« Qui cherche, trouve », apprend-on dans les
évangiles, et cette maxime se vérifie souvent dans l'océan
Internet où les objets les plus ordinaires côtoient les
perles les plus rares.
C'est ainsi que, voici quelques mois, faisant
défiler sur mon écran les centaines de petites annonces
ebay
dont le titre contenait les mots
« statue » ou « statuette », j'eus
soudain l'impression de reconnaître, dans une silhouette
noire mal éclairée, une uvre qui m'était familière.
L'image agrandie (ill. 1) ne laissa aucun doute:
c'était bien le portrait en pied de Louis-Philippe par
Pradier dont une épreuve en bronze appartenant à la Forbes
Magazine Collection la seule connue jusqu'alors
avait figuré en 1985-1986 à l'exposition Statues
de chair 1.
1. James Pradier, Louis-Philippe I er. Fonte de fer,1830 (avant restauration), H. 26,0 cm. Photo diffusée sur www.ebay.fr. |
Identifiée dans l'annonce comme une « STATUETTE LOUIS PHILIPPE EN FONTE À NETTOYER. HAUTEUR 27 CM. POIDS 1KG 900 GR. UNE PARTIE DU SOCLE CASSÉE », la figure en question avait visiblement perdu sous l'effet d'un choc violent tout un morceau de sa base ainsi que la pointe de son escarpin droit. Par surcroît, la photo laissait deviner en plusieurs endroits des taches de rouille ou d'autres avaries.
Malgré tous ces défauts je n'ai pas hésité longtemps à
tenter ma chance. Et bien m'en a pris! A la clôture des
enchères aucun autre « ebayeur » n'avait suivi
mon exemple. Quelques jours plus tard donc le roi des
Français débarquait chez moi... par la poste, douillettement
couché sur un lit de paille dans une boîte à chaussures.
Lorsque j'ai demandé ensuite au vendeur un Berrichon
du troisième âge des informations sur la
provenance de l'objet, le pittoresque de sa réponse ne le
céda en rien à la rusticité de l'emballage:
J'ai trouvé cette statuette dans l'écurie de mon grand-père, à moitié enterrée, il y a environ 40 ans. Celui-ci habitait la maison de maître d'une ancienne ferme. Elle était dans cet état. Je l'ai juste repeinte en noir quand j'étais plus jeune. Elle avait dû être déposée là par d'anciens propriétaires au 19ème siècle. Je ne peux en dire plus.
Ainsi, j'étais bien en possession d'une épreuve ancienne de
la statuette, vraisemblablement mise en circulation du vivant
même de Pradier. Il est difficile d'imaginer, du reste,
comment et pour qui un portrait de Louis-Philippe eût été
commercialisé après 1848. Son premier propriétaire
l'aurait-il balancé aux orties à la chute de la Monarchie
de Juillet? Quoi qu'il en soit, une restauration de fond a
réussi à faire disparaître ses plaies et à lui rendre toute sa
prestance. Débarrassé des souillures qui le
défiguraient, revêtu d'une nouvelle patine et rééquipé
d'une base complète (ill. 2 et 3), il s'est
révélé être identique dans ses moindres détails au
bronze de la collection Forbes (ill. 4) 2.
2. James Pradier, Louis-Philippe I er. Fonte de fer,1830 (après restauration), H. 26,0 cm. Photo E. Olbrechts.
|
|
3. James Pradier, Louis-Philippe I er (détail). Fonte de fer, 1830 (après restauration), H. 26,0 cm. Photo E. Olbrechts. |
|
4. James Pradier, Louis-Philippe Ier. Bronze, 1830, H. 26,0 cm. Forbes Magazine Collection, N.Y. Photo MAH, Genève. |
L'iconographie de la statuette est simple et claire. Décoré
de la Croix de la Légion d'honneur et d'autres insignes, le
roi s'appuie fièrement sur une colonnette à quatre faces 3 au sommet de laquelle se déroule un parchemin,
évocation de la Charte qui définissait les droits et les
devoirs du Souverain. Deux éléments emblématiques en
relief figurent sur le flanc droit de la colonnette: un
miroir, symbole de la vérité, et deux mains jointes, qui
suggèrent la fidélité ou l'union (ill. 5).
