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Richard Kwasny (Bassigney, Haute-Saône, 10/1/2006)
Je possède une statuette en bronze haute de 40,5 cm et signée « Pradier ».
Pouvez-vous m'en dire quelque chose ? Je vous en remercie d'avance.
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Douglas Siler (10/1/2006)
Je reçois à l'instant votre courriel. A première vue je ne reconnais pas cette oeuvre mais je pourrais peut-être vous en dire davantage si vous aviez la possibilité de m'envoyer quelques autres photos (de préférence sous format jpg), prises de face, de profil et de dos, en visant directement d'en face et en prenant soin chaque fois de ne pas couper la base. Un zoom sur la signature serait aussi utile, de même que des zoom sur les autres inscriptions s'il y en a (marque de fondeur, poinçons, initiales, chiffres, etc.). Enfin, puis-je vous demander depuis quand vous possédez cette statuette et d'où elle provient?
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Richard Kwasny (11/1/2006)
Merci de la promptitude de votre réponse. Confidentialité oblige, je ne puis donner davantage de détails ici. Voici quelques autres photos. Excusez le format utilisé lors de leur expédition, mais je ne domine l'informatique que très sommairement et ne désespère pas de m'améliorer.
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Douglas Siler (18/1/2006)
J'ai fini par repérer dans le dictionnaire Berman, Bronzes: Sculptors & Founders 1800-1930, 4 vols., la statuette en bronze reproduite ci-dessous, haute de 42 cm, qui est à peu près identique à la vôtre et qui est attribuée à Claude Michel, dit Clodion (1738-1814), sculpteur très en vogue à la fin du 18e siècle:
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N'étant pas spécialiste de Clodion, je ne peux pas vous garantir que l'attribution de Berman soit exacte. Elle me paraît néanmoins vraisemblable, compte tenu du style et du fait que l'on rencontre assez souvent des bronzes édités au 19e siècle qui portent par erreur le nom « Pradier ». Berman intitule cette œuvre New Grapes (Nouveaux raisins). Comme le personnage tient effectivement des grappes de raisin, c'est une évocation de l'Automne. Il faudrait donc essayer de savoir s'il existe d'autres statuettes du même type par Clodion qui évoquent les autres saisons. Il s'agit en tout cas d'une œuvre qui ne figure pas du tout dans le répertoire connu de Pradier.
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Richard Kwasny (21/1/2006)
Je vous remercie de votre gentillesse d'avoir consacré de votre temps à rechercher des informations sur la statuette dont je vous avais adressé quelques clichés. Il semble évident que copie du Clodion il y ait. Je m'étonne toutefois de la ressemblance frappante du visage de ma statuette avec celui des « Trois grâces » dont le modèle, Juliette Drouet, ne pouvait avoir été connu de Clodion.
Ma statuette pourrait être une réalisation de Pradier située dans les années 1825/1830. Précision importante: j'en connais l'original réalisé en terre cuite. Achetée dans les années 1950 au marché aux puces d'Aligre, à Paris, cette statuette se trouvait dans un lot de « vierges » en plâtre et était enduite d'une peinture laque bleue, comme pour être dissimulée. Si quelques autres clichés vous intéressent, n'hésitez pas.
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Douglas Siler (27/1/2006)
Merci pour les précisions. J'ai pris la liberté de soumettre une photo de votre statuette à M. Claude Lapaire, ancien directeur du musée de Genève, qui prépare un catalogue raisonné des oeuvres de Pradier. Voici sa réponse:
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Cette statuette en bronze n'est pas de Pradier, malgré son inscription. Il s'agit d'une œuvre d'après Clodion. Celui-ci a produit une « Jeune fille portant des fruits dans sa tunique relevée » dont il existe des variantes avec le sexe plus ou moins dévoilé. La statuette de Clodion a été éditée, après de légères modifications, par Barbedienne, autour de 1880. Elle figure dans son catalogue illustré sous le titre « L'Innocence, d'après Clodion H: 0,42 m ». Susse en a lui aussi produit des répliques. C'est celle qui se trouve dans Berman, n° 2340. L'exemplaire de M. Kwasny est d'une qualité particulièrement médiocre, mou et sans grâce. Il doit s'agir d'une imitation de la fonte Barbedienne, faite probablement bien après 1900.
