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Sophie Picot (Paris, 4/6/2005)
Je suis étudiante en histoire de l'art à l'université de
Paris I Panthéon Sobonne et je prépare une thèse sur le
sculpteur Francisque Duret. Je consulte donc régulièrement
votre site sur Pradier avec beaucoup de profit. Un amateur a
récemment acheté un petit album, daté du début des
années 1860, reproduisant les 14 stations du chemin de croix
de l'église Ste-Clotilde. Ces dernières sont polychromées.
Peut-être s'agit-il des plâtres. Connaissez-vous la
localisation de ceux de Pradier? Auriez-vous d'autres
informations sur la diffusion de cette commande? Au cours de
mes recherches, je rencontre fréquemment la personnalité
majeure de Pradier, qui a eu une certaine influence sur
Duret.
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Cliquez pour agrandir
1. James Pradier, Jésus est condamné à mort
(Ière station du chemin de croix). Pierre,
H. 120 x L. 200 cm. Paris, église Ste-Clotilde.
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2. Francisque Duret, Le corps de Jésus est mis au tombeau
(XIVe station du chemin de croix). Pierre,
H. 120 x L. 200 cm. Paris, église Sainte Clotilde.
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Douglas Siler (5/6/2005)
Merci de votre mail et merci d'avoir consulté mon site. Vous
avez peut-être consulté aussi mon édition de la Correspondance
de Pradier (Librairie Droz, Genève) où Duret est mentionné
à plusieurs reprises. Les deux sculpteurs étaient très
liés et avaient chacun un atelier au Palais Abbatial. Par
ailleurs, l'un des deux ateliers occupés par Pradier à
l'Institut celui qui se trouvait à droite du dôme,
sur le quai Conti fut accordé à Duret après la mort de
Pradier.
Pour répondre à vos questions, deux grandes planches
conservées aux Estampes de la BNF (série SNR, « Pradier,
James, sculpteur ») reproduisent les 14 bas-reliefs (7 par
planche) coulés en fonte de fer par Ducel. Les
connaissez-vous? On y trouve le nom et l'adresse du fondeur
(« J.J. Ducel, Maître de Forges, rue du Faub.g Poissonnière, 26, à
Paris »), les dimensions des plaques (61 x 96,5 cm) et
la mention suivante: « Le modèle ci-dessus
appartient à M.r DUCEL, il en poursuivra
conformément à la loi, l'imitation, la contrefaçon et le
surmoulage. »
Ainsi, les modèles originaux en plâtre ont dû se trouver
initialement chez Ducel, à qui Pradier avait aussi confié
d'autres travaux. Ils ont pu éventuellement échouer à la
fonderie du Val d'Osne, qui a acheté le fonds Ducel en 1878.
Vous trouverez peut-être des informations utiles sur Val
d'Osne sur le site http://www.fontesdart.org ou sur le site Les compagnons de l'Histoire, ou bien en écrivant à l'adresse
suivante:
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Les Compagnons de l'Histoire
6, rue Leclerc
52300 OSNE le VAL
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L'ouvrage de Jean-Claude Renard, L'Age de la fonte. Un
art, une industrie, 1800-1914... (Les éditions de
l'Amateur, 1985, 5, rue de Montholon, 75009 Paris), reproduit
deux ou trois photos d'un chemin de croix fondu par Val
d'Osne, 49 x 60 cm, mais ce n'est pas celui de Ste-Clotilde.
Dans l'inventaire après décès de Pradier, on relève ceci:
« Les partis déclarent que sur les sept bas-reliefs
commandés à M. Pradier, les modèles de trois seulement
sont terminés, et que par ordonnance de M. le Préfet de la
Seine, MM. Lequesne et Guillaume ont été chargés d'achever
led. travail, sauf compte à faire ultérieurement. »
J'ai eu l'occasion de constater sur place, dans l'église
Ste-Clotilde, plusieurs différences de détail entre les
planches de la BNF et les bas-reliefs originaux.