5. James Pradier, Louis-Philippe I er. Fonte de fer, 1830 (après restauration), H. 26,0 cm. Photo E. Olbrechts. |
On ne manquera pas de rapprocher ce petit chef-uvre
d'autres portraits-statuettes modelés par Pradier dans les
années 1830-1840: Jean-Pierre-Joseph d'Arcet
(1834), Auguste Bessas de la Mégie (1837), le docteur Baron (1838), le duc d'Orléans
(1842?)... Ce dernier (ill. 6) se tient dans la
même attitude que son père, la main gauche posée
également sur un parchemin déroulé. Seulement, à la place
de la colonnette c'est un tronc de palmier qui fait office de
support, souvenir des expéditions du prince en Algérie.
6. James Pradier, Ferdinand, duc d'Orléans.
Bronze, 1842 (?), H. 34 cm. Paris, coll. privée. Photo MAH, Genève. |
Bien que le Louis-Philippe de la collection Forbes soit
signé et daté, je m'attendais à ne trouver aucune
inscription sur l'épreuve ebay, son propriétaire m'ayant
préalablement averti qu'il n'y en avait point. A ma grande
surprise toutefois un premier coup de chiffon fit
apparaître sur la base de la colonnette, à l'arrière, le
nom « J. PRADIER » gravé en lettres
majuscules au-dessus de la date « 1830 »,
exactement comme sur l'épreuve Forbes (ill. 7) 4.
7. James Pradier, Louis-Philippe I er (détail). Fonte de fer,1830 (après restauration), H. 26,0 cm. Photo E. Olbrechts. |
Depuis l'exposition Statues de chair trois autres
épreuves signées et datées de 1830, en bronze et de
hauteur similaire, sont apparues sur le marché de
l'art 5. L'épreuve en fonte reste cependant l'unique
exemple d'une statuette de Pradier éditée dans cette
matière 6. En fait, l'utilisation de la fonte pour la petite
sculpture d'édition est plutôt rare, très rare même, par
rapport à l'utilisation du bronze.
* * *
Si l'existence d'une épreuve en fonte du
Louis-Philippe constitue donc une énigme, ce n'est pourtant
pas à cette énigme-là que le titre du présent article se
réfère. La datation de
l'uvre pose aussi un problème. Car si toutes les
épreuves actuellement connues sont datées de 1830, faut-il
en conclure pour autant que le modèle original fut conçu et
exécuté immédiatement après la révolution de Juillet?
Tel est l'avis de Horst W. Janson, qui consacre une notice à
l'uvre dans le catalogue de l'exposition The
Romantics to Rodin 7. Il est possible, toutefois, à la lumière de la Correspondance
du sculpteur, de ne voir dans la date gravée sur la
colonnette qu'une simple référence à l'avènement de
Louis-Philippe et de situer l'exécution du modèle à une
quinzaine d'années plus tard. En effet, plusieurs lettres
adressées par Pradier au comte de Cailleux, directeur des
Musées, font état d'une statuette du roi exécutée non en
1830 mais au cours de l'année 1846.
Relisons ces lettres dans l'ordre chronologique 8. Dans un premier temps Pradier invite de Cailleux à venir poser pour un buste et à voir par la même occasion sa statuette du roi, nouvellement modelée. Il espère, ajoute-t-il, que celle-ci sera mieux accueillie que sa statuette de la reine, exécutée au début de l'année 9.
Mon
cher de Cailleux,
Puisque je n'ai rien à faire pour le moment, venez donc
me donner une heure 5-6 fois, si vous désirez quelque
chose sorti de mon ciseau. [...] Venez voir aussi le
portrait en pied du Roi. J'espère qu'il aura plus de
succès que la Reine et qu'il rapporterera plus à
l'auteur. [...]
Quelque temps après, par une lettre datée du 14 octobre [1846], Pradier adresse au même une épreuve de la statuette en le priant de la présenter au roi:
Voilà, cher de Cailleux,
la statuette du Roi, qui plaît beaucoup. Faites-moi le
plaisir de la présenter au Roi et [de] lui demander s'il
en désirerait en marbre pour sa famille. Je pense
qu'elle ne regardera pas à cette dépense pour avoir en
petit le portrait du Roi leur Père, etc. En le mettant
au prix d'un buste en marbre je pense que ce sera peu de
choses pour tous les membres de cette famille.
