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Maria Behring (Rio de Janeiro, 25/11/2005)
Je fais des recherches sur les relations entre les artistes français et brésiliens pendant le 19ème et je me demande si Pradier a été en contact avec certains de ces jeunes gens, venus étudier à l'École des beaux-arts, surtout avec Manuel José de Araújo Porto-Alegre, baron de Sant´Angelo (1806-1879).
Porto-Alegre a été le premier peintre brésilien à venir étudier en France. Il a habite à Paris de 1831 à 1837. Arrivé avec le peintre Jean-Baptiste Debret, ami de Louis-Symphorien Pradier (le frère de James), il logeait chez son frère ou chez sa bru (qui avait épousé un autre architecte). Voici son autoportrait, peint vers 1823:
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Porto-Alegre deviendra directeur de l’Academie imperiale des beaux-arts à Rio vers 1850 et enverra systématiquement à Paris ses élèves et professeurs. Un d’entre eux habitait 28 rue de Vaugirard à la fin des annees 1870.
Pradier le graveur a habité et travaillé à Rio de 1816 a 1819 (peut-être 1821) avec d'autres artistes français parmis lesquels Debret et Taunay. Je n'ai jamais pu retrouver sa correspondance de la periode brésilienne (il y a deux ou trois lettres de lui dans la Correspondance de James Pradier que vous avez publiee et que j'ai fait venir à Rio). L'auriez- vous? Que pouvez-vous me dire sur lui? Je vous en remercie d’avance.
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Douglas Siler (22/11/2005)
Je ne sais malhreusement rien sur les rapports que Pradier a pu avoir avec Porto-Alegre ou avec d'autres artistes brésiliens et, sauf quelques lettes éparses, je n'ai pas retrouvé la correspondance de son frère aîné Charles-Simon (1783-1847), le graveur. Par contre, je peux vous donner quelques indications sur les œuvres qu'il a exécutées pour le Brésil. Mais qui est ce Louis-Symphorien Pradier, ami de Debret? Je n'ai jamais entendu parlé de lui. Outre Charles-Simon, les seuls frères de James Pradier dont j'ai trouvé trace aux Archives d'État de Genève s'appelaient Léonard-Germain (né en 1781, mort jeune?), David (1788-1835) et Christian (1794-1831).
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Maria Behring (25/11/2005)
Je suis absolument désolée, j´ai une liste d´une dizaine de noms et de centaines de tableaux à rechercher et j´en ai mélangé deux… Il s´agit évidemment de Charles-Simon, qui, je crois, a été découvert par Vivant-Denon et encouragé par Joachim Lebreton, secrétaire perpétuel de la Classe des beaux-arts à l´Institut . C'est ce dernier qui était le chef de cette « mission » artistique au Brésil. Lebreton était d´ailleurs marié à une demoiselle d'Arcet, mais nous ne savons pas pourquoi il ne l´a pas emmenée avec lui dans son exil brésilien en 1816. ll est mort a Rio en 1819 et je le croyais sans descendance avant d'avoir lu la Correspondance de Pradier. Et dans tous les livres sur cette soi-disante « mission », il n´est nulle part question de la femme de Charles-Simon ni de son fils, qui ne sont pas cités dans les listes d'arrivages du port mais qui, selon la Correspondance, seraient venus avec lui. Je vous serais extrêmement reconnaissante de toute information que vous pourriez me fournir.
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Douglas Siler (25/11/2005)
En attendant que j'aie le temps de vous écrire plus longuement au sujet des œuvres « brésiliennes » de Pradier et de son frère, connaissez-vous le catalogue de la rétrospective Pradier, Statues de chair, organisée en 1985-1986 à Genève et à Paris? J'ai rédigé un grand nombre de notices dans ce catalogue, dont deux sur Charles-Simon. D'autre part, êtes-vous au courant de l'exposition La Collection Brasiliana. Les peintres voyageurs romantiques au Brésil (1820-1870) qui a été présentée cette année à Paris au Musée de la vie romantique? Quant à Joachim Lebreton, vous aurez peut-être déjà constaté, en lisant la Correspondance de Pradier, que sa femme Anne-Julie d'Arcet était la tante de l'épouse de Pradier, Louise "Ludovica" d'Arcet.