Je trouve aussi dans mes dossier une photocopie des documents
suivants conservés aux Archives de la direction des Affaires
culturelles de la Ville de Paris:
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Un arrêt du Préfet
de la Seine Berger daté du 16 décembre 1851 qui
énumère des travaux d'art commandés à cette date
pour l'église Ste-Clotilde (dont six
bas-reliefs commandés à Duret et six à
Pradier);
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Un arrêt du même
daté du 21 avril 1852 concernant la commande d'un
bas-relief supplémentaire à Duret et d'un autre à Pradier
après que l'archevêque de Paris eut « fait
observer que le chemin de la Croix devait se composer
de 14 stations au lieu de 12 » (!) ;
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Un arrêt du même
daté du 17 juin 1852 confiant l'achèvement des
bas-reliefs de Pradier à ses élèves et
collaborateurs Lequesne et Guillaume suite au décès
de Pradier le 4 juin 1852;
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Deux tableaux
récapitulatifs (incomplets?) des travaux d'art
commandés pour l'église en 1851 et 1852. L'un des
deux donne les sujets des bas-reliefs commandés
respectivement à Duret et à Pradier.
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Si vous aviez besoin de ces documents, je pourrais
éventuellement vous en envoyer des photocopies.
Votre thèse comportera-t-elle un catalogue raisonné de
l'uvre de Duret? A toutes fins utiles je vous signale
un buste non identifié signé Duret au château construit par
Hector Defoër (1832-1905) à Jodoigne, en Belgique.
Auriez-vous par hasard des renseignements sur un « Buste
de Mme P... », en marbre, exposé par Duret au Salon de
1846? J'aimerais bien savoir s'il s'agissait d'un buste de
Louise Pradier.
Je vous serais très obligé de me tenir au courant de ce que
vous découvrirez au sujet de Pradier au gré de vos
recherches, surtout en ce qui concerne toute correspondance
qu'il aurait échangée avec Duret.
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Sophie Picot (6/6/2005)
Merci beaucoup pour votre réponse si riche d'informations.
J'envisage en effet d'intégrer un catalogue de l'uvre
de Duret dans ma thèse, mais c'est un travail de longue
haleine...
Les reliefs de Ste-Clotilde :
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Je connaissais les étapes de la commande mais je serais
très intéressée par les copies des documents que vous
mentionnez, surtout les 2 premiers (arrêts du 16 déc. 1851
et du 21 avril 1852 (réaction de l'archevêque!).
Fonds d'autographes de la bibliothèque Doucet : Gau écrit
à Duret et propose de lui prêter des dessins faits d'après
nature sur les lieux des stations du chemin de croix afin
qu'il s'en inspire pour ses fonds
(mf B=LXXXVIII 79503).
En est-il de même pour Pradier? Pour le reste, je vais
tenter d'exploiter les pistes que vous m'indiquez.
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La correspondance :
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Fonds d'autographes de la bibliothèque Doucet : aucune
lettre de/à Pradier dans les liasses Duret ; la seule
mention de cet artiste est liée au transfert de son atelier
de l'Institut à Duret après son décès (mf B=LXXXVIII
79509-10)
Fondation Custodia : aucun échange Pradier/Duret.
J'avais bien évidemment consulté votre édition de la Correspondance de Pradier. J'ai découvert à cette occasion que Victor Paillet était son avocat. Or, Duret est
l'auteur de la statue en bronze représentant l'avoué (1862,
Bibliothèque Doucet mf B=LXXXVIII 79544).
Celle-ci était installée dans la cour de l'Hôtel de Ville de
Soissons, détruite au cours de la seconde guerre mondiale.
Le musée de Soissons conserve des cartes postales de la
collection Lafleur que je peux vous transmettre par mail. Dans
l'état actuel de mes recherches, Pradier est le seul lien connu
entre Duret et Paillet.
Collection des descendants : aucun document relatif à
Pradier.
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Les bustes :
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Je suis très intéressée par votre signalement d'un buste
signé Duret au château de Jodoigne. Je ne le connaissais pas.
Pourriez-vous m'indiquer un moyen d'obtenir une reproduction?
Je ne sais encore rien sur le buste de Mme P du salon de
1846.
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J'ai conscience que mes informations sur Pradier sont bien
maigres. Je ne manquerai pas cependant de vous transmettre
toutes mes découvertes relatives à cet artiste.
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Douglas Siler (10/6/2005)
A votre tour vous m'apportez plusieurs informations
intéressantes. Merci.
Avant tout autre chose, connaissez-vous le catalogue de la
vente Drouot-Richelieu du 23 juin 1989? Je viens de tomber
dessus en revoyant mes dossiers. Il décrit 8 lots importants
provenant des « Archives Francisque Duret ». Le
premier lot, n° 33, comportait 18 lettres de Duret à sa
mère (publiées dès 1981 par Antoinette Le Normand dans son
ouvrage La Tradition classique et l'esprit romantique).