Je vais en envoyer une épreuve à la Reine des Belges,
qui a déjà accepté [la statuette de] sa mère
(moyennant un remerciement) 10. [...]
Revenant à la charge quelques jours plus tard, Pradier se récrie contre certaines critiques dont sa statuette aurait été l'objet:
Mon
cher Directeur
Je viens d'examiner de nouveau ma statuette du Roi. C'est
en vain que j'ai cherché les défauts que vous m'aviez
signalés. Le général Delarue 11 qui était
avec moi n'a pas
trouvé plus de boutons qu'il n'en faut et cependant il
est ferré sur les uniformes. Personne, je vous en
réponds, ne fera le Roi mieux que moi, plus noble et
l'allure plus juste. Du reste, c'est l'opinion de tous
ceux qui le voient. J'aime à penser de vous ce que dit
le proverbe, que qui méprise achète. Ainsi,
vous avez trop d'excellentes qualités pour chercher à
découvrir dans un ouvrage des petites niaiseries que
l'auteur souvent laisse avec intention. Sur ce point j'ai
acquis de l'expérience. Ayez donc la bonté, cher ami,
de faire voir au Roi cet ouvrage et lui demander, en lui
offrant cette épreuve, ses ordres à ce sujet.
J'attendrai avant de la mettre en public et qui en voudra
paiera 100 francs. Alors peut-être en
viendront-ils chercher ceux qui en
désireront à ce prix modique. [...]
Enfin, dans une lettre datée (par une
autre main) du 2 janvier 1847, Pradier annonce à de Cailleux
l'envoi d'épreuves (en plâtre) des statuettes du roi et de
la reine en lui demandant de les donner au comte de
Montalivet, intendant de la Liste civile:
Je vous envoie, cher de
Cailleux, les deux épreuves de leur[s] majesté[s] le
Roi et la Reine. Ayez la bonté en les donnant à M. de
Montalivet de lui dire que j'en ai beaucoup d'épreuves
à sa disposition et que s'il trouve l'occasion de nous
les placer cela nous fera plaisir. En les mettant à 50
francs l'une je pense que ce n'est pas trop demander. Du
reste il y en a à sa disposition pour donner, s'il le
juge nécessaire. [...]
Il apparaît donc clairement que Pradier
avait éxécuté une statuette de Louis-Philippe en 1846
et qu'il en avait fait tirer à cette époque un certain
nombre d'épreuves. Mais alors, quel est le rapport entre
cette statutette et celle datée de 1830?
* * *
Une nouvelle recherche
sur Internet n'a pas tardé à m'apporter un début de
réponse. En revisitant pour la nième fois le site de l'Agence photographique de la RMN,
j'y rencontre une uvre attribuée à Pradier qui
m'était parfaitement inconnue. La photo avait-elle été
récemment ajoutée? Je suis certain en tout cas de ne
l'avoir pas repérée lors de mes précédentes visites.
Cette photo montre bien une statuette du roi (ill.
8) mais... ce n'est pas la même! La fiche technique précise
qu'il s'agit d'une épreuve en plâtre haute de 61 cm
plus de deux fois la taille du Louis-Philippe 1830
conservée au musée Louis-Philippe à Eu. Aucune mention n'y est faite d'une date ou d'une signature.
cliquez pour agrandir
8. James Pradier, Louis-Philippe I er. Plâtre, 1846, H. 61 cm. Eu, musée Louis-Philippe. |
Il suffit de mettre les deux
statuettes côte à côte (ill. 9 et 10) pour
s'apercevoir que l'on a affaire à deux portraits bien distincts. Chacun offre comme
une image miroir de l'autre: bicorne et colonnette en
positions opposées, contrapposto inversé, etc.
Mais par rapport au premier, le Louis-Philippe d'Eu semble
avoir beaucoup perdu de son assurance et de son optimisme.