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Ces informations complètent celles que je vous ai communiquées. J'ajouterais seulement que Pradier ne semble pas avoir fait des copies d'après d'autres sculpteurs et qu'il n'a certainement pas gravé lui-même son nom sur une œuvre qui n'était pas la sienne. L'inscription sur votre statuette ne peut être due qu'à un éditeur mal renseigné. Quant à la ressemblance avec une des Trois Grâces de Pradier et il n'est pas du tout sûr que Juliette Drouet ait posé pour ce groupe , ce ne serait qu'une coïncidence. Je serais néanmoins très intéressé par des photos de la terre cuite que vous avez achetée au marché aux puces d'Aligre. Qui sait, vous êtes peut-être en possession d'une œuvre originale de Clodion!
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Richard Kwasny (20/2/2006)
Je tiens avant tout à vous remercier des recherches que vous avez bien voulu effectuer pour tenter d'attribuer un auteur à la statuette signée Pradier. Voici quelques photos de la terre cuite originale du bronze soumis à votre examen. Il me paraît curieux que cet ouvrage inspiré bien évidemment de Clodion, mais de formes bien plus délicates et harmonieuses, porte lui-même une signature de Pradier. Je ne sais qu'en penser. Merci de me tenir informé de vos conclusions.
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Douglas Siler (21/2/2006)
Bien reçu les photos de la terre cuite. Je vais les soumettre à M. Lapaire. Pour ma part, je serais enclin à y voir une copie exécutée d'après un exemplaire de l'œuvre de Clodion signé par erreur « Pradier » ou d'après un exemplaire non signé que le copiste croyait être de Pradier.
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Claude Lapaire (23/3/2006)
Les photos de la terre cuite de Clodion montrent un très bel exemplaire parfaitement identique à ceux reproduits dans le catalogue Clodion. Le nom de Pradier gravé dans la terre encore fraîche n'est donc pas l'invention d'un collectionneur ou d'un éditeur. Je me demande pourquoi elle a été donnée à Pradier qui était quand même, vers 1840, moins célèbre que Clodion. Cette question se pose pour d'autres statuettes de ce type.
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Brigitte Gallet (21/10/2006)
Je possede une Bacchante de Clodion en bronze sur socle en marbre vert. La statue en elle-même fait 20 cm et est signée en-dessous de l'épaule gauche du buste. Pouvez-vous me dire si c'est une pièce de valeur? Voici une photo:
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Douglas Siler (24/10/2010)
Votre buste est probablement une reproduction moderne (19e ou 20e siècle). Voici une autre Bacchante « d'après Clodion », très proche de la vôtre:
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Ce buste est à vendre sur le site www.treadwaygallery.com pour 1.000 à 2.000 USD (lot n° 706). Vous pourriez vous faire une idée de la valeur d'autres œuvres de Clodion mises en vente ces dernières années en consultant mais c'est payant la base Artprice.
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Claude Cosner (3/8/2012)
Je possède ce bronze signé Clodion sur la terrasse, à l'encre, avec des parties amovibles.
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Pourriez-vous me dire si c'est un original 18ème de l'époque de Clodion? Car je ne le retrouve pas dans le catalogue raisonné. Si vous aviez des infos, merci d'avance.
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Douglas Siler (4/8/2012)
A première vue je ne crois pas pouvoir vous aider mais pourriez-vous m’envoyer des photos plus grandes et plus nettes, y compris une photo de la signature, de la marque du fondeur et de toute autre inscription? Veuillez me dire aussi le sujet mythologique qui est représenté, si vous le savez, et quelles sont les parties du bronze qui sont amovibles.
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Claude Cosner (6/8/2012)
Voici d'autres photos:
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Il n'y a pas de marque de fondeur et la signature est à l'encre de chine sur le socle, un peu effacée. La femme se détache du satyre et les bras sont aussi amovibles. J'ai regardé dans le catalogue raisonné de l'artiste et je ne retrouve pas le sujet qui est : « satyre qui danse avec une femme ». On retrouve beaucoup de sujets dans l'esprit mais pas le mien... Et je sais que Clodion est un artiste compliqué car beaucoup reproduit au 19e, et là réside tout le problème car si il est de la main de Clodion cela change tout au niveau intérêt... Je compte sur vos connaissances et vos relations pour elucider le problème?? On m'a dit que c'était un chef bronze qui servait de base pour en faire d'autres, en fait, le premier jet qui n'a peut-être jamais été dupliqué.
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Élisabeth Lebon (5/11/2012)
Pour que l'épreuve du groupe de Clodion soit du vivant, à mon avis, il faudrait que ce soit une cire perdue (je défends et espère prouver dans mon livre Fonte au sable, fonte à cire perdue..., qu'on ne trouve pas de statuettes complexes au sable avant 1795 (au mieux des socles, des reliefs simples, ou du bronze mobilier). Donc, il faudrait vérifier l'intérieur, mais franchement, étant donné l'aspect des clavettes de maintien, cela ressemble tout de même à un chef-modèle d'édition.
