Forum :
« Femmes couchées » faussement attribuées à Pradier




  • Jean-Paul Moyat (Frontignan, 7/4/2009)
    Je suis l’acquéreur de la statuette Vénus sur rocher vendue sur ebay le 10 mars 2009 (Ventes 2009). Peu importe si ce plâtre a de la valeur ou pas, j’en suis tombé amoureux et j’aimerais le restaurer sans le dénaturer. En effet, il est ancien et il y a des manques de patine et autour de la plaque en cuivre la patine a été effacée, je pense, lors du nettoyage de la plaque par des prédécesseurs. Ses dimensions sont H. 26 x L. 46 x P. 16,5 cm. Je vous envoie des photos de son état et je vous remercie de me conseiller pour le restaurer et merci aussi si vous avez des infos sur son histoire.


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  • Douglas Siler (19/1/2012)
    J'ai retrouvé votre message ainsi que le message ci-après de M. Lucarini en préparant une nouvelle version de ce site. Toutes mes excuses à tous deux pour cet immense retard!

    Vous trouverez de nombreux exemplaires de votre statuette ici même, dans la rubrique des « Ventes ». Ils sont souvent signés « Pradier » ou, comme le vôtre, identifiés par une plaque sur laquelle figurent un titre et la mention « par Pradier ». Dans son récent ouvrage sur James Pradier et la sculpture française de la génération romantique, Claude Lapaire nous apprend (p. 441, n° 542) qu'il s'agit en fait d'une œuvre dérivée d'une statue de Roland Mathieu-Meusnier (Paris 1824-1896) , La mort de Laïs. Exposée en plâtre au Salon de 1849 et en marbre en 1850, cette statue fut acquise par l'État et placée au jardin des Tuileries où elle se trouve toujours, fort dégradée. En voici une photo ancienne:


  • Laïs, la courtisane grecque du IVe siècle, est représentée mourant, couchée sur un rocher. Selon Claude Lapaire, « la plupart des réductions connues portent le nom de Mathieu-Meusnier et sont fidèles à l'original » tandis que « les statuettes inscrites Pradier montrent Laïs entièrement nue, le torse un peu moins relevé, reposant sur un rocher aux formes imprécises et non sur une base rectangulaire ». La « médiocre qualité [de celles-ci] ne permet pas, conclut-il, de les attribuer à Pradier. »

    Pour l'historique de la statue de Mathieu-Meusnier (jusqu'en 1986), voir Geneviève Bresc-Bautier, Anne Pingeot et Antoinette Le Norman-Romain, Sculptures des jardins du Louvre, du Carrousel et des Tuileries (II), Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1986, pp. 328-330. A noter que le musée Condé à Chantilly possède une grande statue en marbre de la reine Marie-Amélie exécutée par Mathieu-Meusnier d'après une statuette de Pradier. En ce qui concerne la restauration de votre pièce, je n'ai pas de compétence dans ce domaine et ne peux que vous conseiller de vous adresser à un spécialiste.
  • A. Lucarini (27/5/2010)
    Je suis propriétaire d'une sculpture en argent signée « Pradier » et mesurant 30,5 x 44 x 16 cm. Voici quelques photos:


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  • Je vous demande si vous disposez de contacts de collectionneurs qui pourraient être intéressés à un eventuel achat.
  • Douglas Siler (19/1/2012)
    Encore une œuvre faussement attribuée à Pradier! Dans ce cas il s'agit d'une réduction d'Ariane endormie, statue antique conservée au Musée du Vatican.



  • Il existe plusieurs répliques de cette œuvre, dont celle de Corneille van Clève au parc de Versailles (voir sur le site Insecula). Voici une réduction en bronze proposée par la maison de vente Wendl, en Allemagne, le 9 oct. 2009:


  • J'ignore si cette pièce a trouvé preneur et je ne connais malheureusement aucun collectionneur qui pourrait s'intéresser à la vôtre.

    Je profite de cette occasion pour rappeler qu'il existe tout de même de nombreuses statuettes de « femmes couchées » dont l'attribution à Pradier est authentifiée. Plusieurs figurent dans les ventes annoncées sur ce site. Claude Lapaire en répertorie une dizaine (cat. nos 183-191), commercialisées en bronze, en plâtre et en d'autres matériaux sous une variété de titres. Le mouleur Salvatore Marchi en reproduit six dans son album de dessin (Paris, coll. part.) et une autre dans son album de photos (Paris, UCAD). Cette dernière, dont voici une épreuve vendue le 1er mars 2009 au Havre, s'apparente quelque peu, pour la pose des bras, à l'Ariane endormie antique:

  • Douglas Siler (12/1/2013)
    Voici une autre Ariane endormie d'après l'antique, celle-ci en marbre blanc, qui a beaucoup fait parler d'elle ces derniers temps:


  • Due au ciseau de Pierre Julien (1731-1804) et datée de 1785, elle a été préemptée par l'État le 29 septembre dernier pour le Musée Crozatier, du Puy-en-Velay, lors de la vente du mobilier du château de Valéry Giscard d'Estaing à Chanonat, en Auvergne. Ce musée possédait déjà plusieurs autres œuvres de Julien, né dans le diocèse du Puy, et lui a consacré une exposition en 2004.