Plus instrospectif, voire assombri, il ne s'appuie plus sur
sa colonnette, d'où la Charte et les symboles prometteurs
ont apparemment disparu. On remarquera par ailleurs, en se
rappelant la polémique concernant les boutons, que son
uniforme d'officier général comporte un ou deux boutons de
plus (8 ou 9 au lieu de 7, si l'on tient compte de ceux qui
sont recouverts par l'écharpe). Notons enfin que la base de
la statuette est arrondie sur le devant et moulurée autour du
bord supérieur tandis que celle du Louis-Philippe 1830
n'est qu'un simple bloc hexaédrique.
9. James Pradier, Louis-Philippe I er. Fonte de fer, 1830 (après restauration), H. 26,0 cm. Photo E. Olbrechts. |
|
10.
James Pradier, Louis-Philippe I er. Plâtre, 1846, H. 61 cm. Eu, musée Louis-Philippe. |
En plus de la statuette du
roi, le musée d'Eu possède aussi une épreuve en plâtre de
la reine Marie-Amélie (ill. 12). Légèrement plus
petite que le roi (57 cm contre 61), elle se dresse sur
une base du même type. Compte tenu de la taille des deux
statuettes et de la similitude des bases, il semble très
probable qu'elles aient été concues et exécutées comme
pendants.
11.
James Pradier, Louis-Philippe I er. Plâtre, 1846, H. 61 cm.
Eu, musée Louis-Philippe. |
|
12.
James Pradier, La reine Marie-Amélie. Plâtre, 1846, H. 57 cm. Eu, musée Louis-Philippe. |
Ce serait donc bien le Louis-Philippe d'Eu et
non la statuette 1830 qui est évoqué en 1846 dans la
correspondance de Pradier. Cette
hypothèse paraît d'autant plus plausible que toutes les
épreuves connues de la statuette de la reine mesurent 20 à
30 cm plus haut que les cinq épreuves connues du
Louis-Philippe 1830, lesquelles ne dépassent pas les 26 cm. En fait, la statuette de la
reine Marie-Amélie n'est autre, on le sait, qu'une
reproduction fidèle en trois dimensions du célèbre
portrait à l'huile exposé par Winterhalter au Salon de 1842
(ill. 13).
13. Franz Xavier Winterhalter, La reine Marie-Amélie. Huile sur toile, 1842, H. 250 x L. 140 cm. Versailles, Musée national du château et des Trianons. |
|
14. James Pradier, La reine Marie-Amélie. Plâtre, 1846, H. 57 cm. Eu, musée Louis-Philippe. |
Winterhalter a aussi laissé trois grands portraits à
l'huile de Louis-Philippe (ill. 15, 16 et 17).
15. Franz Xavier Winterhalter, Louis-Philippe I er en 1830. Huile sur toile, H. 218 x L. 150 cm. Versailles, Musée national du château et des Trianons. |
|
16. Franz Xavier Winterhalter, Louis-Philippe I er. Huile sur toile, 1839, H. 260 x L. 190 cm. Versailles, Musée national du château et des Trianons. |
|
17. Franz Xavier Winterhalter, Louis-Philippe I er. Huile sur toile, 1841, H. 284 x L.184 cm. Versailles, Musée national du château et des Trianons. |
C'est peut-être au portrait de 1839 (ill. 16), qui
représente le roi devant le parc de Saint-Cloud, que Pradier
a emprunté certains éléments de la statuette
conservée à Eu: même contrapposto, bicorne sur le
bras gauche, gants tenus à la main, même nombre de boutons
sur l'uniforme. Par contre, le premier
tableau (un portrait rétrospectif) et le troisième (le roi
présentant les plans d'installation des galeries historiques
du musée de Versailles) en sont plus éloignés.
On peut aussi rapprocher cette statuette de la statue en
marbre de Louis-Philippe par Augustin Dumont exposée au
château de Versailles (ill. 18).
18.
Augustin Dumont, Louis-Philippe I er. Marbre, 1838, H. 221 cm.
Versailles, Musée national du château et des Trianons |
|
19.
James Pradier, Louis-Philippe I er. Plâtre, 1846, H. 61 cm. Eu, musée Louis-Philippe. |
Pradier n'a certainement pu ignorer cette uvre, qui date de 1838.
* * *
S'il semble désormais acquis que le Louis-Philippe du musée d'Eu a été réalisé en 1846, il n'est toujours pas possible d'affirmer avec certitude que l'exécution de la statuette datée de 1830 remonte effectivement à 1830.
