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xxx (Amsterdam, 11/5/2015)
C’est avec un grand plaisir que j’ai découvert votre FORUM PRADIER sur Internet. Je suis un admirateur de James Pradier depuis longtemps et j’ai formé avec un ami une collection qui inclut quatre exemples de son art. Je connais bien, d'ailleurs, les deux œuvres du sculpteur acquises dans les années ’90 par le musée Van Gogh à Amsterdam, à savoir Sapho debout (inv. v 108 S/1996) en bronze argenté et doré et La naissance de l'Amour (inv. v 104 S/1996). La dernière est illustrée dans le catalogue de l’exposition The Colour of Sculpture (Amsterdam, 1996, no. 6, pp. 120-121) et toutes deux sont incluses dans le livre de Ronald de Leeuw, Van Gogh Museum, Zwolle (Waanders), 1997, pp. 18 et 24. L'épreuve de La naissance de l’Amour a été achetée à la Galerie Elstir à Paris, celle de Sapho debout provient, je crois, d’une vente aux enchères chez Sotheby’s ou chez Christie’s à Londres, toutes les deux acquises par le musée en 1996.
Mais je vous écris pour d’autres raisons. J’ai vu dans vos annonces « Enchères 2015 » que vous avez découvert le premier exemplaire connu (réduit en bronze) du fleuve Le Gardon de la Fontaine de l'Esplanade à Nimes, mis en vente à Soissons le 28 mars 2015. Eh bien, il vous plaira de savoir que nous possédons dans notre collection privée à Amsterdam, acquise en 2005 environ, une autre épreuve en bronze du Gardon, hauteur 30 cm, sur une base de marbre rouge gris, inscrit sur la base « J. Pradier ». Nous l’avons achetée à la Galerie Trebosc & Van Lelyveld, jadis à Amsterdam (maintenant à Paris).
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De la même galerie viennent deux autres œuvres de Pradier dans notre collection: une Sapho assise en plâtre et un Amour et Psyché en bronze, ce dernier, comme vous le savez, assez rare. Nous connaissons seulement un autre exemplaire dans une collection privée suisse. Le nôtre, hauteur 42 cm, signé « J. PRADIER Roubaud proptaire » fut acheté avant 2001, la date exacte nous échappe.
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Le 8 Mars 2007 nous avons acquis, pendant le Téfaf de Maastricht, un exemplaire argenté et doré de Sapho debout chez Wijermars Antiquairs, De Wijk, Pays-Bas, hauteur 45 cm, signé et daté « J. Pradier / 1848 », avec les initiales « VP » couronnées du fondeur Victor Paillard.
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Nous possédons enfin cette épreuve de Léda et le cygne enlacés, acquise en 1996 de la Galerie Trebosc & Van Lelyveld:
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Je vous écris particulièrement pour les deux sculptures assez rares du Gardon et d'Amour et Psyché, dans l’espoir d’enrichir votre documentation dèjà si abondante.
Avec toutes nos félicitations pour votre brillant Forum Pradier.
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Douglas Siler (18/5/2015)
Merci infiniment pour les précieux renseignements et les photos que vous m’avez communiqués. Par une coïncidence extraordinaire, je les reçois au retour d’un séjour avec mon épouse à Amsterdam où nous n'étions pas allés depuis plus de 30 ans. Je constate en plus que vous les avez éxpédiés au moment même où notre train entrait dans votre ville! Et puis aussi, nous avons commencé notre séjour par une visite au musée Van Gogh où j’avais justement prévu de chercher les deux œuvres de Pradier.
Autre coïncidence étonnante: votre exemplaire du Gardon ! Car un ami venait d’attirer mon attention sur un autre, mis en vente à Entzheim, en Allemagne, le 12 oct. 2008. La photo reproduite dans le catalogue de vente est de mauvaise qualité mais il s'agit ostensiblement d'un exemplaire comparable au vôtre et à celui de Soissons.
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On n’en connaissait aucun et tout d’un coup en voilà trois! Le vôtre porte-il une signature et/ou une marque de fondeur? L'exemplaire de Soissons (comme, apparemment, l'exemplaire d'Entzheim), est signé « Pradier », sans l’initiale « J. ». Il porte aussi une inscription « Société des Bronzes » fondeur ou éditeur que je n’ai pas encore réussi à identifier.
