extrêmement contente que l'on parle et que l'on fasse parler dans sa propre famille de son arrière-grand-père. Pour ce qui est de l'acte de naissance d'Emmanuel Sano, elle m'a dit qu'un de ses frères avait sans doute des amis sur place... Par ce biais, nous pourrions y arriver. Patience.
J'ai commencé la semaine dernière un livre qui trainait sur l'un de mes rayons: Maxime du Camp, Souvenirs d'un demi-siècle; au temps de Louis Philippe et de Napoléon III, Hachette, 1949. Maxime du Camp est, sans faire un mauvais jeu de mots, un expert du cancan, j'ajouterais du « French cancan » ! Toujours est-il que c'est fort intéressant et il y a quelques faits à glaner, mais il faut trier. Par exemple il écrit que Louis-Napoléon est le fils d'Hortense de Beauharnais (OUI) et de l'amiral néerlandais Verhuel (NON, il semblerait). Il a tout un chapitre sur Plon-Plon, alias prince Napoléon. Et je lis, pages 179-180:
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Plusieurs fois j'ai dîné avec lui [Plon-Plon], au restaurant, en compagnie de George Sand et de Gustave Flaubert, qu'il aimait beaucoup. Là, l'intimité était sans réserve; il n'était question que l'on ne discutât; comme il était un classique convaincu et que Flaubert se faisait gloire d'être un romantique à outrance, on s'emportait, on ne cherchait pas ses mots dans les ripostes; on se serait cru revenu au temps de Hernani et du Roi s'amuse. George Sand, placide comme Isis, souriait de tant de vivacité et je conviais les ergoteurs à un éclectisme qui leur permît d'admirer tout ce qui est admirable, sans distinction d'école ou de coterie. Nous avons ainsi passé plus d'une bonne soirée chez Magny ou au Café Anglais; on ne parlait guère politique; Ingres, Delacroix, Victor Hugo, Ponsard, Alfred de Musset, Pradier, Guillaume (1) faisaient les frais de la conversation et auraient pu en profiter.
(1) GUILLAUME Eugène, 1822-1905, Sculpteur, élève de Pradier, membe de l'Académie des Beaux-Arts (1862), directeur des Beaux-Arts (1878-1879), directeur de l'Académie de France à Rome à partir de 1890 (N. de l'E.).
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Voilà... Et on retrouve le prince Napoléon dans de nombreux passages.
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Douglas Siler (6/1/2010)
J’ai lu il y a longtemps ou feuilleté les Souvenirs d’un demi-siècle de Maxime Du Camp, mais je ne me souvenais pas du passage que vous citez. Celui-ci confirme bien que « Plon-Plon » était un familier de Flaubert, comme il l’était aussi, semble-t-il, de Louise Pradier. Reste à établir ses relations avec Emmanuel Sano, qui aurait été, selon l’un des textes que je vous ai signalés, son conseiller artistique. J’espère que Mme Tissier de Mallerais pourra vous fournir des indications sur ce point.
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François Auffret (9/2/2010)
Voici le catalogue de vente de la collection Sano, le 22 janvier 1855, que vous m'aviez signalé... Il y a deux Jongkinds. (Cliquez ici pour ouvrir ce document.)
Je viens d'obtenir l'accord de principe au téléphone de Mme Martine Tissier de Mallerais pour qu'elle écrive pour un des prochains bulletins de la Société des Amis de Jongkind - le prochain de préférence (il y a en a un par an!) sur son aïeul. Ce devrait être positif.
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Douglas Siler (16/2/2010)
Entre autres tracasseries, deux pannes d’ordinateur m’ont mis en retard ces derniers jours. Merci bien pour le catalogue de la vente Sano. Connaissiez-vous déjà les deux Jongkind?
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François Auffret (16/2/2010)
Savez-vous qu'en fait ce sont bien trois Jongkind et non deux. Je ne sais pas pourquoi le « jongkind » du n° 32 a été barré. Car il est fort à parier que c'était le second tableau du Salon de 1853... Le premier étant celui acheté par l'État français, déposé dès l'achat au musée d'Angers où il est encore aujourd'hui... Vous savez tout comme moi que les catalogues de l'époque étaient fort avares de détail. Dans le catalogue du Salon de 1853 on lit simplement « 656: Souvenir des environs du Havre; clair de lune ». Et pour celui acheté par l'État:« 655: Vue de Paris, La Seine ». Or le n° 32 de la vente du 22 janvier 1855 porte le titre Souvenir du Havre, clair de Lune. Il est d'une dimension assez grande, surtout que Jongkind traversait une période financièrement difficile, 53 x 80 cm. Il est donc, avec une assez forte probabilité, possible que Sano ait acheté à Jongkind le n° 656. La toile acheté par l'État mesure (je cite de mémoire) 80 x 107 cm. J'ai mené et mène encore une enquête autour d'une aquarelle totalement inconnue de Jongkind datée des 9 et 10 septembre 1853.. (...) Tout ceci pour vous dire que je vous remercie beaucoup de m'avoir indiqué ce catalogue à la BNF... car il apporte encore un étais à mon étude. J'ai, vous vous en doutez, communiqué ce catalogue à Mme Martine Tissier de Mallerais qui, sur le principe, a accepté d'écrire un papier sur son aïeul pour le prochain ou l'un des prochains bulletins de la Société des Amis de Jongkind.