Il est possible que quelques fondeurs au sable très talentueux se soient lancés dans la production de statuettes dans les toutes dernières années du XVIIIe (je penche pour 1795 comme date butoir). Mais, étant donné le contexte social et politique, je doute fort c'est un euphémisme qu'ils aient établi des chef-modèles (cela représentait un très fort investissement qui supposait un espoir de large commercialisation derrière). Je doute également que Clodion ait fourni des sujets dans l'air du temps du premier empire. Le véritable démarrage des séries en fonte au sable commence plutôt (timidement) dans les années 1820, puis prend plus largement dans les années 30 et enfin connaît sa véritable ascension à partir des années 40. Clodion étant mort en 1814, on imagine donc difficilement un chef-modèle d'édition au sable de son vivant (sans compter qu'un chef-modèle supposant une production en série, ce modèle n'aurait pas dû échapper à son catalogue raisonné). En revanche, les imitations, « dans l'esprit de... », ont inondé les décennies suivantes. Et le goût de Clodion était très apprécié.
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Douglas Siler (24/10/2010)
A toutes fins utiles, voici la définition de « chef-modèle » donnée par Élisabeth Lebon dans le glossaire de son étude Le fondeur et le sculpteur. Technique du bronze et histoire de l’art
(texte intégral sur le site de l'Institut national d'histoire de l'art).
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Lorsque le modèle est fragile (par exemple en plâtre), il risque d’être abîmé lors des manipulations et tassements énergiques du moulage au sable. Les fabricants de bronzes d’art ont réglé ce problème en coulant, à partir du modèle initial, une unique épreuve métallique appelée chef-modèle, laquelle sert ensuite de matrice réutilisable et très résistante. Sa ciselure est moins soignée que celle des épreuves commercialisées. Le chef-modèle est démontable en autant de parties que nécessaire quand la pièce n’est pas coulée d’un jet, comme c’est le cas dans l’édition. Au xixe siècle, on parle de « modèle » (ou parfois de « cuivre ») au lieu de chef-modèle, et à juste titre de « surmoulés » pour ce que nous appelons aujourd’hui les épreuves ou tirages.
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Signalons que cette étude en ligne d'Élisabeth Lebon vient en parallèle de son essai papier intitulé Fonte au sable fonte à cire, histoire d’une rivalité qui vient de paraître dans la collection « Voir-Faire-Lire », Ophrys/INHA, Paris, 2012.
Pour une discussion plus détaillée du chef-modèle, voir sur le site www.aracade.net les pages consacrées à « La statuaire d'édition au 19e siècle ».
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Alexandre Révérend (8/8/2012)
Je cherche à savoir si les sculptures et bas-reliefs qui se trouvaient sur l'ancien château St-Lazare à Vernon peuvent toutes être attribuées à Clodion? Je possède plusieurs clichés (angelots de la façade, bas-relief représentant le sacrifice de la chèvre, un autre copie conforme de « La famille du faune » (dont l'original est au musée de Washington), une statue de Bacchus et une autre d'un faune jouant de la flute de pan.
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Douglas Siler (25/1/2013)
A propos de la statuette dont il a été question au début de la présente discussion, en voici un autre exemplaire actuellement en vente sur ebay jusqu'au 29 janvier 2013:
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Cette épreuve à patine brune mesure 40 cm. Comme les épreuves en bronze et en terre cuite précédemment commentées, elle est inscrite « Pradier » sur la plinthe, près du pied droit de la figure. Prix de départ des enchères: 1.600 euros. Lieu de vente: Ainvelle, France. Le vendeur, après avoir pris connaissance de nos observations, a précisé dans son annonce: « Très inspirée d'une œuvre attribuée à Clodion. »
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Marie-Christine Glemot (29/07/2015)
Je possède une sculpture en bronze d'un poids de 28kg et 65 cm de haut (avec le socle) signéé « Clodion 1362 ». Pourriez-vous m'en dire un peu plus et le prix qu'elle vaut? Voici des photos:
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Douglas Siler (30/07/2015)
Votre bronze est très probablement une fonte réalisée au 19e siècle d'après un groupe de Claude Michel, dit Clodion (1738-1814), dont l'original date peut-être de 1762. Mais n'étant pas spécialiste de cet artiste, je vous conseille d’aller sur le site www.authenticité.com où vous trouverez un bref aperçu de sa carrière ainsi que l'illustration d'un autre exemplaire de cette même œuvre. Je vois d’ailleurs qu’en sélectionnant sur ce site l’option « Expertise » on peut demander des estimations gratuites en ligne. Je n’ai jamais eu recours à ce service moi-même mais cela vaudrait peut-être la peine d’essayer.
