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Pascal Trarieux (Conservateur, Musée des beaux-arts de Nîmes, 20/8/2010)
Je viens apporter une nouvelle dont je suis assez fier: nous venons d'acheter le buste en marbre de Érard par Pradier aux propriétaires nîmois qui ont accepté la vente. Il sera présenté une première fois à l'occasion des Journées du Patrimoine, mais visible dès le 14 septembre dans l'Atrium du musée (et probablement pour une période de deux mois environ) avec la majorité de notre collection buste (dont ceux par Pradier) sur le thème national des grands hommes!
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Douglas Siler (20/8/2010)
Quelle bonne nouvelle, et merci de me l’avoir annoncée. Si cela vous intéresse, je peux vous communiquer un extrait du journal intime de John Pradier, le fils du sculpteur, qui est allé voir le buste en 1877 au château de la Muette à Passy, propriété de la famille Érard, où il était accueilli par la veuve du modèle.
J’ai eu le plaisir de visiter votre musée en juin dernier hélas trop rapidement car nous avions un train à prendre. Cela m’a néanmoins permis de revoir les bustes Pradier qui sont exposés et d’admirer La Poésie légère, que je n’avais pas revue depuis l’exposition Pradier à Genève et à Paris en 1985-1986. Mais tout à coup je pense à une chose: La grande Pandore « impudique » en bronze n’est-elle pas exposée ? Je ne me souviens pas de l’avoir aperçue.
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Pascal Trarieux (23/8/2010)
La seule Pandore que nous ayons (acquisition récente à la Galerie des Modernes) est présentée sur le palier de l'escalier d'honneur à proximité de La Poésie Légère ! Vous aurez remarqué que l'emplacement de celle-ci bien que peu conforme au pied de l'escalier permet dorénavant de contempler le magistral mouvement spiralé, ainsi que le délicat visage dont Pradier seul (et son praticien) avait pu jouir auparavant ! Nous travaillons actuellement avec le Musée Fabre à Montpellier sur la biographie de Jules Canonge, car notre collègue prépare une exposition des dessins que ce dernier avait légués. Auriez-vous plus d'info (ou correspondance) que le superbe ouvrage de Claude Lapaire ne nous donne? Bien sûr, le texte que vous me proposez nous sera très utile, et je vous en remercie par avance.
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Douglas Siler (28/8/2010)
Incroyable, mon trou de mémoire au sujet de la Pandore! Bien sûr que je l’ai vue. Mais plus incroyables encore, ce sont les erreurs sur le buste d’Érard dans l'édition internet du journal Midi Libre que je viens de recevoir. Le titre d’abord: « Montpellier. Le coup de cœur. Nouveau marbre au musée ». Il n’y a que l’adresse du musée, Cité-Foulc, donnée au début de l'article, qui permet à ceux qui connaissent la géographie de votre ville de savoir qu’il s’agit du Musée des beaux-arts de Nîmes à moins qu’on ne le devine quand on rencontre plus loin « l’artiste nîmois [c'est moi qui souligne] James Pradier » !
Lors de ma visite au musée j’ai été surpris de découvrir, à gauche de l’escalier d’honneur, une statue d’Alfred-Adolphe Lepère, « LYSSIA, femme du roi Candaule », envoi de l’État, 1862. J’ai bien trouvé sur internet quelques mentions de cette statue dans la base Arcade et dans quelques articles et catalogues du 19e. Mais la fameuse statue de Pradier au musée Fabre, à l’instar de la femme du roi Candaule dans le conte de Théophile Gautier, s’appelle bien NYSSIA et non LYSSIA. L’erreur viendrait-elle des sources anciennes ou d’Alfred Lepère lui-même ?
En ce qui concerne Jules Canonge, il était très lié, comme vous le savez, avec Pradier, et vous trouverez pas mal de choses à son sujet dans mon édition de la Correspondance du sculpteur publiée par la Librairie Droz. A voir en particuler, t. III, Appendice III C, pp. 375-377, la lettre qu’il adresse en 1866 au comte de Nieuwerkerke au sujet des modèles des statues de la fontaine de Nîmes. Mais c’est surtout dans les tomes IV et V (à paraître) que Canonge sera présent à travers les lettres que lui adresse Pradier. Canonge en a publié une dizaine lui-même dans trois petits ouvrages sucessifs (Pradier et Ary Scheffer, 1858; Passim…, 1863; Lettres choisies dans une correspondance de poète…, 1867). Mais il les a parfois mal datées et mal transcrites. Les originaux sont à la Bibliothèque muncipale de Nîmes, qui doit posséder encore d’autres documents le concernant que je n’ai pas eu l’occasion de consulter.
Je vous copierai une autre fois mais dites-moi si c’est urgent l’extrait du journal intime de John Pradier concernant le buste d’Érard.
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Pascal Trarieux (30/8/2010)
Je pense que nous allons prochainement consulter le fonds Canonge à la BM de Nîmes, et vous tenir au courant... Quant à
l'article du Midi Libre, il est bien paru dans l'édition nîmoise, c'est la retranscription sur web qui a introduit la distorsion « Montpellier »! merci de me l'avoir signalé, j'ai demandé la correction.
Il y a effectivement un lien entre notre statue par Lepère et La Poésie légère de Pradier. Mme Lassalle en parlait souvent et c'est un peu la raison de cette présentation dans l'escalier du musée... mais je dois le rechercher, ma mémoire faisant défaut!
Enfin pour le journal de John il n'y a pas d'urgence je vous rassure... Dites-moi cependant si vous aviez consulté la lettre de 1947 du commandant Mondolfo citée en note dans la Correspondance (t. III, p. 344), notant l'appartenance du buste d'Érard à Garibaldi?
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