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A remarquer que son trident, comme celui de l'exemplaire d'Entzheim, s’arrête près du pied gauche tandis que le trident du vôtre se prolonge jusqu’à la base, comme celui de la statue originale.
Sur les réductions des statues de la fontaine de Nîmes, voir ici même mon étude Les enfants nomades de la Fontaine de Nîmes. Il faudra que je fasse bientôt une mise à jour de cette étude pour tenir compte des nombreuses réductions qui ont refait surface depuis sa rédaction il y a plus de 10 ans.
A propos de votre belle épreuve d’Amour et Psyché, vous mentionnez que vous n’avez connaissance que d’un seul autre exemplaire, dans une collection privée en Suisse. J’ai donc l’impression que vous ne connaissez pas l’ouvrage de Claude Lapaire, ancien directeur du Musée d’art et d’histoire de Genève: James Pradier et la sculpture française de la génération romantique. Catalogue raisonné. Là vous en trouverez plusieurs autres, de même que les épreuves de La Naissance de l’Amour et de Sapho debout du musée Van Gogh. Vous y trouvererz aussi, sous le n° 571, le buste d’une Inconnue aux anglaises conservé au Rijksmuseum, signé Pradier mais attribué maintenant à Bartolini.
Votre Amour et Psyché est de la même hauteur et porte les mêmes inscriptions que l’exemplaire de la coll. privée Suisse vendu en 1993 par Shepherd Gallery, New York, et reproduit dans le catalogue Claude Lapaire. Celui-ci en répertorie encore un autre avec les mêmes inscriptions (anc. coll. Pierre Lièvre) ainsi qu’une épreuve au musée de Brou à Bourg-en-Bresse inscrite « J. PRADIER » et « Propriété de F.F. Roubaud ». Roubaud fut l’élève de Pradier et resta très lié avec son fils John Pradier (1836-1912), qui le mentionne plusieurs fois dans son journal intime rédigé de 1872 à 1882. A propos de cette œuvre, voir ici même mes échanges avec John Paul Bogart sur L'Amour et Psyché and other rare works by Pradier ainsi que mes échanges avec Jérôme Pontarollo Le peintre Félix-Henri Giacomotti, ami de John Pradier. Pradier se serait inspiré d’un tableau du baron Gérard, Psyché et l’Amour (Salon de 1798), gravé par son frère Charles-Simon Pradier (cf. la vente ebay du 13 octobre 2012).
Il existe de nombreuses épreuves de Sapho debout avec les mêmes inscriptions que celles qui figurent sur la vôtre. Concernant votre Sapho assise, je serais curieux de connaitre ses dimensions et de savoir si elle porte une signature ou d'autres inscriptions car les exemplaires en platre de cette œuvre sont rares. Quelques-uns ont été mis en vente ces dernières années sur ebay: cf. les ventes du 29 janv. 2007, du 9 mars 2008, du 29 juin 2008 et du 28 juin 2010. Il existe aussi une édition en « parian ware » : cf. la vente ebay du 30 mars 2008. Plus quelques exemplaires en porcelaine. Mais la vaste majorité des exemplaires connus sont en bronze.
Comme vous le savez sans doute, le groupe Léda et le cygne enlacés (cat. Claude Lapaire, n° 541) est généralement attribué à Jean-Jacques Feuchère mais aussi parfois à Pradier. Plusieurs exemplaires figurent dans les ventes annoncées ici. Voir aussi les commentaires à son sujet dans mes échanges avec John Paul Bogart, L'Amour et Psyché and other rare works by Pradier.
Nous n’avons pas trouvé les deux œuvres de Pradier au musée Van Gogh. Sont-elles dans les réserves du musée ou exposées ailleurs? Selon Claude Lapaire (cat., n° 327-2), la Sapho debout a été acquise en 1996 à la Galerie Joanna Barnes, Londres. Il cite d'ailleurs le catalogue de l'expo The Colour of Sculpture dans ses bibliographies pour cette œuvre et pour La naissance de l’Amour.