Les autres lots comportaient 21 pages de notes autographes,
un album de 289 dessins, 43 lettres de Duret à sa femme
ainsi que de nombreuses autres lettres et pièces officielles
reçues (attribution à Duret de l'ancien atelier de Pradier à l'Institut,
la statue de Paillet, une lettre de Louise Pradier, etc,
etc.).
Je ne crois pas avoir trouvé de lettres adressées par Gau
à Pradier ni d'autres lettres relatives à la commande des
reliefs. Mais pour en être sûr il faudra que je revoie de
près mon 5e tome de la Correspondance de Pradier
(en préparation).
Quant au buste du château de Jodoigne, je n'ai pas de
photos moi-même mais je ne
manquerai pas d'en prendre si j'ai l'occasion d'y retourner.
Le château abrite aujourd'hui l'internat de l'Athénée
royal de Jodoigne. J'ai l'adresse quelque part mais je
n'arrive pas à mettre la main dessus. Je vous l'enverrai
donc plus tard.
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Sophie Picot (14/6/2005)
Je souhaiterais vivement recevoir les scan du descriptif du catalogue de la vente de juin 1989 (les archives accessibles à Doucet ont été acquises à cette occasion) et des documents de Ste-Clotilde. Je vous propose à mon tour de vous envoyer, dès que je les aurai, des copies du petit ouvrage sur les reliefs de Ste-Clotilde polychromés. Souhaitez-vous recevoir aussi les images du monument dédié à Paillet?
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Douglas Siler (14/6/2005)
Je serais très intéressé par des copies de l'ouvrage sur les reliefs de Ste-Clotilde, quand vous aurez l'occasion de me les envoyer. Merci.
Voici les pages concernant Duret dans le catalogue de la vente Drouot. J'espère qu'elles seront lisibles.
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Les procès-verbaux suivront. Est-ce que tous les documents de cette vente se trouvent maintenant à Doucet? Le livre d'Antoinette Le Normand (La tradition classique et l'esprit romantique..., 1981) indique qu'ils appartenaient à M. Cot, descendant de Duret.
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Sophie Picot (16/6/2005)
Merci beaucoup pour ces copies du catalogue. Je vous confirme la présence à Doucet du lot 35 (notes autographes) et du lot 37 (68 lettres reçues et pièces officielles). Si vous le souhaitez, je peux vous envoyer la transcription de certains documents. Plusieurs lettres publiées par Antoinette Le Normand-Romain sont conservées à la fondation Custodia. D'après mes informations, la direction « Archives et la bibliothèque des musées de France » a préempté les lots 33 (18 LAS à sa mère) et 34 (43 LAS à sa femme). Je n'ai pas encore dépouillé ces fonds. "M. Cot" était un descendant de Duret. Ce sont probablement ses archives qui ont été dispersées au cours de cette vente. Ses esquisses ont été vendues le 6 juin 2000.
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Douglas Siler (17/6/2005)
Merci pour les précisions sur les lots du catalogue. Si vous avez l'occasion de compulser ceux qui sont à Doucet, je vous serai très obligé de transcrire ou de photocopier les lettres ou documents concernant Pradier ainsi que, si elle s'y trouve, la lettre de Louise Pradier à Duret. Il serait intéressant aussi de lire les 43 lettres de Duret à sa femme. Savez-vous exactement où elles sont conservées? Sinon, Mme Le Normand-Romain pourrait peut-être nous renseigner. Ma dernière visite à la Bibliothèque d'art et d'archéologie Doucet date d'il y a au moins 20 ans! Elle se trouvait alors dans la rue Michelet, tout au bout du bd St-Michel. N'a-t-elle pas été transférée depuis à l'INHA, rue de Richelieu? Au fait, est-ce que l'INHA est ouverte?
Voici les scans des 15 pages du dossier Ste-Clothilde (3 procès-verbaux et 2 tableaux récapitulatifs):
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Je pourrais aussi scanner les reproductions des reliefs fondus par Ducel si elles vous intéressent. Il me semble que j'ai quelque part une photocopie d'une petite caricature de Duret par Pradier. La connaissez-vous?
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Sophie Picot (21/6/2005)
Voici les deux petits documents concernant l'atelier de Pradier à l'Institut, attribué après son décès à Duret: Atelier Pradier-Duret.doc. Conservés autrefois à « Doucet », ils sont aujourd'hui à la bibliothèque de l'INHA, installée rue de Richelieu. La lettre de Louise Pradier n'est malheureusement pas conservée dans les lots préemptés par l'Etat. Pour les 2 lots « lettres à sa mère » et « lettres à sa femme », je vais me renseigner aux archives des musées nationaux. En ce qui concerne les ensembles qui n'ont pas été achetés par l'État, je vais essayer de contacter le commissaire-priseur. Je vous envoie par la poste des reproductions du petit livret de Ste-Clotilde.
