-
Dr. Rudolf Rieger (LETTER Stiftung, Cologne, 5/12/2012)
Via Prof. Jacques de Caso we heard that you would be willing to comment on our male bust, LETTER Stiftung Inv.-Nr. 1999.87.1, for which James Pradier is a possible author. Attached is our updated file on this work, including a summary of Prof. Caso's conclusions, and below are several photos from that file:
-
-
I would be very pleased to have your assessment of the work and to know if you think Pradier could be its author. For the sake of comparison, here are photos of Pradier's bust of Guillaume-Henri Dufour, signed and dated « J. Pradier 1849 » (cat. Claude Lapaire n° 345), as well as photos of Josef von Kopf's bust of the art historian Carl Schnaase (Berlin, Neues Museum, ca. 1875):
-
-
Douglas Siler (8/12/2012)
Thank you for your rich documentation on the unidentified bust. I will need more time to research the question but in so far as my limited competence permits, I tend to agree with Prof. Jacques de Caso. For the readers of this forum who do not know German, here is a French translation of his conclusions as summarized in your file:
-
|
Lors de sa visite à la Fondation LETTER le 26 août 2011, professeur Jacques de Caso (Université de Berkely et Paris) a donné cette analyse du buste: Tout en tenant compte du fait que les traits du visage peuvent bien refléter l'anatomie du modèle, les éléments suivants me semblent infirmer l'attribution à Pradier: l'extrême torsion de la tête entraînant une dissymétrie musculaire; l'accentuation des détails anatomiques (en particuler du cou et des épaules); le modelé plastique de l'épaule gauche qui cherche davantage à accentuer le jeu des muscles qu'à en reproduire l'anatomie réelle en donnant aux volumes une apparence ascétique et introspective alors que Pradier s'efforce à rendre les volumes par un gonflement réaliste; la dramatisation psychique de l'expression; le volume réduit de l'arrière de la tête et son modelage peu soigné (comme si l'œuvre devait être placée dans une niche); l'angularité prononcée des contours dorsaux du nez (lesquels sont plutôt arrondis chez Pradier); enfin la disposition schématique des trois rides horizontaux sur le front. A mon avis ce remarquable portrait, supérieurement exécuté, est un travail des années 1840 faisant référence aux bustes de type hermès et provenant très vraisemblablement de France où l'antiquaire l'avait acquis de son propriétaire précédent.
|
|
-
One detail which Prof. de Caso does not mention is that neither Pradier’s known portrait of Dufour nor, I believe, any of his other busts are raised on such a large base as yours. The rectangular area below the torso is never more than 3-4 cm high, as you can easily see by thumbing through Claude Lapaire’s catalogue raisonné. This might be taken as another argument against Pradier’s authorship. But have you contacted Claude Lapaire himself? He is likely to be much better informed than me. I will forward your documentation to him and ask him to comment. It might also be worthwhile to ask the Belgian antique dealer who sold you the bust, Henri Vanhoenacker, if he can provide any information about its previous owner.
-
Claude Lapaire (4/1/2013)
Le personnage représenté
Après ses succès militaires en 1848, le général Guillaume Henri Dufour devient une sorte de héros national suisse. Ses biographies et ses portraits sont nombreux: plus de 10 dessins, près de 30 gravures, au moins 6 bustes, une statue équestre et de nombreuses médailles le représentent. Généralement en uniforme, coiffé de son bicorne, dans un geste ou une attitude de pacificateur.
Parmi les bustes, ceux de Pradier (1849) et de Vela (1849/50) sont les plus connus. Les autres (je n’ai plus mes notes à leur sujet) sont rarement reproduits et de faible qualité (pour autant que je me souvienne). Dufour n’appréciait pas celui de Pradier, un concitoyen auquel il avait rendu d’importants services. Il préférait celui de son ami Vela.
Pradier donne une image idéalisée de Dufour, calme, serein, sûr de lui qui ne correspond pas à ce que l’on dit de l’homme, un ingénieur plein d’idées, bon vivant, calme et un peu lourd d’aspect. Vela semble avoir mieux rendu ces caractéristiques.