A noter enfin qu'en plus de l’ouvage de Claude Lapaire et du catalogue de l’expo Statues de chair, mon édition de la Correspondance de Pradier (Librairie Droz, 3 vols parus, 2 en préparation) contiennent pas mal d'autres renseignements sur toutes ces œuvres.
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xxx (18/5/2015)
Depuis mon premier message ci-dessus j’ai eu le temps de mieux étudier votre FORUM PRADIER et j’ai vu comme vous l’avez indiqué justement dans votre réponse encore tant de choses que j’ignorais quand je vous ai écrit. Je suis très reconnaissant de votre réponse si détaillée.
Quelques premières réactions:
1. Je suis en possession du merveilleux livre de M. Lapaire, mais en ce moment je suis à l'étranger et le livre est à Amsterdam...
2. Je ne connais pas votre édition de la Correspondance mais cela ne durera pas longtemps!
3. Hèlas, les conservateurs actuels du Musée Van Gogh ne partagent pas ma passion pour la sculpture. Ainsi les achats du musée dans ce domaine n’ont pas été montrés depuis longtemps, et même ce qui est assez regrettable ne sont pas disponibles sur le site internet du musée dans des réproductions en couleurs. Je regrette que vous n’ayez pas pu les admirer lors de votre visite. Ils sont dans les réserves.
4. Vous pouvez trouver le catalogue complet des achats du musée dans le domaine de la sculpture dans le Van Gogh Museum Journal 1996, Catalogue of Sculptures 1963-1996, pp. 217-233, que j’avais oublié de consulter quand je vous ai écrit. Il contient l’information que La naissance de l'Amour venait de la collection Mennessier-Nadier (et puis Gal. Elstir, Lucille Audouy) et Sapho debout de Joanna Barnes et pas de Sotheby’s. Cette publication est disponible sur internet.
5. Intéressant qu’un Gardon n° 3 a été découvert aussi! Mes notes disent que notre bronze est signé « J. Pradier ».
6. Le nombre des Sapho debout dans la version argentée/dorée est vraiment énorme. Je compte au moins 22 exemplaires (dont peut-etre quelques doubles) dans vos annonces des enchères 2003-2015, ainsi que 11 autres (argentés seulement et sans les pendules) sur le site Invaluable (pour la période 1990-2002). Il est étonnant qu’il y ait si peu d’exemplaires de cette version aux musées.
7. De retour à Amsterdam, probablement vers le mois d’octobre, je m’occuperai de chercher et de vérifier les inscriptions, signatures, etc. qui manquent maintenant dans ce que je vous ai écrit, en particulier dans le cas du plâtre de Sapho assise.
8. De l’Amour et Psyché, je connais encore un autre exemplaire, non publié, dans une collection d’amis à Paris, aussi vendue par Trebosc & Van Lelyveld (pas indentique à celui de la collection suisse).
EXEMPLAIRES EN BRONZE D'AMOUR ET PSYCHÉ (RÉSUMÉ EN ANGLAIS)
In the Pradier catalogue by Lapaire the location of 3 exemplars is specified:
1. Swiss private collection (previously Shepherd Gallery, New York in 1993, through John Paul Bogart, Galerie Martin du Louvre, Paris);
2. Bourg-en-Bresse, Musée de Brou (inv. 1995-3.1), acquired from the Paris art trade;
3. Paris, former collection Pierre Lièvre.
4. In addition there is our version in Amsterdam, acquired from Trebosc & Van Lelyveld c. 2000.
All these bronzes have the name of Pradier’s pupil Roubaud inscribed on them.
5. Trebosc & Van Lelyveld afterwards sold another bronze version to private collectors in Paris; I have no details about the signature.
6. In the past the bronze has appeared four times at auction, but their whereabouts is now unkown. These sales are:
6a & b. Paris (1855 and 1897); 6c. Rome (Alessandro de Cetner, 10.5.1897, Lot 147) and 6d. Gien (1989).
7. Yet another bronze version was auctioned on 13 March 2004 (carrying the name of Cresson, a fondeur who worked more often for Pradier.