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Douglas Siler (25/6/2005)
Merci beaucoup pour les deux documents relatifs à l'atelier de Pradier. Ils viennent compléter à point les autres informations que j'avais à ce sujet. Vous ne me dites pas si vous avez bien reçu les procès-verbaux relatifs à Ste-Clotilde. Sinon, je pourrais à mon tour vous les envoyer par la poste. En fait, où en êtes-vous avec votre thèse sur Duret? Commencez-vous seulement ou êtes-vous déjà près de la fin?
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Sophie Picot (27/6/2005)
J'ai bien reçu les documents relatifs à Ste-Clotilde et je vous en remercie. L'année dernière, j'ai déjà consacré mon DEA à Duret. C'était un moyen de faire une syntèse des précédents travaux et des sources disponibles. Ma recherche avance à petits pas car je suis en effet vacataire au musée du Petit Palais à Paris. Cependant, mes bonnes relations avec les descendants et le soutien de Mme Lemaistre me permettent de faire des découvertes intéressantes. J'espère que je réussirai à mener cette thèse à son terme !
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Douglas Siler (9/7/2005)
Les reproductions de l'album Ste-Clodilde sont bien arrivées par la poste, merci infiniment! Ce document est d'autant plus intéressant pour moi que les photos des 14 stations sont dues au photographe F.B. Lamiche dont les initiales figurent au début de l'album. Ce même photographe a réalisé d'autres photos des œuvres de Pradier que je suis justement en train d'étudier pour un article sur « Pradier et ses photographes ».
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Sophie Picot (11/7/2005)
Je suis contente que l'ouvrage sur Sainte-Clotilde vous intéresse. J'ai transmis le nom du photographe au propriétaire (qui vous remercie chaleureusement pour votre identification) et il me signale qu'il y a deux dossiers Lamiche aux « Estampes ».
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Douglas Siler (12/7/2005)
Merci bien pour votre message et veuillez remercier de ma part le propriétaire de l'album de m'avoir signalé les dossiers Lamiche aux Estampes. Je vais essayer de les voir.
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Sophie Picot (23/7/2005)
Voici comme convenu les reproductions du monument à Paillet par Duret et le portrait de Duret qui rappelle sa caricature par Pradier:
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3. Francisque Duret, Monumenet à Victor Paillet.
Bronze. Soissons, Hôtel de Ville (détruit).
Anc. cartes postales, Musée de Soissons,
coll. Lafleur. |
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4. Portrait de Francisque Duret
par Marie-Alexandre Alophe, dit « Menut » (?).
Gravure publiée dans Galerie de la
Presse, de la Littérature et des Beaux-Arts.
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Douglas Siler (24/7/2005)
De mon côté je vous envoie la caricature de Duret par Pradier. Le petit croquis dans le coin gauche supérieur représente le peintre genevois Abraham Constantin, autre ami de Pradier.
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5. Portraits charges de Francisque Duret (à droite)
et d'Abraham Constantin (à gauche) par Pradier.
Keepsake, coll. Tissier de Mallerais.
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En ce qui concerne Paillet, son buste par Pradier figure en haut à droite sur un dessin de Pradier montrant les œuvres exposées dans son atelier de l'Institut en juillet 1845 (voir Correspondance, t. 3, Illustrations et lettre 565, ainsi que l'inventaire en ligne du Département des Arts graphiques). C'est, je crois, la seule représentation connue de ce buste, dont aucun exemplaire, à ma connaissance, n'a été localisé à ce jour. A propos du portrait de Duret, je vois qu'il a été publié dans Galerie de la Presse, de la Littérature et des Beaux-Arts. Un des portraits de Pradier reproduits dans mon 2e tome de sa Correspondance a été publié dans cette même revue en 1838 avec une notice signée Xavier Eyma (pseudonyme d'Adolphe Ricard) et A. de Lucy. Y trouve-t-on aussi une notice sur Duret? Le portrait de Pradier est signé à gauche du modèle, au niveau de la taille, « M. Alophe ». Cette même signature ne figure-t-elle pas au même endroit sur le portrait de Duret? Il me semble que oui mais elle est difficile à voir. Marie-Alexandre Alophe, dit "Menut" (Paris 1812-1883), était un bon ami de Pradier. Peintre et lithographe, élève de Camille Roqueplan et de Paul Delaroche, il fonda un établissemenet de photographie à la fin de sa vie. J'ai d'autres renseignements sur lui si vous en avez besoin.
