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Gérard Pouchain (27/9/ 2005)
D'abord, merci des informations que vous donnez à vos lecteurs à propos de la biographie de Juliette Drouet, signée Henri Troyat, qui doit... beaucoup à celle que j'ai faite avec Robert Sabourin! Je viens à vous car je suis chargé de l'exposition Juliette Drouet qui se tiendra en 2006 place des Vosges, et je vous serais reconnaissant si vous pouviez me mettre sur la piste de la statuette de Chaponnière (1832) représentant Mlle Juliette. J'en connais une photographie, mais la statuette existe-t-elle encore aujourd'hui? Je crains que non!
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Douglas Siler (10/10/2005)
Si vous vous en souvenez nous avons déjà correspondu il y a quelques années, à l'époque où vous prépariez votre Juliette Drouet ou « la dépaysée », que j'ai lu avec énormément d'intérêt à sa sortie en 1992. J'ai été très impressionné par tout ce que vous avez apporté de nouveau sur Juiliette, en particulier sur sa carrière théâtrale, beaucoup plus importante qu'on ne le croyait généralement. Par ailleurs, j'ai été content de voir que pour ce qui concerne ses relations avec Pradier, mon édition de la Correspondance du sculpteur vous a été utile. Je regrette seulement que pour la plupart des lettres et des informations inédites que vous avez empruntées à cette édition, vous ne la citez pas comme source dans vos notes.
Quant à la statuette-portrait de Juliette, on sait que Chaponnière a exposé un exemplaire en plâtre au Salon de 1833 où fut exposé en même temps un exemplaire en bronze de sa statuette-portrait de Pradier. Selon ma documentation, il devrait y avoir un exemplaire au musée d'art et d'histoire de Genève et un autre à Paris dans les collections du libraire Blaizot, tous deux en plâtre. Si vous parvenez à localiser l'un ou l'autre, je vous serai très obligé de me tenir au courant car, moi aussi, je ne connais cette œuvre que par d'anciennes photographies.
Dans une lettre que j'ai pu lire dans les archives Pierre Lièvre, datée du 11 mai 1932, Adrien Bovy, directeur de l'École des beaux-arts de Genève, qui devait avoir alors l'exemplaire du musée sous les yeux, signalait à Edmond Fatio la présence de deux inscriptions sur le livre posé sous la main droite de Juliette. La première, partiellement effacée, serait quelque chose comme « Jelmas » et la deuxième, plus lisible, serait « Le Masque de Fer ». Je ne trouve rien dans votre biographie qui pourrait correspondre à la première, à part le nom du comédien Jemma que vous mentionnez à la page 72. La deuxième inscription, par contre, fait certainement allusion au drame d'Arnould, Fournier et Barba, L'Homme au masque de fer, dans lequel Juliette créa le rôle de Marie d'Ostanges le 3 août 1831 à l'Odéon.
Si je peux vous être utile d'une manière quelconque pour l'exposition, n'hésitez pas à me contacter.
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Gérard Pouchain (10/10/2005)
Je vous remercie de votre réponse et de votre aimable proposition d'aide pour l'exposition Juliette. Je vais contacter les deux pistes que vous me donnez quant à la statuette de Chaponnière et vous tiens au courant.
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Douglas Siler (6/4/2006)
Puis-je vous demander si vous avez réussi à localiser la statuette de Chaponnière?
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Gérard Pouchain (6/4/2006)
Elle serait, semble-t-il, au Musée d'art et d'histoire de Genève.
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Douglas Siler (3/10/2006)
Puis-je vous demander si vous avez réussi à trouver la statuette de Chaponnière au Musée d’art et d’histoire de Genève? Sinon, je verrai la semaine prochaine M. Claude Lapaire, directeur honoraire de ce musée, qui saura peut-être nous dire où elle est.
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Gérard Pouchain (4/10/2006)
Hélas non! Danielle Molinari qui a rencontré, voici quelques mois, à Genève le conservateur du Musée, est revenue « bredouille ». On ne sait ce qu'est devenue cette statue... Faut-il croire à un miracle quand vous rencontrerez l'ancien directeur? Je rêvais - et je rêve encore - de présenter cette statue de Chaponnière.
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Douglas Siler (31/10/2006)
La réponse de Claude Lapaire est malheureusement négative aussi: il ne sait toujours pas où se trouve la statuette. Il pense d’ailleurs qu’elle n’a pas été conservée au musée. Cependant la légende sous la photographie par Boissonnas reproduite dans l'article de Gaspard Valette, « Le sculpteur J.-E. Chaponnière d’après des lettres inédites » (in Nos Anciens et leur œuvres, recueil genevois d’art, Genève, 1911), indique bien qu'elle appartenait à ce musée. J’ai correspondu il y a quelques années avec Mme Luba Rhodes qui a consacré une thèse de doctorat et plusieurs articles à Chaponnière. M. Lapaire pense qu’elle non plus n’a pu localiser la statuette mais cela vaudrait peut-être la peine de lui demander.
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Douglas Siler (18/12/2006)
Un très grand merci pour le catalogue de l'exposition! Vous savez sans doute que le livre de Luba Rhodes, « Un romantisme mitigé ». La vie et l'œuvre du sculpteur Chaponnière, vient de sortir (Éditions Slatkine, Genève).
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Douglas Siler (6/12/2012)
En mettant à jour ce forum, je tiens à signaler que l'ouvrage de Luba Rhodes reproduit, page 460, une photo ancienne de la statuette-portrait de Juliette photo conservée aux archives du Musée d'art et d'histoire de Genève avec la mention « localisation actuelle inconnue ». La notice consacrée à l'œuvre, pages 329-330, précise qu'il s'agit d'une photo « d'après un exemplaire de la statuette, aujourd'hui disparu, dans l'ancienne collection d'Antoine Bovy ». La notice précise également ceci:
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Selon les factures du mouleur de Chaponnière, D. Fontaine (datées entre octobre 1833 et mai 1835), neuf exemplaires de la statuette furent moulés. Plusieurs d'entre eux furent des commandes de J. Pradier pour sa mère, Mme Pradier, ainsi que pour Juliette Drouet. D'autres furent offerts comme cadeaux, aux amis du sculpteur, tel Antoine Bovy, et legs d'A. Bovy à ses descendants.
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A ce propos, Pradier écrit vers le 11 novembre 1831 à Juliette, alors qu'elle séjournait à Florence (James Pradier. Correspondance, t. 1, p. 245):
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Je t'ai dit que ta mère [il s'agit, en fait, de la tante de Juliette] te portait ton petit portrait, et cela vaut mieux au lieu de te l'envoyer comme tu me disais de le faire. Cependant j'en profiterai du moyen [sic] pour t'envoyer Claire, qui est finie. On est en train de la mouler à bon creux car tout le monde en veut. J'ai vu l'autre jour les autres là-bas, le Bizon [?]. [...] Je te dirai que je lui ai donné une Juliette en plâtre. Il en est enchanté. Tout le monde en veut. Chaponnière va faire le mien pour mettre au Salon. »
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Et puis de nouveau, le 22 avril 1832, Juliette étant à Paris et lui à Genève (ibidem, t. 1, p. 256):
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Fais-moi le plaisir de dire à Chaponnière qu'il tâche de m'envoyer une épreuve de ton portrait, s'il le peut par occasion, pour laisser à la maison [c'est-à-dire, chez sa mère, qui habitait Genève].
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Espérons qu'au moins un exemplaire de cette statuette existe encore et qu'il fera surface un jour, dans une collection publique ou particulière!
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