It is of course possible/likely that some of these are in fact the same exemplar.
INFLUENCES SUR L’AMOUR ET PSYCHÉ
A mon avis un prédécesseur de la composition de l’Amour et Psyché est le Hebe (1847!) de Pradier, où l’oiseau met son aile autour de l’aimée. Cette sculpture, dans ses contours, sa forme compacte totale, ressemble en effet plus à Amour et Psyché qu'à Satyre et Bacchante, souvent mentionné dans ce contexte.
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Pour le garçon sans doute il y a le fameux Spinario à considérer, pour la position de la jambe et pour la coiffure!
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Et n’oublions pas le Berger de Thorvaldsen, qui lui-même dérive du Spinario.
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La sculpture de Lauritz Prior de 1865 me semble, à son tour, inspirée par Pradier.
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xxx (7/6/2015)
Just a few words to tell you the good news that some of the 19th-century bronzes purchased by the Van Gogh Museum but sadly not on display during your recent visit to Amsterdam will soon be transferred as a long-term loan to the Rijksmuseum and be displayed in its 19th-century section! This is the initiative of the Rijksmuseum's senior sculpture curator, Dr. Frits Scholten.
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xxx (30/9/2015)
It has been some time since we last wrote but I promised you more information on our plaster Sapho assise after our return to Amsterdam. Alas, we could not discover any signature, stamp, etc., either on the surface or on the inside. In fact, it looks as if the plaster has been overpainted with a coat of white chalk in recent times.
In the meantime I have spoken to prof. Frits Scholten, senior curator of sculpture at the Rijksmuseum, and he has told me it is only the Sapho debout of the Van Gogh Museum which in 2014 has been transferred from the Van Gogh Museum to the Rijksmuseum. In fact, the Sapho debout has just been published among the Rijksmuseum's recent acquisitions in the last issue of the Rijksmuseum Bulletin, Volume 63 (2015) / 3, pp. 310-311.
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Douglas Siler (11/10/2015)
I am sorry I haven’t been able to reply earlier to your previous messages above, due to a heavy workload and other obligations. Many thanks for the info on your Sapho assise. In comparison with the few other plaster exemplars I mentioned earlier, it is certainly the finest. Judging from your photo it seems to be quite large. Can you give me its approximate dimensions? It was probably cast from a bronze exemplar and seems to be identical to all those I have photos of (more than 200), except that it is missing the trifolium ornament on the edge of the stool (intentionally omitted or broken off?) on which the founder’s name (Susse Frères) is usually engraved, and that its lyre is standing upright, propped against Sapho’s back, whereas the bronze exemplars always have theirs (when they have one) lying on its side.
I am glad to hear that the Sapho debout from the Van Gogh Museum is now on display (?) in the Rijksmuseum. Hopefully I’ll be able to see it there one day. Do you know whether or not La naissance de l’Amour will also be transferred?
I appreciated very much the photos you sent of various sculptures related to Pradier’s Amour et Psyché. I don’t think I had ever noticed the striking analogies you point out between it and Hébé. The rapprochement with Lauritz Prior’s group is also very interesting. And Pradier certainly may have drawn on the Spinario for the seated figure of Amour. Also for the young guide in his Homère et son guide. Thorvalsen’s Shepherd Boy, as you mention, probably derives from the same work, though I don’t know if Pradier had seen it.
I find it really amazing how three exemplars of the bronze reduction of Le Gardon have come to light almost simultaneously. It's too bad we don't have a better photo of the one sold in Germany. But as I mentioned before, the Soissons cast seems to differ from yours only in that its trident is shorter.
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xxx (13/10/2015)
It is indeed striking how our Gardon's trident is so much longer than the Soissons version, and - apart from the gilding - they also differ in the way the trident ends. As the trident's end in the original marble version is obviously damaged, its points broken, we cannot be sure how the original was shaped. Or is there an old image showing it still complete? Also in the Nîmes original the trident extends beyond the knee of the Gardon, whereas in the Soissons version it stays above it. Ours, on the other hand, is longer than the one on the fountain proper. What the two bronze reductions have in common is that the stick itself has a slight bend.