A propos de l'album Ste-Clotilde, je constate que des titres figurent sur chaque photo du chemin de croix ("Ier Station" "IIme Station", etc.). On a l'impression qu'ils sont en relief sur les œuvres elles-mêmes. Par ailleurs, il me semble bien que ce sont les modèles en plâtre. Mais comment expliquer les différents tons - costumes sombres, chairs claires - qui paraissent sur les photos? Celles-ci auront-elles été teintées?
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Sophie Picot (26/7/2005)
Une fois de plus, merci beaucoup pour toutes ces informations. Je partage les mêmes constats et les mêmes hypothèses que vous sur les reliefs de Ste-Clotilde.
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Denis Flouvat (4/1/2006)
J'effectue des recherches généalogiques sur mes ascendants « Duret ». J'ai découvert la personnalité de Théodore Duret (1838-1922), tant artistique que professionnelle (critique d'Art, ami intime de Cernuschi, conseiller de Manet, fondateur du journal « La Tribune », ami de Zola...). Il me reste encore à découvrir son lieu de décès (à Paris ?) et où se trouve son buste en bronze fait par Ottilio Pesci. Je suis actuellement en train de découvrir les œuvres de Francisque Joseph DURET (serait-il possible de lire la thèse effectuée sur le sujet par une de vos interlocutrice du Web ?). Comment distinguez-vous les oeuvres du père de celles du fils (même métier, même prénom)? Je recherche donc un lien filial éventuel entre les deux personnage de l'art de cette même époque (Théodore et Francisque Joseph). Merci de bien vouloir m'aiguiller.
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Douglas Siler (8/1/2006)
J'iai communiqué votre mail à Sophie Picot, qui prépare une thèse sur Duret à la Sorbonne. J'espère qu'elle pourra vous apporter quelques éléments de réponse car je ne sais rien moi-même sur Théodore Duret ni comment distinguer les œuvres du père de celles du fils, à moins qu'elles ne soient datées et/ou documentées, par exemple dans le dictionnaire Stanislas Lami (ancien mais encore très utile). A propos de Francisque Joseph fils, vous pourriez aussi consulter l'ouvrage d'Antoinette Le Normand, La Tradition classique et l'esprit Romantique: Les sculpteurs de l'Académie de France à Rome de 1824 à 1840 (Edizioni dell'Elefante, Rome, 1981), qui reproduit la correspondance de F.J. avec sa mère et donne en annexe un catalogue des œuvres qui sont mentionnées dans cette correspondance.
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Sophie Picot (8/1/2006)
L'amateur et critique d'art Théodore Duret n'a, à ma connaissance, aucun lien avec les sculpteurs Duret. Francisque était fils unique et
n'a eu que des filles. Pour connaître l'œuvre de Duret père, il est nécessaire de consulter ces références :
Guiffrey (J.J.), « F-J Duret sculpteur (1786) », in Nouvelles Archives de
l'Art Français, 1888, p. 318-319.
Et surtout :
Pons (Bruno), « Un collaborateur de Chalgrain : François Joseph Duret
(1729-1816) », in Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français,
1985, p. 137-178.
J'ai déposé mon mémoire de DEA au Département des sculptures du musée du Louvre, si vous êtes interessé par un simple homonyme...
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Sophie Picot (10/10/2006)
Vous le saviez certainement mais je viens d'apprendre qu'il existe une réplique réduite du chemin de croix de Ste-Clotilde, à Athis-Mons, au château d'Ozonville (maison de retraite des frères des écoles chrétiennes). Vous avez deux photos dans la base Palissy (culture.gouv.fr):
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6. James Pradier, Jésus est chargé de la croix
(IIe station du chemin de croix). Fonte de fer,
H. 60 x L. 100 cm. Réplque réduite du relief
en pierre de l'église Ste-Clotilde de Paris.
Athis-Mons, château d'Ozonville (actuelle-
ment maison de retraite des frères des
écoles chrétiennes). Photo base Palissy.
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7. James Pradier, Jésus tombe pour la première fois
(IIIe station du chemin de croix). Fonte de fer,
H. 60 x L. 100 cm. Réplque réduite du relief
en pierre de l'église Ste-Clotilde de Paris.
Athis-Mons, château d'Ozonville (actuelle-
ment maison de retraite des frères des
écoles chrétiennes). Photo base Palissy.