    Au château de Versailles, outre la copie d'après l'antique par Corneille van Clève placée dans le parc, une autre version en marbre rattachée à l'œuvre de Julien mais non signée, est exposée dans la Salle des Gardes du château.

    Signalons enfin cette autre réplique en marbre, d'un artiste inconnu, appartenant à la Peabody Art Collection (Maryland, U.S.A.):

  • xxx (Toulouse, 15/6/2013)
    Quelques photos d'une sculpture non signée qui évoque Pradier. Marbre, 50 cm, et cire, 25 cm:


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  • Nella Buscot à qui j'ai demandé si elle pouvait m'aider à identifier cette sculpture m'a conseillé de m'adresser à vous et m'a indiqué que le style lui faisait penser à Pradier mais qu'elle n'en trouvait pas trace dans le catalogue.

    Je tiens de mon grand-père la petite sculpture (25 cm) en cire (destinée à un bronze sans doute) qui, par évaporation de la cire je pense, a perdu beaucoup de matière.

    J'ai par hasard pu acquérir la même sculpture cette fois en marbre et plus grande (50 cm). Le catalogue de la vente la décrivait comme une œuvre de la fin XIXème ou début XXème.

    Sur la version en cire, il semble qu'il y ait une signature sur la base à droite malheureusement devenue illisible mais il n'y a aucune signature sur celle en marbre.
  • Douglas Siler (15/6/2013)
    Je peux me tromper mais il me semble que, malgré certaines affinités avec les nombreuses femmes couchées de Pradier, la vôtre est d’un style plus moderne, plus lourd aussi, peut-être, et plus « contorsionné », que les siennes. Comme le catalogue de vente que vous me citez, j’aurais donc tendance à la dater de la fin du 19e ou du début du 20e, ou en tout cas de la seconde moitié du 19e. Comme vous l’a signalé Nella Buscot, elle n’est pas répertoriée dans le catalogue raisonné de Pradier publié en 2010 par Claude Lapaire.

    Pour la position des bras et de la tête, son auteur a pu être influencé, comme Pradier sans doute, par l’antique Ariane endormie du Musée du Vatican, souvent copiée et imitée (voir photo ci-dessus dans mon intervention du 19/1/2012).
  • xxx (19/6/2013)
    Je vous remercie de ces intéressantes indications. Je lis régulièrement le forum et les études de votre site qui sont passionnants. Je suis moi aussi frappé par la pose « contorsionnée » du modèle... Je vais essayer de découvrir dans quelles circonstances mon grand-père a acquis la cire et je serai trés content d'avoir dans le cadre de ce forum l'espoir d'identifier cette sculpture.

    Je crains d'abuser de votre temps mais peut-être pourriez vous m'indiquer un connaisseur de la sculpture des années 1920-30 car j'ai ce bas-relief sur bois, lui aussi sans signature (200 cm x 50 cm), qui fait probablement partie d'une suite de panneaux décoratifs et qui était désigné sous le nom L'Automne.



  • Douglas Siler (20/6/2013)
    Je ne peux malheureusement pas vous aider pour l'identification de votre très beau panneau en bois mais vous trouverez sûrement d'autres forums internet plus appropriés sur lesquels vous pourriez la montrer. Sinon, connaissez-vous le magazine L'Objet d'art qui publie dans chaque numéro des photos et des questions soumises par les lecteurs du magazine suivies des réponses données par un expert? A toutes fins utiles, voici les informations fournies sur ce service dans le dernier numéro:

  •   Tarif d'un avis d'expert. La consultation auprès d'un expert coûte 23 € par objet. Les lecteurs abonnés ont droit à un avis d'expert par an, les lecteurs non abonnés doivent joindre ce montant à leur demande d'expertise. Toute demande doit être accompagnée d'une photographie de bonne qualité et d'une description détaillée de l'objet. Délai pour la réponse: environ trois mois.  

  • Pour plus d'informations voir le site du magazine: www.estampille-objetdart.com.


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