Le buste de Cologne ne représente pas nécessairement Dufour. La mèche de cheveux qui descend devant l’oreille à la façon de favoris et le profil du nez qui caractérisent le visage du général ne sont pas réservés à son iconographie. Les favoris bouclés, plus ou moins longs sont à la mode au moins depuis les années 1800. Ceux du duc de Wellington ont incité bien des membres de la gentry anglaise à les porter jusque dans les années 1850. Ils sont aussi portés en Allemagne, comme dans le buste de Schinkel par Tieck, en 1819, et en France.
Le port de la tête et l’expressivité du buste de Cologne qui le distinguent fortement du buste par Pradier m’invitent à formuler deux hypothèses:
a) le buste de Cologne est une interprétation libre du buste de Pradier, conçu dans un autre esprit et sans tenir compte de la personnalité de Dufour; b) le buste de Cologne représente un autre personnage, probablement un penseur, un artiste. Je penche pour cette hypothèse.
L’auteur du buste
Je n’ai pas vu l’original et dispose seulement de bonnes photographies.
La partie inférieure de ce buste en hermès est exceptionnellement haute, comme si elle avait dû recevoir une longue inscription. Je n’en connais pas de semblable chez Pradier. De même, il n’y a pas d’exemple, dans les marbres de Pradier, d’un traitement aussi peu soigné de l’arrière de la tête.
Les marbres issus de l’atelier de Pradier, attestés, sont habituellement signés, parfois d’une manière très discrète, à peine visible. Plusieurs bustes en marbre qui aujourd’hui ne portent pas de signature, en avaient une sur la base qui a été sciée ou a été perdue.
La tête du personnage est fortement tournée à droite. Chez Pradier, elle est parfois légèrement tournée, mais le plus souvent axiale, spécialement pendant les années 1840.
Tout, dans le buste de Cologne, est dominé par la recherche d’une expression intense, presque dramatique. A l’opposé de Pradier, en quête de calme, de sérénité, refusant les petits détails anatomiques, les mimiques.
Je pense que l’analogie avec le buste de Dufour par Pradier, même si elle est indiscutable, est superficielle. Elle a mené la recherche sur une fausse piste.
Je suggère de chercher parmi les sculpteurs qui poursuivent ou reprennent la tradition initiée à la fin du XVIIIe siècle par Pigalle avec son Voltaire nu ou par Houdon avec son Voltaire de l’Hermitage. Ces visages qui privilégient l’expression, l’esprit de finesse, la pensée intime, ont fait école tout au long du XIXe siècle. Moins d’ailleurs en France qu’en Angleterre (Chantrey).
Sur la base des photographies, je ne peux me prononcer sur la qualité du buste. La date 1840/50 paraît probable, par contre la localisation en France me semble discutable
-
Dr. Rudolf Rieger, 7/1/2013)
Thank you very much for your assessments! Claude Lapaire likewise speaks against Pradier, without bringing forward another artist yet. It will be exciting to learn more and any further information will be welcome! We have already spoken to the antique dealer Henri Vanhoenacker about the bust's provenance but he could only tell us that it comes from the art trade of the French province.
-
Douglas Siler (14/3/2013)
Hopefully some reader of this forum will be able to provide further information about the bust. Out of curiosity, there are a couple of questions I have been meaning to ask you: Can you tell me why LETTER Stiftung decided to purchase this particular work and whether or not you thought at the time that it might be by Pradier?
-
Dr. Rudolf Rieger, 18/3/2013)
When we acquired the bust, we did not assume that Pradier was the artist; the artist was unknown at the time we found it and therefore we simply acquired it because of its outstanding quality. After some amount of research the name Pradier first came up in approximately September 2011. We would very much like to keep in touch with you and we really appreciate your dedication.
-
Participer à cette discussion :
→ Pour participer à cette discussion,
cliquez ici
|