Amour et Psyché: I think there is a good chance that Pradier first saw the Thorvaldsen Shepherd in his early days in Rome. Lapaire suggests as much. Thorvaldsen completed this particular sculpture in 1817, so during Pradier's Roman stay, which would have made it topical among sculptors then working in the Eternal City. Of course, the Thorvaldsen later became very famous and was available in all kinds of versions, something which I did not further investigate. The way Psyché clasps a drapery to her breast is of course a reprise of the gesture of modesty in the Phryné...
The size of our plaster Sapho assise is: height 39 cm, width 44 cm and depth 23 cm.
One of these next days I will make a PDF of the entry about the Sapho debout in the recent Rijksmuseum Bulletin and forward it to you. The curator told me it is not yet on view, but will be in due time. The Birth of Venus is still with the Van Gogh Museum (undisplayed) and its transfer is not yet contemplated.
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Douglas Siler (18/10/2015)
With regard to the various lengths and shapes of the trident, there are indeed numerous photos of the Nîmes fountain which show it before it was damaged. For the sake of comparison, here's a view of the Gardon on one of the earliest (Édouard Baldus, ca.1851), juxtaposed with your bronze (center) and the Soissons bronze (right):
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Thus your bronze's trident seems to be about the same length, proportionately, as the original and to have the same form. The one on the Soissons bronze has a different fork and is certainly much shorter. These differences, plus the fact that the Soissons bronze has a different patina and is inscribed « Société des Bronzes » on the edge of its base implies that the two reductions were cast by different founders. This is somewhat surprising, seeing how rare they are. I'm wondering, though, if the same inscription might be on yours, hidden by the marble base .
One very interesting thing to remark is that on both bronzes (and probably also on the Entzheim exemplar), the figure's sex is completely hidden beneath a section of cape pulled across his thighs whereas on the marble statue it is fully visible. The latter got Pradier in hot water with the local gentry when the fountain was about to be inaugurated. In a letter dated 26 avril 1851, the mayor of Nîmes himself pleaded with him to make a last-minute adjustment:
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L'Administration municipale a conçu des craintes sérieuses pour la conservation du monument de l'Esplanade et ses appréhensions sont assez graves pour que je vous en fasse part en vous priant instamment de me fournir les moyens de les [biffé: apaiser] faire disparaître. [...] Une partie de la population a été montée au nom de la morale et de la religion et nous aurions bien de la peine à préserver votre œuvre d'un malheur irréparable. Veuillez donc, je vous prie, étudier au plus tôt un moyen de cacher l'objet qui [biffé: attire] choque la vue et excite les réclamations d'un grand nombre de personnes [biffé: trop scrupuleuses] à scrupules exagérés. Jacquet [un des praticiens de Pradier] pourra sur vos indications préparer soit un feuillage, soit un pan de draperie, soit un accessoire ou trident, etc. [...].
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I don't know if some temporary solution was found to quell the mayor's fears but even on Baldus' early photo the Gardon's sex is perfectly visible. Moreover, the trident does not seem to have been a last-minute addition. Although missing from a small early plaster model of the statue, it was present on the larger-scale model which was destroyed by fire in 1987 at the Musée d'art et d'histoire de Genève.
But as you know, many of Pradier's bronze works exist in two or more different versions, dressed or undressed to varying degrees (cf. Une Pandore « impudique » redécouverte). So I wouldn't be surprised if a fully nude cast of the Gardon showed up one day.
Amour et Psyché: I was unaware that Thorvaldsen's Shepherd had been completed in Rome in 1817. So, yes, it is entirely possible that Pradier saw it during his five years at the Villa Médicis. Unfortunately no trace has yet been found of any contact he may have had with Thorvaldsen.
Sapho assise: Your 39-cm plaster exemplar is certainly bigger than any of the bronze exemplars listed by Claude Lapaire. He does list a 38-cm, unmarked terracotta on sale at the Galerie Patrice Bellanger in Oct. 1988, and comments: « Présentée comme une esquisse originale, l'œuvre est plus probablement le travail d'un autre artiste, d'après l'édition en bronze ». This sounds very much like your examplar, apart from the fact that it's terracotta and yours is plaster.