On sait cependant que peu de jours après la révolution de Juillet, Pradier s'est empressé de mettre en circulation des épreuves en plâtre d'un buste du roi (Correspondance,
t. I, lettres 128, 129, 130, 132) et qu'il a aussi signé avec le médailleur Auguste-François Michaut une médaille en bronze de Louis-Philippe datée de 1830 (voir notre étude en ligne Une médaille Louis-Philippe 1830 inconnue). Aucun exemplaire du buste n'ayant été localisé, on peut néanmoins comparer la statuette au buste représenté sur la médaille (ill. 21).
20. James Pradier, Louis-Philippe I er
(détail). Fonte de fer,1830 (après restauration),
H. 26,0 cm. Photo E. Olbrechts. |
|
21. James Pradier et Auguste-François Michaut,
Louis-Philippe I er
(détail). Médaille en bronze, 1830, 59 mm. BN, Dép. des Monnaies, médailles et antiques. |
Comme on peut le voir, les deux portraits sont loin d'être
identiques! Faudrait-il de ce fait situer la statuette à
une étape intérmédiaire entre 1830 et 1846 en la confrontant
aux autres portraits du roi exécutés par Pradier après
1830, par exemple aux deux bustes conservés au musée du
Louvre (ill. 22 et 24) 12 ?
22. James Pradier, Louis-Philippe I er. Marbre, 1833 (?), H. 71 cm. Musée du Louvre. |
|
23. James Pradier, Louis-Philippe I er (détail). Fonte de fer, 1830, H. 26 cm (après restauration). Photo E. Olbrechts |
|
24. James Pradier, Louis-Philippe I er. Marbre, 1836 (?), H. 63 cm. Musée du Louvre. |
C'est sans doute le premier des deux marbres (ill. 22) qui s'approche le plus de la statuette en bronze (ill. 23). Mais les comparaisons de ce genre sont, bien entendu, très aléatoires. En attendant donc qu'une solution plus
satisfaisante ne se présente, il faut se contenter pour
l'instant du constat que Pradier a laissé deux
statuettes du roi (ce que, jusqu'ici, on ignorait) et que
la statuette du musée Louis-Philippe est très probablement
celle qui fut exécutée en 1846 pour former un pendant avec
la statuette de la reine achevée quelques semaines ou quelques
mois plus tôt.
Notes
1
Voir le catalogue de l'exposition: Statues de chair. Sculptures
de James Pradier, Genève/Paris, 1985, pp. 232-234. Cette même épreuve avait été présentée cinq ans auparavant à l'exposition The Romantics to Rodin. French
Nineteenth-Century Sculpture from North American Collections, Los Angeles County Museum of Art et George Braziller, Inc., New York, 1980, pp. 315-316.
2
Elle mesure cependant 26,0 cm de hauteur (et non 27 cm comme l'indique par erreur l'annonce ebay) tandis que l'épreuve Forbes ne mesure, selon les catalogues précités, que 25,0 cm de hauteur. Mais cet écart n'est due peut-être qu'à une différence d'épaisseur entre les bases.
3
Et non hexagonale, comme l'indiquent par erreur les catalogues des expositions The Romantics to Rodin (p. 315) et Statues de chair (p. 234).
4
Le catalogue de l'exposition The Romantics to Rodin indique par erreur que l'épreuve Forbes est « signed and dated: J. PRADIER 1830 (on left side of base) ». La signature et la date figurent bien sur la face arrière de la base de
la colonnette, comme j'ai pu m'en assurer de visu à
l'exposition Statues de chair. A signaler que sur les
deux épreuves la signature ne comporte pas de sigma (Σ)
à la place du « E », comme ce sera souvent le cas
après 1835.
5
1° Louis-Philippe 1er, Roi des Français, bronze, patine brun foncé, H. 25 cm, signé et daté de 1830, vente Sotheby's (Londres), 9 décembre 1993, lot n° 32, adjudication GBP 850 (EUR 1.137); 2° Louis-Philippe 1er en pied, bronze,
H. 24 cm, signé et daté de 1830, maison de vente
Pomez-Boisseau, Troyes, 2 juillet 2000, lot n° 166,
adjudication FRF 4.000 (EUR 610); 3° Louis-Philippe,
bronze, H. 25 cm. signé « J. Pradier » et daté
de 1830, vente ebay du 27 juillet au 7 août 2005.