Petit complément : j'ai également identifié avec certitude les deux autres tableaux de Jongkind.
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Douglas Siler (28/2/2010)
J'ai trouvé dans un numéro du Journal pour rire daté de 1852 en vente sur ebay une caricature de Jongkind par Nadar qui pourrait vous intéresser. Jonking (sic) est le dernier personnage en bas à droite sur la première page. Ce n’est pas très lisible sur la photo ebay, même agrandie. Mais sur l'original, peut-être bien... J’ai trouvé cela par hasard, ayant découvert dans un autre numéro du même journal proposé par la même « boutique » ebay, une carictaure représentant Pradier que je ne connaissais pas.
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François Auffret (2/3/2010)
Je viens de régler le montant requis pour l'achat du Journal pour rire! La caricature qui apparait en bas à droite de la page n'est pas des plus connues... En tout cas je ne la connaissais pas. Je connaissais celle qui est souvent reproduite et que l'on trouve dans le Moreau-Nélaton, Jongkind raconté par lui-même (Paris, 1918)... Félix Tournachon, alias Nadar, a repris le même profil dans la Le Journal pour rire.
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François Auffret (12/3/2010)
Voici une nouvelle version de la généalogie Sano-d'Arcet! Mme Martine Tissier de Mallerais m'a communiqué les dates exactes d'E. Sano (que je connaissais déjà) et celle de son épouse Marie Le Coëntre (que je ne connaissais pas). J'ai donc sans trainer mis à jour la généalogie avant que l'information se perde au fin fond d'un des multiples puits des courriels!
Je suis en possession du Journal pour rire du 24 avril 1852... celui que vous m'aviez indiqué. Et ma foi, je vous en remercie encore car je vais utiliser cette caricature pour illustrer l'étude que je fais sur l'aquarelle de Londres datée de septembre 1853.
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Douglas Siler (13/3/2010)
Bravo pour la caricature de Jongkind et merci pour la nouvelle version du tableau généalogique. Je croyais vous avoir donné les dates de Marie Le Coëntre. En tout cas je dois les avoir quelque part dans mes dossiers.
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François Auffret (27/12/2010)
Tout vient à temps… dit le dicton, dit-on! Comme cadeau de Noël, j’ai, cette année, reçu copie de l’acte de naissance de Benedictus Em[m]anuel Sano né à Lillo le 21 mars 1822. Mon ami belge a fini par aller aux archives à Anvers! Il ne faut jamais désespérer. Voici une traduction libre de l'acte:
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L'an mille huit cent vingt-deux le vingt-deux mars à neuf heures, a comparu devant nous Petrus Cleren, bourgemestre de Lillo, canton d'Eeckeren, province d'Antwerpen, Franciscus Sano, âgé de cinquante-trois ans, aubergiste, né et résident à Lillo, qui nous présente un enfant du sexe masculin né hier à cinq heures de l'après-midi, provenant de lui, déclarant, et de son épouse Joanna Cornelia Mertens, née à Eeckeren, qui nous déclarent les prénoms Benedictus Emanuel (*) déclarant et montrant en présence de Gerardus Cleren agé de trente-trois ans et de Benedictus(?) Cleren agé de quarante et un ans, tous deux laboureurs (**) et résidents à Lillo, et le père et les témoins ont signé avec nous le présent acte de naissance –
(suivent les signatures: trois « Cleren » et « F Sano »)
(*) notez: un M
(**) = paysans
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Douglas Siler (4/1/2011)
Bravo pour la découverte de l’acte de naissance d’Emmanuel Sano et de tous les renseignements qu’il vous apporte. J’espère que Mme Tissier de Mallerais ne tardera pas à vous aider à éclairer davantage la vie de ce curieux personnage parent par alliance de Louise « Ludovica » Pradier! qui a joué un rôle si important dans la carrière de votre cher Jongkind. Tenez-moi au courant, svp, et je ferai de même de mon côté si je tombe sur quelque chose de nouveau.
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François Auffret (22/11/2011)
En décembre 2009 j’entrais en contact avec Mme Martine Tissier de Mallerais dont vous m’aviez indiqué les coordonnées en passant par votre ami genevois, M. Lapaire. Je vous en remercie encore et tiens à vous informer que ce jour j’ai reçu la dernière version en vue de publication du texte de Mme Martine Tissier de Mallerais au sujet de son aïeul Emmanuel Sano. Ce texte, illustré malheureusement en noir et blanc, paraîtra dans le prochain bulletin de la Société des Amis de Jongkind, daté du 31 décembre 2011, qui devrait être distribué dans le courant du mois de janvier 2012. Je ne manquerai pas de vous en faire parvenir une copie de courtoisie.
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Douglas Siler (26/1/2012)
Je suis en possession depuis plusieurs jours déjà du dernier bulletin Jongkind où j’ai lu avec le plus grand plaisir l’article de Mme Tissier de Mallerais et tout le reste. L’article est très bien construit, bien documenté, et fait revivre enfin ce grand ami de Jongkind que vous cherchiez depuis si longtemps. Je suis content d’avoir pu y contribuer tant soit peu en vous procurant les coordonnées de son arrière-petite-fille et par les informations que j’ai pu vous fournir dans nos nombreux échanges depuis 2009. Je vais relire l’article de près et vous enverrai quelques remarques. En attendant, veuillez transmettre à l'auteure mes félicitations pour son remarquable travail.
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