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Maria Behring (25/11/2005)
Je vais essayer d´obtenir le catalogue dont vous me parlez. Je ne savais pas que la collection Brasiliana, que je connais très bien, avait été exposée au Musée de la vie romantique, mais cela me parait une bonne idée. L'avez-vous vue?
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Douglas Siler (23/1/2012)
Cette intéressante correspondance s'est malheureusement arrêtée là, en 2005, et je n'ai pas pu approfondir la question des rapports entre Pradier et les artistes brésiliens. Toutefois, une recherche sur internet me fait découvrir le portrait ci-dessous, à gauche, de Dom Pedro Ier, roi du Brésil et du Portugal, peint par Araujo Porto-Alegre. Il est amusant de comparer ce portrait avec celui du père de Pedro Ier, Dom João VI, peint plus tôt par Jean-Baptiste Debret (au milieu) et gravé par Charles-Simon Pradier (à droite):
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Il est évident que pour la pose du modèle et le fond du tableau, Porto-Alegre s'est largement inspiré de l'œuvre de Debret. Par ailleurs, nous savons que James Pradier a exécuté vers 1850 un buste en marbre de Dom Pedro II (cat. Claude Lapaire, p. 392, n° 364). Ce buste n'a pas été retrouvé. Nous cherchons aussi son buste d'une Madame*** qui se trouverait à Rio (ibid., p. 424, n° 467) ainsi que, dans cette même ville, son bas-relief en marbre d'un Ange emportant un enfant, exécuté également vers 1850 pour le tombeau d'un enfant (ibid., p. 388, n° 354). Mme Behring pourrait-elle nous aider à localiser ces œuvres? Nous connaissons déjà à Rio son buste en marbre du diplomate brésilien Amaro Guedes Pinto (ibid., p. 292, n° 130), une réplique en fonte de sa statuette de Louis-Philippe (ibid., p. 276, n° 92-6) et deux répliques en fonte de sa statue d'Ura de la fontaine de Nîmes (ibid., p. 351, n° 275-2 et n° 275-3). A propos des répliques d'Ura, voir ici même mon étude en ligne Les enfants nomades de la fontaine de Nîmes.
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Maria Behring (7/7/2013)
Je défends mon doctorat dans quelques mois. Auriez-vous des nouvelles sur l'activité de Charles-Simon Pradier comme miniaturiste? Je n'ai trouvé qu'une seule miniature signée.
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Douglas Siler (8/7/2013)
Vous trouverez dans la rubrique « Ventes » de ce site deux portraits miniatures par Charles-Simon Pradier mis en vente sur ebay, l'un les 10 et 26 janv. 2006 et l’autre le 6 déc. 2010. Voici encore un autre mis en vente chez Sotheby’s, Londres, le 28 sept. 2004, lot n° 167:
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La signature « Pradier » près de l'épaule gauche de la dame est celle de Charles-Simon. C'est sans doute une miniature aussi mais le catalogue Sotheby’s ne donne pas ses dimensions. Est-ce l’un de ces trois portraits que vous avez trouvé? Sinon, pourriez-vous m’en envoyer une photo? Et si vous avez fait de nouvelles découvertes relatives aux frères Pradier depuis nos échanges en 2005, je vous serais très obligé de me les communiquer. Bonne chance pour la défense de votre thèse!
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Maria Behring (8/7/2013)
Je connaissais le portrait de la vente Sotheby's que vous avez eu la gentillesse de me signaler et celui de la vente ebay 2006, mais pas celui de la vente ebay 2010. Mais je ne les mentionne pas dans ma thèse. Pour l'autre portrait que j'ai trouvé, cliquez ici. Ce portrait a pu être peint
au Brésil vers 1816 mais je ne l'ai pas encore examiné. Quant à des nouvelles, pas grand-chose, seulement que Charles-Simon est souvent en train de demander de l'argent au gouvernement au début des années 1820... Mais je vais fouiller un peu plus après la défense de ma thèse! Encore quelques mois...
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