6
Les seules uvres connues de Pradier en fonte de fer sont
des uvres de grand format dont on peut citer, entre autres: L'Amazone du Cirque d'hiver à Paris; le mascaron de Neptune (Océan)
à La Malque, près de Toulon (ancienne propriété du docteur
Jules Cloquet); des répliques réalisées par la fonderie Ducel des
bas-reliefs en marbre du chemin de croix de l'église Ste-Clotilde à Paris; et des répliques Val d'Osne des statues en marbre d'Ura et de Nemausa de la Fontaine de Nîmes.
7
« This statuette, which must have been done immediately after Louis-Philippe's accession to the throne, is not the
reduction of a larger work, although it may be taken as
evidence that Pradier modeled it in the hope of receiving such a commission. » (The Romantics to Rodin,
p. 315). Pradier a effectivement sollicité en 1834, sans
succès, la commande d'une statue du roi pour la salle des
séances publiques de l'Institut (Correspondance de
Pradier, t. II, lettres 212 et 228).
8
Citées ici d'après les autographes récemment retrouvés par Jacques de Caso, aimablement communiqués par leur propriétaire. Je n'avais pas accès à ces autographes avant la publication du troisième tome de la Correspondance de Pradier (1843-1846). Ainsi, seuls les extraits publiés auparavant par Théophile Silvestre et Henry Jouin, souvent fautifs, ont pu y être
reproduits.
9
Voir la Correspondance de Pradier, t. III, lettres 598, 599, 600 et 616. Six épreuves en plâtre de la statuette de la reine seront acquises par la Maison du roi (archives du Louvre, inventaire Louis-Philippe, nos 3345 à 3350). Plusieurs exemplaires en plâtre sont actuellement localisés: musée Louis-Philippe, Eu (H. 57 cm); musée d'Art et d'Histoire de
Genève (H. 56 cm); musée des Arts décoratifs, Paris (H. 56
cm); musée de Dreux (H. ?). Le musée du Vieux-Nîmes
possède un exemplaire en terre cuite (H. 57 cm). Une copie
en marbre (H. 98 cm) due au ciseau de Mathieu-Meusnier figure
au musée Condé à Chantilly.
10
La reine des Belges, Louise-Marie d'Orléans (Palerme 1812 Ostende 1850), était la fille aînée de Louis-Philippe et de Marie-Amélie.
11
Le général Charles-Édouard Delarue-Beaumarchais, directeur des Affaires d'Algérie au ministère de la Guerre. Il a apposé sa signature sur le registre mortuaire aux obsèques de Pradier en 1852.
12
Le premier (ill. 22) est sans doute à identifier avec le buste commandé par la Liste civile en 1833. Un autre exemplaire, H. 63 cm, est conservé au musée Louis-Philippe à Eu (voir photo et fiche technique dans la base Joconde). Deux répliques furent
commandées en 1834 et 1835. Pradier en réalisa également une
réplique en bronze qui figura au Salon de 1834 et qui fut acquis par l'État pour l'Institut. Le comte de Cailleux trouvait ce
buste « parfaitement ressemblant ». Pradier avait
pourtant refusé en 1834, lors de la commande de la première
réplique, la proposition faite par de Cailleux de lui faire obtenir
des séances de pose avec le roi, ne voulant pas, expliquait-il, se voir « obligé de changer tout mon travail, [...] ce buste
étant traité historiquement. » (Correspondance,
t. I, lettre 202; t. II, lettres 212, 224, 228, 231, 234, 274,
etc.). Le second buste (ill. 24) pourrait être identifié avec le buste exécuté par Pradier lors de
son séjour à Rome en 1841-1842: « J'ai mon modèle qui est à la Villa Médicis [...] et j'espère qu'il [de Cailleux] ne rougira pas devant celui de Louis XVIII que j'ai fait dans le temps. Demande-lui si couronné d'olivier (la Paix) cela ne serait pas mal. Du reste, je l'ai déjà composé et ce sera un fameux buste; je le ferai un peu plus vieux seulement. » (Pradier à sa femme, Rome, 16 octobre 1841, Correspondance, t. II, lettre 383).
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