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Jane Roberts (Paris, Jane Roberts Fine Arts, 24/3/2011)
Comme nous le conseille Madame Brugerolles, conservateur des dessins à l'École nationale supérieure des beaux-arts, je me permets de vous envoyer l’image et la documentation concernant un dessin que nous avons ici. Nous serions très intéressées d’avoir votre opinion.
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Ce dessin fera partie de l'exposition Dessins et peintures 1730-1930 qui sera présentée dans notre galerie Jane Roberts Fine Arts, 65, rue du Faubourg Saint-Honoré, du 30 mars au 29 avril 2011, à l'occasion de la Semaine du Dessin.
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Douglas Siler (29/3/2011)
Je ne suis pas spécialiste des dessins mais j’ai beaucoup de mal à croire que le vôtre est de Pradier. C’est surtout la position rigide des bras croisés et le traitement de la draperie sur les jambes qui me choquent. Pour moi, ces éléments ne sont pas du tout dans son style. Et puis aussi, parmi ses nombreuses études pour les douze Victoires du Tombeau de Napoléon, aucune ne ressemble à celle-là. Mais mieux vaudrait que vous demandiez l'avis de Claude Lapaire, il s’y connaît beaucoup mieux que moi.
A propos de votre documentation, je vous signale en passant que, malgré ce qu’on peut lire dans certaines sources, nous n’avons aucune raison de croire que Pradier ait été l’élève du peintre Charles Meynier. Quant au baron Gérard, Pradier avait, certes, une grande admiration pour lui, comme l’attestent certaines lettres de sa correspondance (cf. mon édition, t. I, lettre 37). Mais là aussi, rien ne permet de confirmer qu’il a suivi son enseignement. Par contre, son frère aîné Charles-Simon a gravé plusieurs tableaux de Gérard, tel Flore caressée par Zéphyr dont il s’est inspiré pour sa statue Le Printemps (intitulée aussi Chloris caressée par le Zéphyr ou Flore) conservée au musée des Augustins à Toulouse.
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Jane Roberts (29/3/2011)
Nous vous remercions vivement pour votre réponse et en sommes un tout petit peu étonnées car ce dessin provient d’une source sûre et semblait correspondre à plusieurs dessins dans le fonds de l’École des beaux-arts. Ceci dit nous nous empressons de contacter Monsieur Lapaire pour de plus amples explications. Nous avons pris note de vos remarques intéressantes sur la biographie de Pradier. Nous ne manquerons pas de changer notre texte.
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Claude Lapaire (30/3/2011)
Le dessin de cette caryatide laurée et ailée, bras croisés, évoque d'une façon lointaine les Victoires du Tombeau de Napoléon par Pradier. D’une minutie extrême, il paraît fait devant une statue existante, par un étudiant soigneux. Cette statue, que je ne connais pas, n’est évidemment pas l’une des Victoires, mais une des très nombreuses caryatides qui peuplent les façades d’immeubles et l’intérieur de certains édifices publics de la seconde moitié du XIXe siècle, à Paris et ailleurs. A ma connaissance, Pradier n’est pas revenu sur le thème des victoires-caryatides après celles qui l’ont occupé si longtemps. Le style ne correspond en aucune manière aux dessins dans lesquels il a cherché la disposition de ses Victoires. La figure elle-même n’est pas dans l’esprit de celles-ci qui sont beaucoup plus massives et dont les plis n’ont pas cette curieuse gracilité que montre le dessin. Il pourrait s’agir d’un projet pour le décor d’un immeuble parisien de la seconde moitié du XIXe siècle.
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