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Douglas Siler (28/10/2006)
Merci infiniment de m’avoir signalé le chemin de croix à Athis-Mons. Je ne le connaissais pas et j’irai certainement le voir un jour. A tout hasard je vous signale que Claude Lapaire a trouvé à l’Institut Courtauld à Londres un dessin de Duret attribué par erreur à Pradier.
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Sophie Picot (31/10/2006)
Je n'ai malheureusement pas trouvé le dessin de Duret sur le catalogue en ligne du Courtauld. Mes recherches sur Duret n'ont pas beaucoup avancé car depuis un an je travaille à temps plein au musée de Crépy-en-Valois, dans l'Oise. Cependant, je viens d'achever la transcription de lettres conservées chez ses descendants (et où Pradier n'est malheureusement pas mentionné) et je vais poursuivre par les lettres achetées pour la Bibliothèque des Musées nationaux il y a quelques années.
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Douglas Siler (1/3/2009)
Du nouveau sur le chemin de croix de Ste-Clotilde! Ces deux vues stéréoscopiques des IIIe et VIIe stations (ill. 8 et 9), mises en vente sur ebay et présentées dans notre rubrique Ventes hors enchères depuis 2003, ne montrent pas les reliefs de l’église ni les répliques du château d’Ozonville car, à la différence de ceux-là, ils arborent chacun une grande inscription en relief (« IIIme STATION », « VIIme STATION ») et sont fixés sur un mur en pierres de taille, visible sur le haut de chaque photo.
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8. James Pradier, Jésus tombe pour la première fois
(IIIe station du chemin de croix). Vue stéréoscopique,
H. env. 7 x L. env. 15 cm. Vente ebay « achat immédiat »,
17 mars 2009.
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9. James Pradier, Jésus tombe pour la deuxième fois
(VIIe station du chemin de croix). Vue stéréoscopique,
H. env. 7 x L. env. 15 cm. Vente ebay « achat immédiat »,
17 mars 2009.
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Par ailleurs, à l'instar des fontes Ducel que nous connaissons par les gravures de la BNF (Estampes), ils diffèrent en plusieurs détails des reliefs de Ste-Clotilde. Enfin, les deux vues sont identiques aux photos reproduites dans le petit album dont vous m’avez envoyé des reproductions, sauf que les photos de l’album sont teintées et ne montrent pas le mur. Bref, en les examinant de près il me semble qu’elles prouvent l’existence quelque part, dans une autre église, d’un troisième exemplaire du chemin de croix, probablement en plâtre. Je serais curieux de connaître votre avis là-dessus, quand vous aurez le temps de vous y pencher.
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Pierre Zaragozi (Paris, 1/5/2011)
Je viens de découvrir votre site et la nouvelle étude de Claude Lapaire, La genèse d'une sculpture de James Pradier: Homère et son guide. En fait je suis l'heureux propriétaire du petit album que mentionne Sophie Picot. Cet album reproduit par la photographie les plâtres (préparatoires?) du chemin de croix de Pradier et Duret de l'église Ste-Clotilde. L'album a reçu l'imprimatur de l'archevêché de Paris le 24 décembre 1862. J'ai réussi à identifier le photographe, François Benjamin Lamiche, grâce à sa signature (ill. 10).
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10. Signature du photographe François Benjamin Lamiche
sur un album de photographies des quatorze reliefs du chemin
de croix de l'église Sainte-Clotilde. Coll. Pierre Zaragozi.
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A noter que l'ouvrage de Henri Boudin, Le Palais de l'industrie Universelle... Paris, 1855, accessible via Gallica, fait référence aux photographies d'œuvres de Pradier par Lamiche exposées en 1855. Je suis d'autant plus intéressé par votre site que Claude Lapaire mentionne une collaboration entre Lamiche et Félix Moulin. Cette collaboration existerait aussi en ce qui concerne les photographies « algériennes » de Moulin, dont certains possèdent un cachet sec fait d'un « M » et d'un « L » entrelacés. Peut-être réussirai-je à en savoir plus grâce à un lecteur de votre site?
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Douglas Siler (8/12/2011)
On peut voir une jolie diaporama du chemin de croix de l'église Sainte-Clotilde sur le site www.croire.com. A noter cependant que malgré le titre qui s'affiche à la fin, « Le Chemin de Croix de Pradier », seuls les quatre premiers reliefs présentés sont de Pradier, les trois derniers étant de Duret. [La diaporama en question n'est plus disponible sur le site www.croire.com - Ndlr.]
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