I found and perused with much interest the 1996 Van Gogh Museum Journal with its catalogue of sculptures acquired by the museum between 1963 and 1996 (it can be downloaded here in pdf format). I had always wondered why the museum owned two works by Pradier, having assumed that it was devoted exclusively to Van Gogh. Now I see that its collection includes many other sculptures, including works by Barye, Carpeaux, Carrier-Belleuse, Clésigner, Gauguin, Meunier and Rodin, to name but a few.
For the sake of readers of this forum who, like me, may have been unaware of the museum's past activity in this area, I'll quote here from the 1996 Journal's « Acquisitions » summary, pp. 9-10:
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An important new impulse over the last period has been the acqusition of sculpture. For this we are grateful for the closer contacts with collectors and art dealers gained during the preparations for the exhibition The colour of sculpture. Here, Prosper d'Epinay's expressive terracotta Medusa, the gilded silver Sappho by James Pradier, and the exuberant orientalist busts by Charles Cordier are just three of the high points. An exceptional piece of luck was the acquisition at a London auction of Jules Dalou's chef d'œuvre Large peasant. Now standing in dialogue with Léon Lhermitte's Haymaking, it is a masterful example of late 19th-century naturalism. The combination of paintings and sculpture has considerably enlivened and enriched the appearance of the museum's galleries. In August 1996, the sheer scope of acquisitions in this category made it necessary to devote an extra edition of the Van Gogh Bulletin to newly-acquired sculpture.
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Unfortunately, as I recall from my visit to the museum in May, few if any of these works are now visible.
For readers who may not want to download the Van Gogh Museum Journal, below are screen shots of the pages pertaining to the museum's exemplars of La naissance de l'Amour and Sapho debout (click inside either box to enlarge the texts):
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The 1996 Journal also includes this colour image of the museum's exemplar of La naissance de l'Amour:
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For a detailed discussion of this work, see Claude Lapaire's study Vénus dans une coquille, deux statuettes de James Pradier, sources et postérité.
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xxx (19/10/2015)
Herewith, as promised, are scans of the relevant pages in the Rijksmuseum Bulletin, Volume 63 (2015)/3, about the Sapho debout acquired by the Van Gogh Museum, now transferred to the Rijksmuseum. The text is by Frits Scholten (FS).
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It is interesting to read that the much regretted Patrice Bellanger owned a terracotta version of the Sapho assise. We knew him well and puchased several terracotta’s (though not by Pradier) from his gallery in the 1990s.
I can now confirm that our Gardon is indeed signed « J. Pradier », and not near the figure's foot but at the back of the socle. Whether the marble socle obscures the name of the fondeur is of course impossible to say. However, it does not look as if anything is hidden. Our version further differs from the Soissons version in that it is uniformly dark brown whereas the latter seems to be patinated in two different shades.
Thank you for posting the old photograph of the undamaged Gardon in Nîmes. The fork of our trident is, I am happy to say, 100% identical to the one visible on that photo.
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Douglas Siler (19/10/2015)
Thank you for the scans of the Rijksmuseum bulletin. The colour photo of Sapho debout complements nicely the colour photo of La naissance de l'Amour from the Van Gogh Musuem Journal. It's a shame, however, that the text says that Louise Colet posed for the statue an often-repeated, ill-founded myth which Claude Lapaire’s catalogue and other reliable sources have long rejected. And to say that the leading character in Madame Bovary was based on Louise Colet is very much an over-simplification. Pradier's wife Louise, known to Flaubert and his friends as « Ludovica », also had a lot in common with her! But that's another story...
Your Gardon and the Soissons casting definitely seem to come from two different foundries. As I mentioned earlier, the « Société des Bronzes » which produced the latter remains to be identified. Élisabeth Lebon, the 19th-century bronze specialist, tells me that it doesn't seem to be the same foundry as the « Société des Bronzes de Paris » or the « Compagnie des Bronzes » based in Brussels. Other bronzes with the same inscription and also inscribed « Tiffany & Co » have come up for sale recently (Legia Auction, Hannut, Belgium, 27 Sept. 2015; Michaan's Auctions, Alameda, CA, 6 June 2014).
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