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Catherine Singh (Paris, 4/04/2016)
J'ai une très jolie petite statue d'une jeune femme au joli drapé portant un enfant sous son bras, un panier de fruits sous l'autre bras. Elle est en terre cuite et je ne la trouve pas dans tout ce que j'ai vu sur internet, mais cette très élégante jeune femme est signée Clodion. Voici des photos:
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Merci de me parler de cette statue que je ne trouve nulle part!
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Douglas Siler (24/4/2016)
Pour une description d'un autre exemplaire de cette statue, vendu 87.000 euros le 1er juillet 2011 à l'hôtel des ventes Drouot-Richelieu (commissaires-priseurs JJ. Mathias, Baron Ribeyre & Associés, E. Ferrando), voir ici. Par ailleurs, vous trouverez une abondante iconographie Clodion en faisant une recherche sur son nom dans Google Images. Je vous signale aussi le catalogue de l'exposition Clodion présentée au musée du Louvre en 1992 ainsi que les actes du colloque organisé dans le cadre de cette exposition, Clodion et la sculpture française de la fin du XVIIIe siècle. Je n'ai pas eu l'occasion de consulter ces ouvrages moi-même mais vous y trouverez peut-être d'autres informations utiles concernant votre statue.
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Catherine Singh (29/04/2016)
Je vous remercie beaucoup de vos infos pour continuer de faire des recherches sur le sculpteur Clodion. Ma jolie petite statue, un vestale probablement, qui est en terre cuite, porte un enfant sous son bras, et cet enfant a un oiseau dans les mains, sûrement un aigle. Cette jeune femme porte aussi sous son autre bras une coupe de raisins. Le travail du drapé de sa robe est magnifique et son visage est rempli de douceur, sa chevelure est aussi magnifique dans le travail, elle ressemble à un ange. Elle mesure, 44 cm de hauteur et 17 cm dans sa largeur.
Merci de me dire si vous avez connaissance de cette statue que je ne trouve pas dans tout ce que j'ai lu sur Clodion sur Internet.
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Douglas Siler (29/4/2016)
Vous n’avez apparemment pas vu l'autre exemplaire de votre statue que je vous ai signalé, vendu le 1er juillet 2011 à Drouot-Richelieu. Vous pouvez le voir sous le lien
http://www.baronribeyre.com/html/fiche.jsp?id=1935565&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=&aff=&r=&sold=.
Cet exemplaire paraît identique au vôtre, sauf qu’il semble être une édition originale (d’où son prix de vente très élevé) tandis que le vôtre est probablement une reproduction plus tardive, sans doute du 19e siècle. Vous trouverez sur le site www.authenticite.fr, sous le lien
http://www.authenticite.fr/authenticite_fr_actu_view-claude_michel_dit_clodion__sculpteur-369-12.html
d’autres informations utiles sur Clodion ainsi que la possiblité, en y cliquant sur l’onglet « Expertise », de demander l’avis d’un spécialiste. Merci de me tenir au courant de sa réponse.
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Catherine Singh (29/04/2016)
Je vous remercie de tous ces renseignements concernant cette très jolie statue de Clodion que j'adore. A bien y regarder, le socle de l'exemplaire de la vente Drouot-Richelieu est tout simple tandis que le socle du mien, lui, est plus ouvragé. Et surtout, ma statue n'a pas le sein découvert, et elle est signée derrière en bas. J'ai fait ce que vous m'avez conseillé, sur le site www.authenticite.fr. Alors, attendons la réponse et les indications qui me seront données.
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Y. Ricour (2/01/2017)
Je me permets de vous contacter afin d'avoir des renseignements sur deux médaillons fondus par Marotte, d'après Clodion. Ils pèsent un peu plus de 3 kilos et mesurent un peu plus de 28 cms. Voici quelques photos:
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Merci d'avance pour tous les renseignements que vous pourrez m'apporter.
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Douglas Siler (18/1/2017)
Désolé, après quelques recherches rapides je ne trouve pas d'autres exemplaires de vos deux médaillons ni aucun fondeur Marotte. Je trouve par contre deux statuettes en bronze par un sculpteur de ce nom, non illustrées dans le catalogue de la vente Drouot du 7 juin 1895 (numérisé ici). Les informations et les liens dans les échanges précédents pourront peut-être vous suggérer d'autres pistes à explorer. Également le catalogue de l'exposition Clodion 1738-1814 au Musée du Louvre, par Ann Poulet and Guilhem Scherf, Paris, Réunion des musées nationaux,1992.
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